Le candidat traitera l’un des trois sujets au choix.
Sujet de type I
Sujet de type I : Contraction de texte et discussion
Texte : De l’encadrement des enfants
Les parents ont toujours été et doivent être les premiers éducateurs de l’enfant. Ils ont le droit et le devoir de mettre en place des mécanismes qui doivent faciliter la transmission des valeurs tant morales, intellectuelles qu’émotionnelles à l’enfant. Or, sous le spécieux argument de contraintes de la vie moderne, beaucoup de parents confient ou abandonnent presque l’éducation de leurs enfants au personnel de ménage, au chauffeur et aux répétiteurs. Les seuls contacts que les enfants gardent avec eux se nouent au moment de l’expression des besoins d’ordre matériel. Pour certains, l’essentiel de la responsabilité consiste à inscrire l’enfant dans un établissement de référence et à attendre de bons résultats scolaires en fin d’année.
Or, avec l’avènement des réseaux sociaux qui posent des défis sans précédent au système éducatif, le risque que l’enfant développe une vie en autarcie au sein de sa propre famille devient plus grand. Le fait qu’un enfant se retrouve avec un poignard enfoui dans sa tenue ou ses effets scolaires ou qu’il se retrouve en train de consommer des stupéfiants, témoigne de ce qu’il vit et gère seul ses drames dans sa famille ou dans son école. Or, le suivi de l’enfant par ses parents tant à la maison que dans son établissement permet d’anticiper sur des cas fâcheux tels que survenus récemment dans divers établissements scolaires du pays. Ce suivi passe nécessairement par l’instauration d’un dialogue franc et permanent avec l’enfant, sur ses difficultés, ses frustrations et ses réussites. À la maison, il doit être imprégné des notions de respect de l’autre et de la vie en société.
L’environnement scolaire doit aussi s’arrimer à l’évolution du temps. L’encadrement de l’apprenant doit s’accommoder des principes de dialogue et de valorisation de sa personnalité. Le dialogue doit remplacer les insultes et les empoignades. Aujourd’hui plus qu’hier, l’école doit instruire en éduquant. L’instruction et l’éducation ne sont que deux aspects indissociables d’une même réalité. Il y a donc une impérieuse nécessité de changement de logiciel dans l’application de la discipline au sein des enceintes scolaires. L’enseignant doit cesser d’être « un enseigneur » pour devenir plutôt un « entraîneur ». En réalité, il faut éviter d’abord la discipline avec une vision passéiste. À l’école, les encadreurs doivent casser les vieux codes et arrêter de calquer la discipline sur leurs vécus passés. Si à l’époque la bastonnade ou la chicote était quasi-consentie par la communauté dans l’optique de « dresser » l’élève récalcitrant ou indiscipliné, elle ne l’est plus aujourd’hui. Les données ont changé. Les mentalités également. Mis à part des cas de violences mortelles, les élèves difficiles, au lieu d’être laissés sur les bords, méritent un encadrement particulier.
En plus du maintien de l’ordre et de la discipline au sein de l’établissement, l’on doit songer à faire intervenir d’autres acteurs à l’instar des psychologues, des spécialistes de la désintoxication, et des religieux pour aider à « sauver » les enfants en difficulté. Enfin de compte, l’antidote à l’indiscipline des élèves fait également appel à l’exemplarité du comportement de l’encadreur. L’autorité de ce dernier devrait puiser sa source dans sa conduite irréprochable dans l’optique d’amener l’enfant à se soumettre volontairement aux exigences de la discipline basée sur la contrainte et la peur des punitions. Quel que soit donc son profil, l’enfant, qu’il soit en famille ou à l’école, mérite d’être éduqué et non rejeté, car selon Victor Hugo, « Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne ».
Grégoire Djarmaila, « Il faut repenser la discipline scolaire », in Cameroon tribune n°12580 du 14 avril 2022.
1. Résumé / 9 pts.
Ce texte comporte 570 mots. Résumez-le en 142 mots. Une marge de 14 mots en plus ou en moins sera tolérée. Vous préciserez le nombre exact de mots utilisés à la fin de votre résumé.
2. Discussion / 9 pts.
Grégoire Djarmaila écrit : « Pour certains parents, l’essentiel de la responsabilité consiste à inscrire l’enfant dans un établissement de référence et à attendre de bons résultats scolaires en fin d’année ».
Partagez-vous l’avis selon lequel la réussite sociale d’un individu dépend uniquement de ses performances scolaires ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté, illustré d’exemples convaincants puisés de votre expérience de la vie quotidienne.
3. Présentation / 2 pts.
Sujet de type II
Sujet de type II : Commentaire composé
Un soir, il est rentré vers deux heures du matin et a tambouriné à ma porte. J’ai ignoré sa présence, feignant un sommeil profond. Il a tambouriné de plus belle.
-Hindou, ouvre ! Tu n’as pas le droit de déserter la chambre conjugale. Ouvre, sinon je casse la porte et alors, tu verras… Il faisait tellement de bruit que j’ai eu peur qu’il ne réveille la maison entière. J’avais surtout peur qu’il mette sa menace à exécution. Je me suis habillée aussitôt et me suis dirigée vers la porte. À peine l’eus-je ouverte que je reçus un coup de poing dans l’œil droit.
-Voilà pour t’apprendre le respect. Ce n’est pas ta maison pour que tu fermes la porte à clé. Tu dois m’attendre, peu importe l’heure. Est-ce que c’est clair ? J’ai vacillé et, en quête d’équilibre, j’ai saisi les rideaux dont les supports se sont abattus au sol dans un bruit fracassant. Hamza s’est précipité hors de sa chambre, juste à temps, pour retenir Moubarak et l’empêcher de m’asséner un deuxième coup.
-Moubarak, qu’est-ce qu’il t’arrive bon sang ? Elle ne t’a rien fait ! Regarde à quelle heure tu réveilles ta femme pour la frapper !
-Mêle-toi de tes affaires. C’est mon épouse et j’en fais ce que je veux.
-Oui c’est ton épouse. C’est pour cela que tu n’as pas à la frapper. Un peu de considération sinon pour ta cousine, du moins pour ton oncle, son père. Si l’un de vous devait se fâcher, c’est logiquement elle. Tu viens de rentrer à deux heures du matin !
-Ce n’est pas parce que tu as peur de ta femme que je devrais aussi craindre la mienne. Regarde-toi petit Hamza, toujours obéissant, bon garçon. Ta femme n’a aucun respect pour toi. Tu es comme son petit chien. Tu fais honte aux hommes !
Il n’alla pas plus loin. Hamza l’arrêta d’un coup de poing. Madina, l’épouse de Hamza, s’interposa. Nous essayâmes de séparer les deux frères, en vain. Ce fut autour des mères d’intervenir, puis des autres frères, et enfin de l’oncle Moussa lui-même qui mit fin à la bagarre générale qui s’en suivit, car évidemment, chaque membre de la famille avait déjà son parti pris. Le problème actuel n’était qu’un prétexte qui avait réveillé les anciennes rancœurs.
Djaïli Amadou Amal, Munyal. Les Larmes de la patience, Yaoundé, Proximité, 2021, IIème partie, Chap.3.
En vous abstenant d’une étude linéaire, vous ferez de cet extrait un commentaire composé. À l’aide des procédés lexicaux, des types de phrase, des temps verbaux, des figures de style, etc., vous pourrez montrer comment la violence de Moubarak envers son épouse génère un climat délétère dans toute la famille.
Sujet de type III
Sujet de type III : Dissertation littéraire
Se préoccupant de la visée satirique d’une œuvre littéraire, Hélène Sabbah affirme : « Sur un modèle souvent ironique, pour déstabiliser ou pour surprendre, les auteurs s’efforcent de faire prendre conscience à leurs lecteurs des anomalies qui touchent la société et de la nécessité de changement ».
En vous inspirant des œuvres lues ou étudiées, vous commenterez cette déclaration du critique basée sur la finalité d’une œuvre littéraire.