Famille de situation : Les activités génératrices de revenus
Catégorie d’action : Recherche du capital
Module N°III : Les activités de production
Chapitre N°IV : Les activités agro-pastorales
Leçon N°10 : La pèche
Notions : Aquaculture, étangs
Prérequis : Les éléments hydrographiques
Durée : 2 heures
Exemple de situation : Dans nos marchés, on assiste à l’augmentation du prix des poissons
Exemple d’action : Créer les étangs
Formulation de la justification : Cette leçon me permet de mobiliser les ressources afin de vulgariser l’aquaculture pour satisfaire la demande locale en poissons.
Introduction
La pêche est une activité consistant à capturer les animaux marins ou d’eau douce.
Elle peut être une activité professionnelle ou de loisir. Elle est l’une des activités les plus anciennes que l’homme a développées pour se pourvoir en aliments. Aujourd’hui encore, qu’elle soit au niveau industriel ou artisanal, la pêche est l’un des principaux secteurs économiques du monde. Malgré les nombreuses opportunités qu’elle offre, celle-ci n’est possible que si plusieurs facteurs sont réunis.
I Les conditions de développement de la pèche
Pendant longtemps, la pêche est restée limitée aux activités de subsistance circonscrite aux eaux continentales et à la frange maritime littorale. Il a fallu attendre des innovations technologiques telle que l’adoption de nouvelles techniques de propulsion de pêche, la meilleure connaissance des mers et des océans et les financements pour assister à l’explosion de la pêche hauturière (haute mer) donc les produits sont destinés à la commercialisation.
Les principaux facteurs de développement de la pêche sont :
I.1- Les facteurs naturels
• La présence d’un biotope qui est généralement naturel (océan, mer, cours d’eau, lac) mais aussi anthropique (étangs, mare) regorgeant des ressources halieutiques peu ou pas exploitées ;
• Les éléments physiques et biologiques propices tels que la température, la salinité et l’épaisseur de l’eau à la surface ;
• Une météorologie clémente qui se manifeste par l’absence de vents violents.
I.2-Les facteurs humains et techniques
• Une forte demande liée à l’existence des marchés pour l’écoulement des produits ;
• -L’achat des navires et d’autres équipements (filets) ;
• -La présence des ateliers et chantiers navals capables de construire et de monter les bateaux, ainsi que les réparer lorsqu’ils sont défaillants ;
• -L’existence d’une structure de formation professionnelle (cadres navigants, ingénieurs halieutiques, techniciens de pêche…) ;
• -La présence d’une flotte adaptée et polyvalente ;
• -Des équipements portuaires et d’autres infrastructures d’appui à la pêche pour la conservation des produits (bâtiments de stockage, chambres froides, générateurs de glace) et pour la transformation (fumoirs, séchoirs) ;
• -La diversification des moyens de transport ;
• -Une réglementation moins contraignante visant certes à protéger la biodiversité mais aussi à satisfaire la demande en poisson.
II- Les techniques et types de pèche
II.1 Les techniques
Elles sont nombreuses et dépendent de l’espèce recherchée, du milieu et du bateau utilisé. Mais les plus récurrentes sont :
• Les chaluts : ce sont des filets en forme de grandes poches tirés par les bateaux dans lesquels les poissons viennent se loger ;
• -Les filets maillant qui sont déposés dans l’eau. Les poissons qui les rencontrent vont se coincer puis, ils sont relevés par les pêcheurs ;
• -Les nasses : ce sont des filets posés dans l’eau tenus par des poids et des flotteurs qui protègent les poissons. Les marins pêcheurs doivent aller régulièrement relever les poissons capturés ;
• -Les casiers qui sont des petits pièges utilisés pour pêcher les langoustes ;
• -Les mono-filaments à petites mailles, des cages, des paniers et des lignes avec ou sans cannes sur lesquelles on y accroche un hameçon et un appât. On les utilise généralement dans les eaux douces.
Selon les techniques de pêche et les espèces de poissons pêchées, les bateaux partent en mer pour la journée ou pour des campagnes de pêche qui durent plus de 24 jours. Dans ce cas, les poissons doivent être conservés par congélation.
II.2- Les types de pêche
a) La pêche artisanale
C’est une pêche extensive qui fait appel à des techniques traditionnelles sans développement technologique. Elle ne nécessite pas de grands investissements et la quasi-totalité des prises est consommée par les pêcheurs bien qu’une infime partie est vendue à la population locale. Elle est généralement continentale mais se fait aussi dans la mer par les habitants qui y sont proches. Les pêcheurs se servent des pirogues à pagaie, ou des embarcations de petites tailles sans moteur.
b) La pêche semi-industrielle
Elle est pratiquée dans le domaine public fluvial et en mer au moyen des embarcations de moins de 10 tonneaux. Les prises sont commercialisées à l’échelle nationale.
c) La pêche industrielle
C’est une pêche intensive qui se réalise dans le but d’obtenir un grand nombre de captures. Elle a lieu à l’aide de grands navires (bateaux de fort tonnage tels que les chalutiers) et requiert une infrastructure portuaire appropriée pour le débarquement et la distribution des poissons. Elle se fait au large (pêche hauturière) et nécessite des équipements et des navires adaptés à l’espèce cible. Dans ces navires usines, les poissons sont conditionnés à bord puis conservés par congélation. On utilise ici les dernières avancées technologiques (radars, sonars, bouées de localisation par satellite…) pour faciliter la capture afin d’avoir des rendements élevés, qui sont destinés aux industries agro-alimentaires et donc les produits sont majoritairement exportés.
Les espèces marines | Les espèces d’eau douce |
Anchois, Harengs, Maquereaux, Bars, Thons, Sardines, Sabres, Dorades, Morues, Merlans, Lançons Capelan, Raies bouclées, | Truites, Tilapias, Silures, crevettes, Perches, Saumons, Brochets, Chabots, Sandres, Brèmes, Poissons chat, carpes |
Tableau : Les principales espèces de poisson pêchées dans le monde
La Chine est le premier pays producteur de poissons au monde (plus de 60% de la production mondiale) et le Maroc détient le leadership en Afrique. Les principales zones de pêche sont : la mer du Nord, la mer de Chine, le bassin des Caraïbes, la côte Est de l’Amérique du Nord, la Méditerranée, la mer Rouge, le golfe persique, la mer de Béring et les régions occidentales du Pacifique.
Au Cameroun, les eaux maritimes se situent dans la poche ouest de Guinée long de 360 Km pour une largeur moyenne de 40 Km. Les eaux continentales comprennent plusieurs cours d’eau et lacs donc les embouchures sont des zones de pêche très fréquentées. Sa production annuelle est estimée à 50000 tonnes. Le principal port d’embarquement est Douala doté d’équipement de froid. Mais d’autres ports secondaires tels que Kribi, Limbé, Idénau, Mabeta, Manoka, Youpwe, Bekumu, Ekondo Titi pour la pêche maritime et Lagdo, Mapé, Mbakaou, Maga, Kaïkaï pour la pêche continentale connaissent une activité de pêche importante. Les principales entreprises industrielles de pêche du Cameroun sont :
• CAMECRUS (Société Camerounaise de Crustacés),
• SICIAA (Société Camerounaise des Industries Agro-alimentaires),
• SOPIC (Société de Pêche Industrielle du Cameroun).
III Les opportunités de pèche
L’importance de la pêche n’est plus à démontrer tant sur le plan alimentaire que sur l’essor socio-économique.
La pêche est une ressource majeure pour certaines régions (villes côtières) et même du pays tout entier quand les mers qui les bordent permettent de capturer des espèces ayant des valeurs importantes ;
-Elle contribue à la sécurité alimentaire de 3 manières ; en augmentant directement les disponibilités en vivres, en fournissant des protéines animales hautement nutritives et riches en oligoéléments, en servant de compléments alimentaire en cas de pénurie d’autres vivres ;
Elle offre des emplois directs (pêcheurs) et indirects (ceux qui stockent les poissons, les transforment, les distribuent, les commercialisent sans oublier les mécaniciens, les menuisiers et d’autres techniciens qui montent et réparent les bateaux) ;
Elle permet d’avoir des revenus utilisés pour satisfaire d’autres besoins. C’est donc un secteur créateur de richesse qui améliore les conditions de vie des populations et luttent contre la pauvreté. En outre, sa rentabilité est immédiate par rapport à l’agriculture qui procure des bénéfices à long terme ;
Elle apporte une contribution directe non négligeable au budget de l’Etat (droit de pêche, licence d’exploitation, taxes payées par les commerçants, taxes phytosanitaires, certificat de salubrité…) ;
Elle sert de matières premières à d’autres industries (industries agro-alimentaires) et à l’alimentation des porcs et des volailles (farine de poisson).
Conclusion
La pêche constitue la source de protéine animale la plus importante dans l’alimentation des populations. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), plus de 100 millions de tonnes de poissons sont consommées dans le monde chaque année assurant au moins 20% de la protéine animale des populations. Pour éviter la surpêche et protéger la biodiversité, l’accent doit être mis sur l’aquaculture (élevage commerciale d’espèces aquatiques). Ceci passe forcément par la multiplication des étangs (étendues d’eau naturelle ou artificielle stagnantes moins vastes et moins profondes que les lacs) afin de satisfaire la demande en poissons sans cesse croissante. Le gouvernement camerounais gagnerait à vulgariser cette pratique afin de limiter les dépenses liées à l’importation des poissons qui s’élèvent à plus de 100 milliards de FCFA par an.