Famille de situation : L’intégration nationale
Catégorie d’action : La promotion du développement intégré
Module N°II : La libéralisation des échanges
Chapitre N°IV : Les mécanismes de la mondialisation
Leçon N°XI : Les facteurs de la mondialisation
Notions : Le commerce international
Prérequis : La bipolarité du monde
Durée : 2 heures
Exemple de situation : L’invasion de nos marchés par les produits étrangers.
Exemple d’action : produire en quantité et en qualité localement les biens et services essentiels
Formulation de la justification : Cette leçon permet d’installer chez l’apprenant les ressources en vue de s’imprégner des différents rôles joués par les acteurs de la mondialisation et d’en être un acteur actif et non passif.
Introduction
La mondialisation eet un phénomène d'ouverture des économies nationales sur un marché mondial, entraînant une interdépendance croissante des pays. C’est en d’autres termes le processus d’extension du capitalisme dans l’espace géographique mondial, ou on met en contribution tous les espaces, toutes les économies mondiales afin de favoriser la circulation des biens et des personnes, l’accélération des échanges, l’essor des moyens de transport et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). C’est donc une forte internationalisation de la production, de la commercialisation des biens, la circulation des capitaux et des informations. Cette dernière fait donc du monde contemporain un « village planétaire » qui reste néanmoins dirigé par des pôles économiques.
I. Le transport et les télécommunications
I.1 Les transports et la mondialisation : dépasser l’espace, agir en bougeant
La révolution des transports a réduit les coûts et les temps de transport tout en améliorant le confort des voyageurs depuis la fin du XIXe siècle. Les moyens de transport deviennent de plus en plus sophistiqués et performants. La conduite, la navigation et le pilotage bénéficient de l’assistance GPS.
Les différents moyens de transport sont intégrés et constituent des plates formes multimodales (grands ports ou aéroports où aboutissent les lignes nationales, internationales, et à partir desquelles elles sont redistribuées).
Les transports influencent la mondialisation parce qu’ils favorisent le dépassement des frontières, la distribution de la production, l’uniformisation de la consommation, l’accès aux services de masse et le développement de nombreuses activités secondaires ou complémentaires comme la restauration, l’hébergement, la maintenance des engins et les agences de transport personnalisées (exemple les taxis Hubert à Paris : Le chauffeur de taxi est un professionnel qui peut choisir un itinéraire différent pour optimiser le temps de parcours et vous éviter les embouteillage ).
I.2 Les télécommunications et la mondialisation : effacer les espaces, agir sans bouger
Les télécommunications électroniques et informatiques ont fait naitre une société de communication et de consommation comme on n’en avait jamais vu par le passé. L’essor des technologies de l’information (TIC) et d’internet ne cessent d’accélérer la circulation des idées et des informations. Cette quête de vitesse et de rapidité dans un monde interconnecté se manifeste à travers le passage de la 1G à la 5G en moins d’un quart de siècle.
Selon le site internet Live Stats,l’on a recensé en 2020, 4,79 milliards d’internautes soit 5,5% de plus qu’en 2019. Les médias traditionnels (journaux, radio, télévision) sont désormais en accès libres sur un même support multimédia. Quant aux applications et aux réseaux sociaux, ils génèrent une communauté numérique qui a ses codes et ses services. Aujourd’hui il y’a environ 4,2 milliards d’utilisateurs de réseaux sociaux et 5,1 milliards de personnes possèdent un téléphone mobile.
II Les firmes multinationales
Les firmes multinationales (FMN) ou firmes transnationales (FTN) sont de grandes entreprises constituées d’une maison mère et des filiales implantées à l’étranger. Il s’agit par exemple de Shell, Philips, Nestlé, Guinness, Coca-cola. La plupart de ces firmes appartiennent aux pays du Nord. En 2020, on en a recensé 82000 alors qu’elles n’étaient que 37000 au début des années 90. Celles-ci contrôlent plus de 8500 filiales et leur chiffre d’affaire cumulé représente 50% du PIB mondial. Elles réalisent les 2/3 du commerce mondial avec un pouvoir financier parfois supérieur à celui des États. Même si les FMN imposent des règles qui servent leurs intérêts comme par exemple le rapatriement des richesses dans leur pays de départ et leur influence sur les décisions politiques internes des États, leur contribution au développement global n’est plus à démontrer. Ceci peut s’illustrer à travers :
• La création d’emplois surtout dans les pays d’accueil même si le travail dans les usines est souvent titanesque ;
• Le payement des impôts ;
• Le soutien aux entreprises et industries locales incapables de garantir une production qui satisfasse les besoins des populations.
En bref, les FMN sont des acteurs majeurs de la mondialisation et leurs activités contribuent fortement à la croissance du commerce et des flux financiers.
III L’État et la diaspora : la matière grise au service de la mondialisation
Les États tirent leur croissance du produit intérieur brute (PIB) mais aussi du produit nationale brute (PNB). Le PNB est la valeur de la production réalisée à l’intérieur d’un État par l’ensemble des agents économiques nationaux, y compris la production qu’ils réalisent hors de leur pays. Vus l’incapacité de certains gouvernements à assumer les services attendus par leurs populations, les difficultés d’accès au crédit, les manquements et les dérives de l’aide au développement, les migrations internationales sont devenues une source de revenus et de devises pour financer le développement.
Alors que les pays riches favorisent la migration de leurs multinationales pour s’enrichir, les pays pauvres comptent sur les migrations légales et parfois illicites (clandestines) de leurs ressortissants pour relever leur PNB. Grâce à ces mouvements dont la finalité est le retour de l’argent envoyés par les immigrés, les diasporas sont les témoins vivants de la mondialisation. C’est le cas du Mali où chaque travailleur malien en France envoie prés de 10000 Euros par an pour le soutien familial et pour le financement de micros projets dans le commerce, le transport et l’immobilier. Le président ougandais Yoweri Museveni en 2000, a d’ailleurs décrit les ougandais de l’extérieur comme étant l’exportation la plus importante du pays.
En effet, ceux-ci envoyaient prés de 400 millions de dollars au pays, montant qui était supérieur aux recettes d’exportation du premier produit agricole à savoir le café. Ces diasporas sont aussi des partenaires de valeur dans les pays d’accueil, car elles constituent un réservoir de main d’œuvre capable d’occuper tous les emplois, aussi bien ceux qui nécessitent une qualification (fuite de cerveaux) que ceux qui n’exigent pas de formation au préalable.
Les États encouragent cette tendance en réduisant les coûts de transfert des fonds, en aménageant des conditions de rapatriement ou d’assurance pour leur ressortissants, en assouplissant les procédures d’obtention des documents de voyage et en coopérant pour créer des zones de libre circulation (exemple l’espace Schengen dans l’UE).
Selon les chiffres officiels, la diaspora camerounaise est estimée à 4 millions d’individus et a contribué à 0,9% au PIB en 2020, par rapport à celle des Comores 13% ou du Sénégal 10%.
IV. Les associations et les ONG : poids des dérives de la mondialisation
Par la mondialisation, nous devenons citoyens actifs ou passifs du monde. Parmi les actifs figurent les altermondialistes. Ce terme désigne les associations de nature variée qui proposent des alternatives à la mondialisation telle que nous la vivons actuellement. Ce mouvement s’est structuré pour s’opposer à la réunion des pays les plus nantis de la planète dans les G : G5, G7, G20. Les altermondialistes ne sont pas des antimondialistes car ils proposent d’autres modèles de la mondialisation : une mondialisation inclusive, à visage humain et respectueux de l’environnement. Ces associations de défense des droits de l’homme et de l’environnement (Amnesty International, Greenpeace, les Amis de la Terre) cherchent donc à limiter et à contrôler les effets pervers de la mondialisation.
Titre : Manifestation des altermondialistes
Conclusion
Le mot qui résume le mieux ce qu’est la mondialisation est celui d’interdépendance. Celle-ci est le produit de facteurs tels que les transports et télécommunication, les FMN, les migrations internationales, les États, les ONG et les institutions financières. Tant que les rapports de force auront le dessus sur les rapports de flux, la mondialisation continuera à secréter des dérives comme le pillage des matières premières, la fracture numérique, la cybercriminalité, le terrorisme, la xénophobie, les replis identitaires, le réchauffement climatique, les inégalités sociales, la fracture sociale. Pour expurger ces dérives, il faut comprendre comment fonctionne la mondialisation.
Lexique
Commerce international : Échange des biens, services et informations sur un marché planétaire régi par des normes libérales et non protectionnistes. Malheureusement, l’organisation et le fonctionnement du commerce international ne sont pas pensés de la même façon par les institutions comme l’OMC ou la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement.
Diaspora : Ensemble de population issue d’un pays et qui a émigré de façon temporaire ou permanente hors des frontières de ce pays tout en conservant des liens avec celui-ci.