Exemple de situation : conflits frontaliers.
Exemple d’action : prévenir, éduquer, sensibiliser.
Justification / compétence : Cette leçon permet à l’élève de mobiliser les connaissances et les ressources afin d’identifier les étapes de la décolonisation de l’Afrique noire francophone, anglophone et lusophone.
Savoir : La décolonisation, indépendance, Afrique noire francophone, Afrique noire anglophone, Afrique noire lusophone, self-government, etc.
Savoir-faire : identifier, argumenter, expliquer, décrire, etc.
Savoir-être : sens de l’observation, fierté, attention

Self-government, self-governments : la capacité pour un peuple ou un territoire de se gouverner lui-même.

Alors que s'achève la décolonisation en Asie à la fin des années 1940, le mouvement se déplace en Afrique, tout spécialement en Afrique noire francophone, anglophone et lusophone. Cependant, bien que les différentes colonies du continent africain réclament leur indépendance, le processus d’émancipation variera d’une région à une autre.

I- Les principales étapes de la décolonisation en Afrique noire francophone.

Document 1 :
« Les fins de l’œuvre de colonisation accomplie par la France dans les colonies écartent toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évolution hors du bloc français de l’Empire ; la constitution éventuelle, même lointaine, de self-government dans les colonies est à écarter. »

Document 2 :
« Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s’administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires ; écartant tour système de colonisation fondé sur l’arbitraire, elle garantit à tous l’égal accès aux fonctions publiques et l’exercice individuel et collectifs des droits et libertés (…)

Extrait in Constitution française de 1946.

Questions
1- Le document 1 parle de la Conférence de Brazzaville, où, quand et par qui fut convoquée cette conférence ?
2- Que pense la France de l’indépendance des colonies ?
3- Le document 1 parle de self-government. Qu’est-ce que le self-government ?
4- Montrez à partir du document 2 que la position de la France a évolué.
I- La décolonisation de l’Afrique noire francophone (les grandes étapes)

L’empire colonial français en Afrique était très vaste. Il comprenait l’A.O.F (08 colonies), l’A.E.F (04 colonies) plus Madagascar et les États sous tutelle. Dans tout cet ensemble, l’évolution vers l’émancipation s’est effectuée en plusieurs étapes :
• L’Union française : elle est créée en 1946 suite à la naissance de la 4ème République française. L’Union française regroupait la France, les Départements et les Territoires d’Outre-Mer (DOM-TOM) ainsi que les territoires associés (territoires sous tutelle). La constitution de la 4ème République propose aux africains plusieurs solutions tels que la citoyenneté française, la liberté de presse et de réunion ainsi que la suppression du code de l’indigénat. Mais malgré ces « avantages », les mouvements nationalistes vont intensifier leur lutte pour l’indépendance.
• L’étape de la loi Cadre ou loi Gaston Defferre : cette loi établit un régime d’autonomie interne dans les colonies. Autrement dit, la politique intérieure passe aux Africains mais il reste un gouverneur français pour gérer les relations extérieures d’où les nombreuses contestations observées.
• La Communauté française : en 1958, de Gaulle donne le choix aux colonies françaises d’Afrique noire entre l’indépendance et l’appartenance à une Communauté Française créée par la V ème République. Tous les pays de l’Afrique noire française choisissent le ralliement à la Communauté, sauf la Guinée de Sékou Touré qui opte pour l’indépendance immédiate ;
• En 1960, la Communauté prend fin et c’est l’accession à l’indépendance des différentes colonies françaises d’Afrique noire.

II- La décolonisation de l’Afrique noire anglophone : le cas du Nigeria

Document 1 : Naissance et objectifs du N.C.N.C
« Le 26 août naquit le NCNC (Conseil National du Nigeria et du Cameroun) ; il reçut pour mission principale de mettre tout en œuvre pour accélérer l’évolution du pays. Les buts du N.C.N.C étaient les suivants :
• Promouvoir les principes démocratiques et faire triompher les intérêts du peuple du Nigeria et du Cameroun sous mandat britannique ;
• Prendre les mesures adéquates pour favoriser l’éducation politique du peuple du Nigeria et l’amener ainsi à se gouverner lui-même, etc.
Extrait in Textes politiques de Nnamdi Azikiwé, Paris, Présence africaine
Document 2 : Aujourd’hui (16 novembre 1958) est un jour de gloire. Je me réjouis personnellement beaucoup parce que, maintenant commence la fin de notre servitude politique. Le gouvernement de Sa majesté a annoncé que le 1er octobre 1960 serait le jour de notre indépendance nationale et c’est là pour nous un message d’espoir. La lutte pour notre liberté a été longue et pénible. (…) l’horizon est clair à présent. L’aube de la liberté n’est plus un rêve. Le jour est venu… Nigeria, Nnamdi Azikiwé, op.cit.
Questions :
1- Quelle l’objectif principal du N.C.N.C ?
2- Citez un autre objectif de cette structure.
3- Pour quelle raison l’auteur du document 2 considère-t-il le 16 novembre comme un jour de gloire ?
4- L’auteur du doc2 parle du gouvernement de Sa majesté ; de quel pays s’agit-il ? pour quelle raison déclare-t-il que « l’horizon est clair à présent. L’aube de la liberté n’est plus un rêve. Le jour est venu… » ?

Le Nigeria est l’une des plus anciennes colonies anglaise d’Afrique.
Les mouvements nationalistes sont menés ici par une élite intellectuelle occidentalisée constituée de NNAMDI AZIKIWE, OBAFEMI AWOLOWO et de Cheick AMINU KANU qui vont se regrouper au sein du « Nigerian Youth Movment » ; mais cette union ne va pas durer car en 1949, OBAFEMI AWOLOWO va fonder l’ « Action Group » tandis que NNAMDI AZIKIWE fondera le N.C.N.C. toutefois, la marche vers l’indépendance du Nigéria s’est faite grâce aux actes juridiques dont les plus notables sont :
• La constitution Richards de 1945 qui étend le Conseil législatif à l’ensemble du Nigéria et créée aussi des assemblées régionales dans chaque région ;
• La constitution Macpherson de 1951 : cette constitution établit :
• le suffrage universel à plusieurs degrés le maintien de trois régions, chacune ayant une Assemblée élue au suffrage universel indirect et un conseil exécutif à majorité africaine une chambre des représentants élue par chacune des Assemblées régionales un gouvernement central siégeant à Lagos
• la constitution Lyttleton de 1954 met l’accent sur la structure fédérale du futur État Nigérian. Le Nigeria devient ainsi une fédération de trois États.
• En 1957, l’Est et l’Ouest reçoivent leur autonomie interne. Le Nord ne l’accepte que 1959.
• Le 1er octobre 1960, l’indépendance du Nigeria est proclamée.

III- La décolonisation de l’Afrique lusophone : le cas de l’Angola.

L’Angola était la plus vaste mais aussi la plus riche des colonies portugaises. L’indépendance de cette colonie sera une indépendance violente à cause des deux guerres de libération qui s’y sont déroulées.
• La 1ère guerre de libération (février 1961-octobre 1974) oppose trois mouvements nationalistes soutenus chacun par des puissances étrangères. Il s’agit notamment :
• du M.P.L.A (Mouvement Populaire de Libération de l’Angola) d’Agostino Neto soutenu par l’URSS ;
• de l’Union des Peuples du Nord de l’Angola (U.P.N.A) qui deviendra le Front National de Libération de l’Angola (F.L.N.A) en 1962 et soutenu par les USA de l’Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola (U.N.I.T.A) de Jonas Savimbi. Le 16 janvier 1975, un accord pour l’indépendance de l’Angola est signé entre ces trois mouvements et le gouvernement portugais. Malheureusement, une dispute va éclater entre ces mouvements mettant ainsi fin au processus d’indépendance, d’où la seconde guerre de libération de l’Angola.
• La seconde guerre de libération et la victoire du M.P.L.A (mars 1975- février 1976). Cette guerre oppose le F.L.N.A associé au M.P.L.A contre l’U.N.I.T.A. en février 1976, la guerre va s’achever par la victoire du M.P.L.A après que les USA aient décidé en décembre 1975 de retirer leur appui au F.L.N.A- U.N.I.T.A.
La décolonisation a donc été un processus long et complexe, imparfait et inachevé à la fin des années 1960. Ses modalités et ses résultats peuvent être expliqués par une grille d’analyse mettant en jeu de multiples facteurs.

Cours inspiré de celui de Joseph Désiré AVOMBA, diplômé de l’E.N.S, diplômé en Droit Public, Animateur Pédagogique d’Histoire-Géographie.