Le texte traite de l'aliénation de l'homme, qu'il soit riche ou pauvre, dans un contexte de développement économique. Il met en garde contre la vision réductrice qui considère la liberté comme la simple élimination des causes d'aliénation. Il rejette l'idée de séparer le corps de l'esprit pour atteindre la liberté, affirmant que la véritable liberté réside dans la capacité de l'esprit à utiliser la matière pour son profit.
L'auteur discute également de la modernisation et de la technicisation, soulignant le risque que l'esprit devienne subordonné à la matière. Il fait référence à Bergson pour illustrer l'importance de la création et de la liberté à travers la gestion de la matière.
Il remet en question la dichotomie entre la vie intérieure et extérieure, expliquant que la conscience humaine est toujours liée à quelque chose en dehors d'elle-même. Il critique la conception passive de la vie intérieure qui s'éloigne du monde extérieur.
L'auteur s'interroge sur la recherche de spiritualité et d'intériorité comme solution à l'aliénation, tout en soulignant les limites de cette approche. Il discute du rôle de la religion et de la croyance en un Dieu unique dans différentes cultures, mettant en doute si chaque religion vise une coïncidence de l'esprit avec lui-même.
il souligne que l'aliénation persiste lorsque l'esprit est coupé de la matérialité, tout en rejetant l'idée que la spiritualité seule puisse sauver l'homme de cette aliénation.
Le texte explore la relation entre la spiritualité, la religion et l'art, ainsi que leur lien avec la matérialité de la vie quotidienne. Il compare la perspective chrétienne de la vie éternelle avec celle des religions africaines, soulignant comment la religion chrétienne est orientée vers une récompense future, tandis que les religions africaines mettent davantage l'accent sur la vie terrestre.
Il critique l'idée que la religion libère l'homme de l'aliénation, affirmant que la spiritualité religieuse ne se désintéresse pas de la matérialité mais montre plutôt un attachement à la vie terrestre. L'auteur soutient que la religion ne peut pas être considérée comme une solution pour contrer l'aliénation de la modernisation car elle favorise la soumission et ne stimule pas la créativité.
Il explore ensuite la nature de l'art et de l'artiste, suggérant que l'art n'est pas détaché du monde matériel mais offre une voie pour exprimer des idées tout en maintenant un lien étroit avec la réalité. L'art, selon l'auteur, cherche à établir l'harmonie entre l'esprit et le corps plutôt que de nier la matérialité, ce qui en fait un moyen potentiel pour la désaliénation humaine.
Il critique l'idée que la religion ou la spiritualité offrent une solution à l'aliénation humaine, suggérant que l'art et sa relation avec la matérialité offrent une voie plus viable vers la désaliénation en favorisant l'harmonie entre l'esprit et le corps.
il aborde le rôle de l'art dans la vie quotidienne, en opposition à la religion, mettant en avant la créativité et la sensibilité artistique. L'artiste est présenté comme celui qui insuffle un renouveau dans les institutions figées de la société, offrant des idées et des créations spirituelles qui incitent à la réflexion et à l'action. L'importance de la sensibilité à la beauté et à la création artistique est soulignée, offrant une richesse non matérielle, en contraste avec les aliénations de la modernisation.
L'essai argumente sur le fait que tout individu peut cultiver une sensibilité artistique pour jouir des mêmes bienfaits que les artistes eux-mêmes. L'auteur souligne que l'art ne se limite pas aux musées ou aux concerts, mais imprègne chaque aspect de la vie quotidienne. Il met en garde contre l'art devenant un métier, car cela peut engendrer ses propres formes d'aliénation, soulignant que le véritable art réside dans la capacité à créer constamment et à rester maître de soi-même.
L'analyse se penche également sur la place de l'art dans la culture africaine, examinant comment le rythme et la danse font partie intégrante de la vie quotidienne mais ne garantissent pas la liberté. L'auteur remet en question l'idée que ces comportements rythmés sont naturels, suggérant qu'ils devraient être culturels pour favoriser la liberté. Il évoque la nécessité d'une éducation artistique et scientifique pour réellement libérer l'individu et contribuer au développement, critiquant également la rigidité de certaines cultures, y compris la négritude, et encourageant une ouverture au changement et à la régénération.
En somme, l'essai explore la place de l'art dans la libération individuelle, mettant en avant la nécessité d'une sensibilité artistique associée à un savoir scientifique pour garantir un épanouissement réel de l'individu, dans un contexte où la culture et la créativité sont des éléments essentiels à la liberté et au développement.