INTRODUCTION
Le Cameroun devient un protectorat allemand le 12 Juillet 1884. Après leur défaite lors de la 1ère guerre mondiale, le Cameroun est divisé en deux zones administrées par la France et la Grande Bretagne. Ce système de mandat va durer de 1919 à 1946.
I- L’EVOLUTION DU CAMEROUN COLONIAL (1884-1919)
Le Cameroun tel qu’il existe aujourd’hui est né du système colonial élaboré à la conférence de Berlin. L’histoire coloniale du Cameroun connait 4 grandes séquences ; le protectorat allemand, le condominium, le régime de mandat et celui de tutelle.
1-La période du protectorat allemand
Après la signature du traité de protectorat qui consacre la prépondérance du commerce allemand sur les côtes camerounaises, l’Allemagne avide de matières premières pour son industrie entreprend de mettre en valeur sa nouvelle acquisition. En ce qui concerne les relation internationales, la signature du traité Germano-Duala est importante car elle montre que le Cameroun est une entité juridique protégée par l’Allemagne. Désormais maitres du Cameroun, les allemands se hâtent de circonscrire leur domaine de souveraineté c'est-à-dire l’espace territorial camerounais dont les frontières seront bien définies vers 1895. Avant la fin de la 1ère guerre mondiale, la France et la Grande Bretagne qui convoitaient déjà les colonies allemandes vont faire main basse sur le Cameroun en y instaurant une administration conjointe.
2-Le condominium franco-britannique (1915-1916)
Le condominium est l’administration d’un territoire par deux ou plusieurs puissances étrangères. Ayant vaincu les allemands au Cameroun, les français et les anglais décident d’administrer conjointement le pays pendant 2 ans.
II- LE CAMEROUN DU RÉGIME DE MANDAT A L’INDÉPENDANCE (1919-1961)
1-Le Cameroun sous le régime de mandat (1919-1945)
Le système de mandat fait du Cameroun un objet des RI dans la mesure où ses problèmes sont abordés au niveau de la SDN qui avait créée la commission des mandats. La France occupe les 4 / 5ème du Cameroun allemand. Elle est chargée d’administrer le pays en envoyant les rapports au conseil de la SDN. En dépit du statut particulier dont jouissait le Cameroun la France l’a administré comme une colonie. Les relations qu’on peut observer entre les deux peuples sont les rapports de sujétion et de domination. Pendant cette période, on peut noter l’éclosion d’une élite politique qui commence à revendiquer l’autonomie internationale du Cameroun. Les anglais avaient occupé les 1/5 du territoire allemand qu’ils éclatent en deux entités distinctes ; le Southern Cameroon et le Northern Cameroon. La 1ère qui était plus étendue, plus riche et plus peuplée fut divisée en 4 circonscriptions administratives, tandis que le second dépourvu de richesses exploitables fut intégrée à la colonie anglaise du Nigeria et administré comme tel.
2-Le Cameroun sous le régime de tutelle (1945-1961)
A la fin de la 2ème guerre mondiale, la SDN est remplacée par l’ONU. Les anciens territoires sous mandat deviennent des territoires sous tutelle toujours administrés par la France et la Grande Bretagne. L’ONU est se dote d’un conseil de tutelle chargé de surveiller et de contrôler la gestion de ces territoires et de veiller à leur évolution politique. En ce qui concerne le Cameroun français, dans le cadre de la constitution française qui avait crée L’union française, reçoit le titre de territoire associé. Il est donc tenu d’envoyer des représentants dans les assemblées françaises. Pendant cette période va émerger le nationalisme camerounais sous l’impulsion de l’UPC créée le 10 Avril 1948. Parti politique intransigeant, les leaders de l’UPC dont RUBEN UM NYOBE exigent l’indépendance et la réunification immédiate du Cameroun. Dans le cadre de ses revendications, l’UPC choisit d’internationaliser le problème camerounais à travers des forums dans les pays africains et les discours à l’assemblée générale de l’ONU. C’est compte tenu de ces revendications que des missions de visite du conseil de tutelle se succèdent au Cameroun en 1949, 1952, 1955 et 1958 pour étudier le problème camerounais. Bien que n’étant pas encore un État, le Cameroun fait déjà l’objet des débats internationaux. Avant l’accession du Cameroun à la souveraineté internationale, un débat houleux a opposé aux nations Unies les camerounais au sujet de l’organisation des élections avant ou après l’indépendance. Le 1er courant était soutenu par André Marie MBIDA,Félix MOUMIE, Mme Marthe OUANDIE, Jean Martin TCHAPTCHET tandis que le second était défendu par AHMADOU AHIDJO, Gaston KINGUE, Daniel KEMADJOU, Benoit BINDZI. Le 13 Mars 1959 l’assemblée générale de l’ONU adopte par 56 voix contre 23 abstentions le projet de résolution concernant l’indépendance du Cameroun. Le 1er Janvier 1960, le premier ministre AHMADOU AHIDJO proclama l’indépendance du Cameroun en présence du secrétaire générale de l’ONU DAG HAMMARSKJOLD et du représentant du président français Louis JACQUINOT.
Le Cameroun occidental présente un autre schéma lors de ses revendications. Plusieurs leaders incarnent le nationalisme camerounais en l’occurrence John NGU FONCHA, Salomon TANDEM MUNA. Plusieurs missions de l’ONU sont descendues au Cameroun pour apprécier l’évolution politique de cette région en 1952, 1954 et 1959. Mais c’est à la conférence de Londres en 1957 que l’autonomie du Southern Cameroon devient irréversible. Aux élections du 24 Janvier 1960, FONCHA leader du KNDP devient premier ministre, compte tenu de ses divergences avec Emmanuel ENDELEY fondateur du KNC, 2 plébiscites furent organisés en 1959 et en 1961. Il était demandé aux populations du Northen et du Southern de choisir le rattachement au Cameroun ou au Nigeria. A l’issue de ce référendum, seul le Southern Cameroon vota à une majorité écrasante pour le rattachement à la république du Cameroun déjà indépendante. La réunification qui eu lieu le 1er Octobre 1961 inaugurait la république fédérale du Cameroun.
CONCLUSION
Au terme de cette leçon qui a retracé l’évolution politique de 1884 à 1961, il apparait que le Cameroun était un objet des relation internationales. Mais avec son accession à l’indépendance, il devient un sujet des relation internationales, c'est-à-dire qu’il participe désormais au même titre que les autres États membres de l’ONU à la vie internationale. Il définit, oriente et conduit lui-même en toute indépendance sa politique étrangère.