INTRODUCTION
La Francophonie, la Conférence des pays islamiques et le Commonwealth sont des organisations internationales qui mettent respectivement un accent sur la promotion des valeurs culturelles Françaises, anglaises et islamiques. Le Cameroun qui a le privilège de partager ces valeurs est membre à part entière de ces organisations.
I-LE CAMEROUN ET L’ORGANISATION DE LA CONFERENCE ISLAMIQUE (OCI)
L’OCI est une organisation internationale de solidarité islamique qui regroupe tout les Etats du monde entièrement ou partiellement de confession musulmane. Elle est soucieuse de défendre les valeurs de la civilisation islamique et de promouvoir la paix et le développement des Etats membres.
A-Historique et objectifs de l’OCI
L’OCI est créé le 25 sept 1969 à Rabat au Maroc. Sa charte adoptée en Mars 1972 lui assigne outre des buts religieux, des objectifs politiques, économiques et sociaux. Le Cameroun adhère à l’OCI lors du cinquième sommet tenu à Malaisie en juin 1974. Il compte 56 Etats membres.ses organes de fonctionnement sont ; la conférence des rois, chef d’états et de gouvernement qui est l’instance suprême, la conférence des ministres des Affaires étrangères et le secrétariat général.
B-Matérialisation des relations entre le Cameroun et l’OIC Celle-ci s’aperçoit à 2niveaux, d’abord le rôle que le Cameroun joue au sein de l’OIC ensuite les avantages qu’il tire dans cette dernière.
1-le rôle du Cameroun dans le fonctionnement de l’OIC
L’importance qu’accorde le Cameroun aux idéaux de solidarité de l’OIC s’est traduite par la création au sein de son gouvernement d’un poste de vice - ministre des relations extérieur en charge du monde islamique. A chaque sommet de l’OIC, le Cameroun est représenté par un émissaire spéciale du president de la republique. Le Cameroun fut honoré du poste de 2ème vice-président de la conférence des ministres des Affaires étrangères tenue à Istanbul en Aout. Il est membre du conseil exécutif de la fondation de la science, de la technologie et du développement. Il contribue à hauteur de 1% aux budgets du secrétariat général et de ses organes annexes. Il s’illustre égalent par des donations volontaires.
2-Les avantages de la présence du Cameroun à l’OCI
Ils sont d’ordre économique, scientifique et culturel.
Sur le plan économique le Cameroun bénéficie des préférences commerciales. Il est éligible aux mesures d’effacement de la dette. Sur le plan scientifique et culturel, le Cameroun bénéficie des bourses de formation universitaire, des opportunités des stages de perfectionnement, de l’exploitation des données scientifiques des institutions spécialisées de l’OIC, de l’édification des lieux de culte et des écoles. (Exemple le complexe islamique de Yaoundé)
II-LE CAMEROUN ET LA FRANCOPHONIE
1-Historique et objectifs de la francophonie
La francophonie est née de l’idée du président nigérien Hamanie Diori de rassembler tous les pays d’expression française autour d’un groupe en 1973. Le Cameroun entre dans la francophonie en 1991 pour des raisons économiques, historiques et linguistique. Aujourdhui, la francophonie compte 77 pays membres. Comme objectifs de cette organisation, nous pouvons citer :
- Promouvoir et diffuser les cultures des pays membres ;
- D’intensifier la coopération culturelle et technique entre ces pays ;
- D’exprimer une nouvelle solidarité en rapprochant les peuples par le dialogue permanent des civilisations ;
- De développer entre ses membres une coopération multilatérale dans les domaines de l’éducation, la formation, la culture, la science et la technique.
2-La présence camerounaise à la Francophonie
Le Cameroun abrite le siège sous régional de l’AUF à Yaoundé. Les camerounais occupent de nombreux postes au sein de cette institution. On peut citer
- La présidence de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie occupée par Amougou Noma, le directeur du développement social et de la solidarité René Obam Nlong, la secrétaire particulière du secrétaire général de l’OIF, Henriette Njankoua, le chef du programme à l’institut de l’énergie et de l’environnement de la francophonie Aristide Kouo Dibongue.
3-Avantages et inconvénients de la présence camerounaise à la francophonie
Comme avantages de cette coopération multilatérale, nous pouvons citer :
- L’appui de la Francophonie aux œuvres cinématographique et aux activités théâtrales ;
- Sur le plan scientifique et académique, plusieurs bourses de mobilités sont offertes aux étudiants et chercheurs camerounais chaque année ;
- Elle accorde des subventions pour le financement de nombreux projets.
Toutefois cette coopération n’est pas sans inconvénients. Dans ce registre on peut déplorer les relents du néocolonialisme. La politique de la Francophonie élaborée à Paris défend les thèses de la diplomatie française sur les grandes questions internationales. Cette main mise de la France sur la Francophonie lui garanti un contrôle permanent sur l’activité politique, économique et surtout culturelle du KMER. En outre ce genre de coopération promeut les valeurs culturelles françaises au détriment des valeurs camerounaises. Enfin la Francophonie reste plus une affaire d’Etat que de personnes qui les constituent à cause des difficultés rencontrées dans l’obtention des visas.
III- LE CAMEROUN ET LE COMMONWEALTH
1-Historique et objectifs du Commonwealth
Le terme Commonwealth fut adopté en 1926 lors de la conférence impériale des possessions britanniques. Mais comme organisation d’États indépendants, il date de 1931. En 1945 la plupart des États de l’ancien empire colonial rejoignent l’organisation. L’Inde fut la 1ère République à devenir membre du Commonwealth en 1949 et le Ghana fut le 1er État africain membre en 1957. Le Commonwealth vise plusieurs objectifs dont les principaux sont :
- La promotion des valeurs culturelles anglophones
- La promotion de la démocratie
- La promotion de la bonne gouvernance
2-Matérialisation de la coopération entre le Cameroun et le Commonwealth
Le Commonwealth est l’une des multiples tribunes d’expression du multilatéralisme camerounais. La réalité socioculturelle que vit le Cameroun a joué en faveur du ralentissement de son adhésion au Commonwealth. Au nom de sa spécificité linguistique, le Cameroun s’est tenu pendant de longues années à l’écart de toute institution de solidarité internationale fondée sur la langue. Mais après son ouverture à la Francophonie en 1991, il adhère au Commonwealth en 1955 pour plusieurs raisons.
a) Les raisons de l’adhésion du Cameroun
Dans la coopération multilatérale, chacun y va en fonction de ses attentes et de ses options. Les calculs politiques, économiques et socio culturels explique l’adhésion du Cameroun.
Sur le plan politique, le Commonwealth est considéré comme le forum le plus vaste et le plus influent après l’ONU au regard de ses potentialités politiques et démographiques.
Au plan numérique, le Commonwealth comporte 54 Etats membre de l’ONU soit 25% de la population mondiale.
Sur le plan économique, 20% du commerce mondial s’effectue dans l’espace Commonwealth, de même 20% d’exportation mondiale proviennent de cet espace.
Au plan culturel, le Commonwealth est l’organisation multiculturelle la plus large. L’anglais est son unique langue de travail qui est la 1ère langue de communication au monde.
b) Les étapes de l’adhésion du Cameroun.
Sur la coopération technique, le Commonwealth retient l’Institut Panafricain de Développement de Buéa comme centre d’excellence de formation pour le développement agricole et rural.
En 1989, le Cameroun sollicite son admission au Commonwealth comme un observateur
En 1990, il demande son admission comme membre à part entière
En 1992, le secretaire general du Commonwealth Chief Emeka Anyaou est reçu par Paul Biya
En 1994, une mission de 4 membres du Commonwealth conduite par Kamal Hossein séjourne au Cameroun pour évaluer l’évolution politique interne. Au terme de cette visite, les enquêteurs du Commonwealth estiment que le Cameroun remplit les conditions requises pour faire parti du Commonwealth et le 1er Novembre 1985 il devient membre de cette organisation.
3-Les avantages et les limites de la coopération Cameroun-Commonwealth
Depuis son admission au Commonwealth, le Cameroun participe au fonctionnement de cette organisation pour renforcer la coopération. Il verse volontairement des fonds au même titre que les autres Etats membres. Le president de la republique a nommé un ministre délégué chargé des relations avec le Commonwealth pour montrer l’intérêt particulier qu’il accorde au Commonwealth. Le ministre des relations extérieures élabore les projets de développement à soumette au Commonwealth. Il a en 1996 accepté de financer 31 projets sur 35 soumis par le Cameroun. Depuis 1996, il est célébré dans le pays une journée du Commonwealth tous les lundis du mois de Mars comme dans tous les autres Etats membres. Le Cameroun participe aux diverses manifestations sportives organisées par le Commonwealth tels que les jeux de du Commonwealth. Entre 1996 et 1997 plus de 200 camerounais ont été formé dans les domaines agricoles, de l’entreprenariat féminin, des TIC etc. Toutefois cette coopération présente d’importantes limites. L’on note la faiblesse des réalisations des projets de développement après 20 ans de coopération. La présence camerounaise au sein des structures du Commonwealth est quasi nulle. Le Commonwealth s’intéresse beaucoup plus aux pays entièrement anglophones
CONCLUSION
En définitive, les relations que leCameroun entretient avec l’OCI, la Francophonie et le Commonwealth s’inscrivent dans le cadre de la coopération multilatérale. Ces relations participent autant que faire se peut au développement économique et social du Cameroun. Toutefois, elles sont loin de garantir à part égale les valeurs de toutes les parties engagées. Elles constituent d’ une part les élans du néocolonialisme occidental et d’autre part un moyen d’expansion des valeurs islamiques.