INTRODUCTION
Le Nigeria est un pays qui fut colonisé par la Grande Bretagne en 1906. Il s’étend sur 923.000 Km2 et abrite environ 130 millions d’habitants. Sa diversité ethnique et religieuse sera à l’origine de la fédération (36 États fédérés) lors de son accession à l’indépendance.
I-LA POLITIQUE COLONIALE ET LES PREMIERS MOUVEMENTS DE REVENDICATION
L’administration coloniale britannique a fait du Nigeria le laboratoire de l’indirect rule. Les chefs traditionnels (Native Authority) étaient maintenus en place et gardaient leur pouvoir au niveau de l’administration locale. Cependant entre l’administration britannique et les masses populaires, ces chefs faisaient écran et constituaient ainsi un facteur d conservatisme, un obstacle à l’épanouissement et au développement d’un sentiment nationaliste. Les premiers mouvements nationalistes sont crées au lendemain de la 1ère guerre mondiale pour demander l’intégration des intellectuels dans l’administration et l’amélioration des conditions de vie des populations. Il s’agit du Nigerian National Democratic Party (NNDP) fondé par Herber Macauley en 1922 et du Nigerian Youth Movment (1936) d’Alakya.
II- LE NIGERIA : UNE IMPOSSIBLE UNITÉ
La diversité qui caractérise le Nigeria va conduire les partis politiques à s’organiser sur la base ethnique et régionale. C’est ainsi qu’en 1944 Namdi Azikiwé crée le National Council of Nigeria and the Cameroon (NCNC) ou le conseil national du Nigeria et du Cameroun appuyé sur les Ibo. Localisés au sud et à l’est du pays ces derniers représentent 18% de la population nigériane. En 1949, l’avocat Obafémi Awolowo fonde l’Action (AG) Group destiné à défendre les intérêts des Yorouba situés à l’Ouest du pays. Ces derniers représentent 22% de la population. La même année El Hadj Aboubacar Tafawa Balewa crée le Northern People’s Congress (NPC) qui défend les musulmans du nord soit 25% des nigérians. Cette division entre le nord et le sud s’explique non seulement par des considérations religieuses mais aussi par disparités sociales et économiques. En effet, le nord musulman est sous scolarisé et dominé par une agriculture traditionnelle où la pauvreté est sans cesse croissante. A l’inverse le sud, ayant profité des missions chrétiennes abrite toute l’élite intellectuelle. En outre l’économie y est développée grâce à la présence des ports sur l’océan Atlantique (Exemple le port d’Harcouri). Les industries y prolifèrent, l’agriculture et le commerce y sont fluctueux. Le contrôle de la manne pétrolière est aussi au cœur de ces disputes.
III- LES ÉTAPES DE LA DÉCOLONISATION A PARTIR DE 1945
En 1945, le Gouverneur du Nigeria Richards accorde une nouvelle constitution au pays. Elle permet au Conseil Constitutionnel de s’étendre à l’ensemble du Nigeria composé en majorité d’africains choisis par les Native Authority soit 91% de membres. Une Assemblée nationalisée est également créée dans chaque région. Mais cette constitution est contestée par l’élite intellectuelle car elle consacre la toute puissance de l’administration et maintient la prépondérance des chefs locaux.
En 1951, Sir John MacPheron remplace Richars à la tête du Nigeria. Il va mettre un accent sur l’africanisation des postes de direction, la promotion de la démocratie et la création d’une Université nationale qui fut inaugurée un an plus tard à Ibadan. La constitution qu’il met sur pied renforce les pouvoirs locaux en mettant un accent sur le régionalisme. Mais celle-ci ne peut pas fonctionner puisque les différentes régions ne s’entendent pas et n’ont aucun programme en commun. Le nord qui a conscience de son infériorité en matière de scolarité redoute que le sud s’accapare des postes de responsabilités essentiels. Le NCNC et l’AG réclament le self governement pour 1956 tandis que le NPC le renvoi à plus tard ce qui va créer de graves émeutes à Kano. La population Ibo est attaquée par les musulmans. Devant toutes ces difficultés, la Grande Bretagne est obligée de réviser la constitution Mac Pherson. Entre 1941 et 1955 le nombre de syndicats passe de 50 à 177 symbole de l’amplification qu’avaient pris les mouvements nationalistes et indiquant ainsi que la machine nigériane était résolument tournée vers l’indépendance.
En 1954, la constitution Lyttleton remplace la précédente. Grâce à celle-ci le Nigeria devient une Fédération de trois États. Chaque région a désormais un Gouvernement et une Assemblée avec des attributions plus importantes. Lagos devient le territoire fédéral placé sous l’autorité d’’un Gouvernement fédéral.
En 1957, l’Est et l’Ouest reçoivent leur autonomie interne. Le Nord ne l’accepte que pour 1969. Aux élections chaque parti remporte dans sa région et chaque leader du parti devint 1er ministre de sa région. Le 1er Octobre 1960, l’indépendance du Nigeria est proclamée avec Tafawa Balewa comme 1er ministre. En 1963 le Nigeria devient une République fédérale avec Nanmdi Azikiwé comme président de le république et son parti devient le National Council of Nigerian Citizen ou Conseil National des Citoyens Nigérians (NCNC).
CONCLUSION
Le Nigeria a connu l’une des décolonisations les plus pacifiques du continent à travers trois constitutions. Mais la diversité ethnique et religieuse de ce pays va le conduire à l’indépendance dans le cadre d’une fédération à trois États.