Correction sujet I : Correction épreuve d’histoire au probatoire A, B, C, D, TI blanc 2019 (Nord-Ouest)
SUJET I : Le deuxième congrès de Berlin et le partage de l’Afrique
Chronologie indicative
Consigne de travail : Le candidat insistera sur les mobiles du congrès, les résolutions prises et leurs conséquences pour l’Afrique et l’Europe.
INTRODUCTION
Préambule : À la fin du XXe siècle la quasi-totalité du continent africain tombe sous le joug de l’occupation et de la domination impérialiste européenne. Les jalons de cette occupation furent savamment posés lors de la conférence coloniale de Berlin.
Problématique : Quels sont les mobiles du deuxième congrès de Berlin ? Que pouvons-nous dires des clauses de ce congrès et de leurs conséquences.
Plan :
• Les mobiles du deuxième congrès de Berlin
• Les clauses ou résolutions du deuxième congrès de Berlin
• Les conséquences du deuxième congrès de Berlin
DÉVELOPPEMENT
I. Les mobiles du deuxième congrès de Berlin
Le deuxième congrès de Berlin se tient à Berlin en Allemagne du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 sur convocation du Chancelier allemand Otto Von Bismark. Ce congrès cherche à :
• Apaiser les rivalités et les affrontements entre puissances coloniales européennes fixées sur les côtes et sur le sol africain avant 1884 (ces rivalités s’exacerbent sur le cas du Congo et du Niger et opposent le Portugal, l’Angleterre, la France, la Belgique et l’Allemagne)
• Discipliner le scramble trouver un règlement pacifique aux différends pouvant survenir lors du partage du « magnifique gâteau africain »
• Affirmer la volonté de participation de l’Allemagne arrivée un peu tard dans l’aventure coloniale (en effet, c’est après l’audition de la Chambre de commerce de Hambourg qui expose les riches potentialités dont regorge l’Afrique que le Chancelier Bismark décide en 1884 de prendre part à la colonisation)
Transition : C’est ce désir manifeste de l’Europe coloniale soucieuse de bien planifier l’invasion de l’Afrique qui allait aboutir à des clauses clairement élaborées lors du deuxième congrès de Berlin.
II. Les clauses ou résolutions du deuxième congrès de Berlin
A la fin du congrès en février 1885, des résolutions à caractère économiques, juridiques et humanitaires furent consignées dans un document appelé « Acte final de Berlin ». Ces clauses se résument en six grandes articulations à savoir :
• La lutte contre l’esclavage et les coutumes jugées barbares comme les sacrifices humains
• La reconnaissance et l’existence de « l’Etat libre du Congo », propriété du roi Léopold II de Belgique
• La liberté de navigation et de commerce sur les grands fleuves africains comme le Congo, le Niger et sur leurs bassins
• L’enclave de Cabinda qui appartient au Portugal
• La doctrine de l’hinterland qui stipule qu’une puissance installée sur la côte peut occuper l’arrière-pays jusqu’à sa rencontre avec une autre puissance avec qui elle fixe des frontières communes.
• L’occupation effective des territoires dont on se réclame propriétaire et sa notification avec les autres puissances coloniales signataires du congrès de Berlin.
Transition : A la fin du congrès et surtout une fois les règles du jeu déjà bien définies, on assista à la ruée vers l’Afrique. Cette ruée signe le déclin du continent africain au profit de la prospérité de l’Europe.
III. Les conséquences du deuxième congrès de Berlin
Pour l’Afrique
• L’occupation, la division et le partage de l’Afrique en empires coloniaux (AOF créée en 1895, AEF créée en 1910)
• Le massacre ou la déportation des Africains et de leurs leaders dans les guerres de conquête (Lat Dior Diop, Samory Touré, Rabah, …)
• Déstabilisation des structures sociales
• Imposition des brimades corporelles et des travaux forcés
• Exploitation abusive des ressources africaines
• Acculturation
• Ouverture de l’Afrique au système monde…
Pour l’Europe
• Ouverture de nouveaux débouchés de vente des produits manufacturés et d’exploitation des matières premières
• Exploitation d’une main-d’œuvre gratuite
• Vulgarisation de la langue et de la culture occidentale
• Enrichissement des pays européens impérialistes…
CONCLUSION
Bilan ramassé : Jusqu’en 1880, à peine 1/10e de l’Afrique est vaguement occupé par les Européens. Le deuxième congrès de Berlin convoqué par Bismark signe le scramble ou la ruée vers l’Afrique.
Réponse à la problématique : Ainsi, la conquête de l’Afrique est consécutive à des ambitions impérialistes couplées d’une préparation minutieuse de la part de l’Europe coloniale. Le deuxième congrès de Berlin qui en est la parfaite illustration officialise la colonisation au bénéfice de l’Europe et au grand dam de l’Afrique.
Ouverture : Les résolutions du deuxième congrès de Berlin allaient-elle parvenir à taire définitivement les heurts entre les puissances impérialistes lors des conquêtes proprement dites ?
Correction sujet II : Correction épreuve d’histoire au probatoire A, B, C, D, TI blanc 2019 (Nord-Ouest)
SUJET II :
INTRODUCTION
Présentation du texte :
• Nature : Essai historique ou extrait de texte tiré de Cameroun 1884-1985, Cent Ans d’Histoire.
• Auteur : Victor Julius Ngoh, historien camerounais.
• Contexte historique : La Première Guerre mondiale au Cameroun
Idée générale : La fin de la domination allemande au Cameroun et ses conséquences
Plan :
• Présentation des forces en présence
• Les raisons ayant poussé les Alliés à attaquer les Allemands au Cameroun
• Les conséquences de cette guerre pour le Cameroun
DÉVELOPPEMENT
I. Présentation des forces en présence
Les forces alliées sont constituées :
• Des troupes anglaises venant de la Gambie, Sierre-Leone, Gold Coast et du Nigeria (colonne anglaise du Nigeria dirigée le général Cunliffe).
• Des troupes françaises venant de l’AEF constituée de la colonne du Tchad dirigée par Brisset, la colonne de la Sangha et la colonne du Gabon.
• Des troupes belges venant du Congo belge.
• Les troupes anglaises comptaient 3100 soldats et celles françaises 2600 soldats
La force allemande comptait 1200 polizetruppe (police) dirigée par 30 officiers allemands et 1550 soldats dirigés par 185 Allemands.
Avec environ 3200 hommes au début de la guerre, ce nombre est porté à 4000 hommes encadrés par 250 Européens pendant la guerre.
Transition : Plusieurs raisons pourraient justifier une telle mobilisation.
II. Les raisons ayant poussé les Alliés à attaquer les Allemands au Cameroun
• Les Alliés étant en guerre contre les Allemands en Europe, décident d’attaquer les Allemands partout où ils se trouvent à travers le monde.
• Les Anglais n’avaient pas digéré la perte du Cameroun en 1884.
• La volonté de chacune de ces puissances à agrandir sa possession coloniale.
• La volonté de la France de récupérer son territoire de l’AEF remis à l’Allemagne en 1911 à la suite du traité d’Agadir.
La Première Guerre mondiale s’achève au Cameroun le 20 février 1916 par la victoire des Alliés.
Transition : Cette guerre a eu des conséquences néfastes pour le Cameroun.
III. Les conséquences de cette guerre pour le Cameroun
Plan politique :
• La mise sur pied du condominium franco-britannique dirigé par le général Charles Dobell assisté du général Aymerich (1914-1916).
• Le partage du Cameroun en deux le 6 mars 1916 : la zone orientale ou française (425000 km2) représentant 4/5 du territoire et la zone occidentale ou anglaise (53000 km2) soit un 1/5 du territoire.
• L’abrogation du traité de 1911 qui fait perdre au Cameroun 275000 km2 de son territoire en plus du bec de canard perdu en 1911.
Plan économique :
• Ralentissement de l’activité économique à cause du départ des Allemands.
• Destruction par les Alliés des infrastructures installées par les Allemands.
• Interruption des grands travaux
Plan social :
• Division des populations et des familles. Exemple : les Bangwa, les Sawa, les Babadjou.
• Incendie des villages, destruction des plantations entraînant la famine.
• Massacre des populations.
• Perte de l’emploi pour 200 milles manœuvres de la Süd-Kamerun Gesellschaft entraînant l’augmentation du chômage.
• Disparition d’anciens chefs.
• Règne de la terreur et de l’insécurité.
• Règlements de compte.
• Accentuation du portage.
CONCLUSION
Bilan : La Première Guerre mondiale qui se déroule au Cameroun de 1914 à 1916 a eu de nombreuses répercussions dans ce pays.
Réponse à la 5ème question : L’attitude des populations camerounaises était mitigée, les unes ayant accepté les nouveaux maîtres comme libérateurs des atrocités allemandes et les autres étant restés réfractaires aux nouveaux venus car ayant perdu tous leurs avantages.
Ouverture : Face à cette ambivalence, quelle sera la stratégie des nouveaux maîtres visant à effacer le passé allemand et à s’imposer au Cameroun ?
Correction sujet III : Correction épreuve d’histoire au probatoire A, B, C, D, TI blanc 2019 (Nord-Ouest)
SUJET III : Les conquêtes, les rivalités et les résistances en Afrique septentrionale et occidentale
Consigne de travail : Le candidat insistera sur les rivalités entre les puissances impérialistes et sur les méthodes des résistances.
INTRODUCTION
Préambule: L’Afrique est l’objet des convoitises des puissances occidentales dans la 2è moitié du XIXè siècle. Au centre des appétits figurent en bonne place le contrôle de la route des Indes d’une part et celui des principaux cours d’eau africains.
Problématique: Quelles sont les rivalités européennes en Afrique du Nord et de l’Ouest ainsi que les méthodes de résistance des Africains ?
Plan:
L’Afrique du Nord et de l’ouest, théâtre des confrontations entre puissances occidentales
• Les Africains face à l’occupation de leurs territoires
DÉVELOPPEMENT
I. Les rivalités en Afrique du nord et de l’Ouest
En Afrique du Nord :
• La rivalité Franco-italienne en Tunisie. La Tunisie est proche de la Sicile et intéresse naturellement l’Italie. De nombreux colons italiens y sont déjà installés. Sous prétexte d’incursion en Algérie de la tribu nomade des Kroumirs, Jules Ferry, président du conseil Français envoie une expédition militaire en Tunisie avril 1881 qui place la Tunisie sous le protectorat de la France. En 1896, un traité franco-italien reconnaît le nouveau statut de la Tunisie.
• La rivalité franco-anglaise au Soudan nilotique. L’Angleterre veut relier le Cap au Caire tandis que la France veut relier ses possessions d’Afrique occidentale à la côte de Somalie. Marchand s’installe à Fachoda en 1898 où se trouvaient déjà les Anglais. Une guerre est évitée de justesse. Delcassé, Ministre Français incite Marchand à poursuivre son voyage vers Djibouti.
• La rivalité franco-allemande au Maroc Guillaume II, empereur allemand veut faire du Maroc une zone d’influence. Or la France vient de proposer au Maroc de réorganiser ses finances et son armée au mépris de l’Allemagne. La tension monte et on assiste à deux escalades militaires: le coup de Tanger de 1905 et le coup d’Agadir de 1911. Joseph Caillaux, président du conseil Français propose un compromis: contre l’abandon par l’Allemagne de ses prétentions au Maroc, il lui cède un morceau du Cameroun français et obtient le protectorat sur le Maroc en 1912.
Les rivalités en Afrique occidentale
• Dans la boucle du Niger, un conflit oppose la France à la Grande Bretagne à travers la Compagnie Française d’Afrique Occidentale et la Royal British Company. Il faut contrôler la boucle du Niger dont les confins sont riches en palmiers à huile. Par un accord, la Grande Bretagne occupe la rive Est du fleuve Niger, puis le Gold coast, la Gambie et la France le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Dahomey.
Transition: Face à l’occupation des territoires, une envie de revendication s’empare des Africains
II. Des heurts avec des Africains ou la manifestation de la fierté africaine
En Afrique du Nord
• Arabie pacha en Egypte, incite les populations d’Alexandrie à la révolte.
• Abdel Kader en Algérie appelle à une guerre sainte en 1882. Il disposait d’une armée bien équipée et bien encadrée qui résista en 6 mois. Traqué par les Français en 1888, il abandonne et se réfugie en Syrie.
• Ménélik II : il dispose d’une armée redoutable. Il rassemble 20000 hommes dans la localité d’Adoua ou il attend en embuscade les troupes du Négus.
• Le Bey Saddok en Tunisie va s’opposer aux Français en organisant une résistance. Mais il sera vaincu et obligé de signer le Traité de Bardo qui fit de la Tunisie un protectorat Français.
En Afrique occidentale
• Samory Touré : Face aux Français, il va mettre sur pied la « tactique de la terre brulée » dans le Haut-Niger. Il sera capturé par les Français en 1898.
• Behanzin du royaume d’Abomey. Il forme les Amazones, mais il sera vaincu dans la lutte contre les Français.
• El Hadj Omar en Sénégambie, Othman Dan Fodio au Nigeria ; Prempeh dans la confédération Ashanti de Koumassi contre les Anglais.
• Il eut des révoltes chez les Kissi au sud de Guinée, les Bobo de Haute Volta en 1905 et les Baoulé de Côte d’Ivoire.
CONCLUSION
Bilan : Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’Afrique du Nord et de l’Ouest sont sous domination française et britannique.
Réponse au problème : Les intérêts poursuivis s’enchevêtrent et exacerbent des tensions entre les puissances. La rigidité de la domination doit entraîner des soulèvements des Africains qui seront vite matés.
Ouverture : L’engagement des peuples africains à s’opposer à la domination européenne ne traduit-il pas une aspiration à la liberté qui sommeillait en eux ?