Le candidat traitera l’un des trois sujets au choix.
Sujet de type I : contraction de texte et discussion
Au cours des dernières décennies, la famille "nucléaire" a explosé et les types d'union qui auparavant étaient des exceptions se sont répandus au point où il faut désormais parler de plusieurs types de famille. Aujourd'hui le nombre d'enfants ayant des parents divorcés, ceux qui habitent avec un seul parent, ceux qui font partie de familles recomposées ou ceux qui n'ont pas du tout de foyer stable est parfois aussi important que celui des enfants de familles dites traditionnelles.
En même temps, force est de constater que les parents doivent désormais faire face à des situations beaucoup plus complexes que dans le passé pour éduquer leurs enfants. Les relations entre "petits" et "grands" ne reposent plus sur ces règles strictes qui les régulaient pendant des siècles. Dans le passé, l’autorité parentale était incarnée par le père ; au cas où il disparaissait, elle était transmise à la mère ou un autre parent. Depuis la deuxième moitié du XX siècle, les rôles de la mère et du père tendent à être beaucoup plus équilibrés, même si des divergences substantielles persistent entre les familles et aussi entre les cultures, les religions et les pays. La répartition des responsabilités devient de plus en plus floue en cas de parents divorcés ou de familles recomposées. Les rapports parents-enfants sont aussi beaucoup moins hiérarchisés que dans le passé.
Les pressions économiques empêchent aussi dans une grande mesure les parents à jouer leur rôle traditionnel. Le chômage peut avoir des effets dévastateurs sur le climat d'une famille et peut bouleverser les repères des jeunes quant aux objectifs de l’éducation. Mais l’éducation des enfants n’en souffre pas moins lorsque les parents ont trop de travail, ou d’autres occupations, et doivent - ou choisissent de - laisser à la télévision et à l’ordinateur le soin de « s’occuper » des enfants. La notion d'"enfants - micro-ondes" illustre bien ce rythme de vie qui ne permet plus des contacts continus et durables avec les enfants, pourtant essentiels pour garantir une bonne éducation. La mobilité entre les régions et les pays augmente pour la recherche du travail, alors que les attaches traditionnelles - familles nombreuses, religion et la communauté diminuent.
Les jeunes d’aujourd'hui souvent accumulent beaucoup plus d’informations que leurs parents comme résultat de l’influence des médias et de l'Internet, sans que leur système de valeurs et leurs capacités de jugement critique soient suffisamment développés pour leur permettre de bien faire la part des choses. Les jeunes sont aussi exposés à une culture de masse puissante qui mène souvent à l’uniformisation autour de "valeurs" commerciales (par exemple, la "culture" MacDonalds).
Le développement post-industriel fulgurant n’a pas éradiqué mais a, dans certains cas, accentué la pauvreté en aggravant les problèmes de marginalisation et d’exclusion. Des cités entières dans les banlieues sont la proie de la délinquance, du crime et de la drogue. Dans certaines zones défavorisées, l'école peut être la seule institution qui continue à représenter les valeurs de la société.
Ces enfants doivent combler un écart beaucoup plus important entre la maison et ce qu'ils apprennent à l'école, surtout en ce qui concerne les pensées et les raisonnements plus abstraits, les règles de comportement informelles ou l'usage de la langue. Il leur arrive d’être moins acceptés par les enseignants et d’avoir plus de mal à développer une relation personnelle avec eux. Par conséquent, ils seront moins motivés, prendront graduellement conscience de leur échec et développeront une image négative d'eux-mêmes. Ils auront moins à perdre en ne respectant pas la discipline imposée par l'établissement scolaire.
Enfin, le milieu socio-culturel intervient aussi dans le lien entre les enfants et les parents. Des recherches scientifiques démontrent également que la qualité des liens entre les familles et les écoles a une influence sur le succès des enfants et des adolescents.
Josep Varela i Serra, « Responsabilités des parents et des enseignants dans l’éducation des enfants. »
I. Analyse / 9 pts.
Ce texte compte 625 mots. Vous ferez une analyse de 208 mots. Une marge de 21 mots en plus ou en moins sera tolérée. Vous préciserez le nombre de mots utilisés à la fin de votre analyse.
II. Discussion / 9 pts.
Josep Varela i Serra affirme : « Des cités entières dans les banlieues sont la proie de la délinquance, du crime et de la drogue. »
Que pensez-vous de cette vision de la délinquance observée chez les jeunes ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté et illustré de votre expérience de lecteur.
Sujet de type 2 : Dissertation.
Selon Franz Kafka, « On ne devrait lire que les livres qui vous mordent et qui vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? Un livre doit être la hache qui brise en nous la mer gelée. ».
Commentez ces propos du romancier à la lumière des œuvres lues ou étudiées.