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Baccalauréat
Philosophie
D & TI
2021
Correction
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I. Première partie : L’évaluation des ressources (9 pts)

A1/ L'évaluation des savoirs ( 1 pt x3=3pts)

Liberté : Possibilité assurée par les lois ou le système politique et social, d’agir comme on l’entend, sous réserve de ne pas porter atteinte aux droits d’autrui ou à la sécurité publique. 1 pt
• droit d’agir à sa guise, sous réserve du respect des lois établies.
Gouvernement : 1 pt
• ensemble des organes par lesquels, dans l’Etat, le souverain exerce son autorité ;
• personne morale en tant que détenant le pouvoir politique.
Loi : 1 pt
• Règle édictée par une autorité souveraine et imposée à tous les individus d'une société ;
• ensemble des règles que tout être conscient et raisonnable se sent tenu d’observer ;
• règle impérative liée à un pouvoir de coercition et prescrite par une autorité souveraine dans une société donnée ;
• règle générale et impérative régissant du dehors l’activité humaine. (André Lalande, vocabulaire technique et critique de la philosophie).

A2 : L’évaluation des savoir-faire (2ptsx3=6pts)

1ere question : Thème et problème philosophique
• Thème : le texte de Jean Jacques Rousseau traite du thème de la liberté et de la loi.
• Problème philosophique : Dans ce texte, l’auteur examine le problème du fondement de la liberté.
• On pourrait aussi formuler le problème en terme du : rapport de la liberté à la loi.

2ieme question : Thèse de l’auteur
Dans ce texte, Jean Jacques Rousseau soutient la thèse selon laquelle il n’y a pas de liberté sans loi. Autrement dit, la loi est le fondement, le socle de la liberté. On peut aussi évoquer comme thèse, l’indissociabilité entre la liberté et la loi.

3ieme question : Structure logique du texte
Dès l'entame du texte, Jean Jacques Rousseau établit l’idée selon laquelle il n’y a pas de liberté sans loi. Par la suite, il fait état des rapports qui existent entre les individus et la loi. Enfin, notre auteur se penche sur le rapport entre les lois et le pouvoir exécutif.

Deuxième partie : L’évaluation de l’agir compètent (9pts)

Essai personnel : En te fondant sur ta culture philosophique, et dans le respect des règles de la logique, est-il légitime de penser que le panafricanisme est un projet irréalisable ?

I. Analyse et compréhension du sujet

A / Repérage et explication des concepts-clés.
Panafricanisme :
• Mouvement visant à resserrer l’unité et la solidarité des peuples africains ;
• mouvement politico-philosophique qui vise à régénérer et à unifier l’Afrique dans le but de conforter, mieux de valoriser sa place dans le concert des notions ;
• « l’aspiration des Africains à se rassembler en une nation unique sous la bannière d’un seul Etat, pour restaurer leur dignité outragée par des siècles de traite, d’esclavage, de colonisation et prendre en un mot leur revanche sur l’histoire. » Mongo Beti et Odile Tobner in dictionnaire de la négritude.
Projet:
• dessein, idée de ce que 1’on pense réaliser, conception des moyens qu’on croit utiles pour exécuter ce sur quoi l’on médite ;
• ce qu’on se propose de faire dans un futur proche ou lointain.
Irréalisable :
• Utopique, chimique, leurre.

B-Reformulation
Est-il légitime de penser que le panafricanisme est un projet utopique?

C-Présupposé
Le projet du panafricanisme est utopique

D- Thèse opposée
Possibilité de réalisation du panafricanisme

E- Problème philosophique
Il se pose dans ce sujet le problème :
• de la réalisation du panafricanisme,
• du devenir du panafricanisme.

F- Problématique
• La résolution des obstacles à son avènement ne rend-elle pas le panafricanisme réalisable ?
• La persistance du néo-colonialisme ne rend-elle pas chimérique le projet du panafricanisme. La mutation de l’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A) en Union Africaine (UA) n’est-elle pas gage de la réalisation future du panafricanisme ? A quelles conditions le projet du panafricanisme peut-il devenir réalité ?

II- Plan possible

Première tâche : la thèse : l’irréalisabilité du projet du panafricanisme

Argument 1 : La balkanisation du continent Africain comme preuve du caractère utopique du panafricanisme. Autrement dit, sur le plan historique, la balkanisation de l’Afrique faisait déjà du panafricanisme un projet mort-né.

Julius Nyerere : « Les frontières qui séparent les États africains ont été tracées en dépit de tout bon sens. » sinon comment comprendre que le Cameroun, la Guinée Équatoriale et le Gabon, pays dans lesquels on retrouve les mêmes peuples notamment les Fang aient été divisés en trois États?

Argument 2: Les nationalismes exacerbés de certains États africains constituent de véritables écueils à la réalisation du panafricanisme.
Youssouph M. Guisse : « Le nationalisme est un danger permanent pour l'Afrique. ».
Cf. La charte de l’O.UA, plus précisément l’article 3 qui stipule que : « Les frontières héritées de la colonisation restent intangibles ».
Cf : la division de l’Afrique en deux blocs : le bloc de Monrovia et le bloc de Casablanca.
Toutes ces attitudes sont la preuve que les africains ont beaucoup pensé mais n’ont pas pensé vrai. D’où cette conclusion de Jean Ziegler: «Le panafricanisme est un idéalisme et toute idéalisme est une erreur »

Argument 3 : Le néo-colonialisme et plus précisément sa persistance est une véritable épée de Damoclès suspendue sur le projet du panafricanisme. Malgré les indépendances africaines, l’Occident ne lâche pas du lest. D’où son grand retour en Afrique à travers le stratagème du néo-colonialisme qui étouffe toute velléité d'union des pays africains et par conséquent de réalisation du panafricanisme.
Cf. Aimé Césaire: «Le malheur de l'Afrique, c'est d'avoir rencontré la France.»
Cf. Kwamé Nkrumah: «Le plus grand danger que court actuellement I’Afrique est le néo-colonialisme et son principal instrument est la balkanisation. »
Cf. Kwamé Nkrumah : «L'essence du néo-colonialisme c'est que I ’Etat qui y est assujetti est indépendant... mais en réalité son économie et par conséquent sa politique sont manipulées de l'extérieur. »

Transition: Il appert de l'analyse menée que le projet du panafricanisme se heurte à moult obstacles. Notamment historiques, internes et externes. Ces obstacles annihilent-t-ils totalement tout espoir de réalisation du panafricanisme ?
Réduisent-ils le panafricanisme en une utopie ?

Deuxième tâche: l’antithèse : possibilité de réalisation panafricanisme.

Argument 1 : L’implication des intellectuels africains dans le devenir de l’Afrique est gage de la réalisation du panafricanisme. C’est cette prise de conscience qui a conduit hier à la nécessité du panafricanisme et aujourd’hui à son impératif à travers l’éveil des consciences. Après Césaire et Senghor (négritude) et par la suite Kwame Nkrumah, les générations actuelles, prises par un sentiment de dépossession de soi-même, trouvent en le panafricanisme la réponse appropriée à l’acculturation et par ricochet à l’affirmation d’une Afrique forte.

Argument 2 : La création de l’0.U.A comme preuve de la détermination des leaders africains à faire front, à parler d’une même voix et à regarder dans la même direction.
Cf. Sékou Touré : « Chaque homme, chaque femme, chaque jeune comme chaque vieux doit prendre conscience de sa totale mobilisation en faveur des impératifs nationaux de la patrie africaine. »
If Antoine de Saint Exupéry: « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m ’enrichis »

Argument 3 : La mutation de l’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A) en Union Africaine (U.A) comme preuve de la volonté et de la détermination des Africains réaliser le panafricanisme.
Conscients des limites et des faiblesses étalées par l’O.U.A mais aussi de l’impératif de la réalisation du panafricanisme, les dirigeants africains ont crée l’U.A. Ils ont ainsi été sensibles à cet appel de Kwamé Nkrumah: « Si la volonté de réussir existe, les difficultés seront résolues. »
Cf Nietzsche : « L ’histoire nous concerne davantage par ce qu’elle nous réserve que par ce qu’elle nous a déjà infligé dans le passé »

Illustration: Les organes tels que le parlement panafricain, la force multinationale africaine, la Cour Africaine des droits de l’homme et de peuples sont des preuves tangibles de la détermination des Africains à faire du panafricanisme une réalité.

Transition : Le panafricanisme, sur la base de ce développement, est un projet qui se donne les moyens de sa réalisation. Faut-il pour autant verser dans un optimisme béat ?

3ième tâche: La synthèse: conditions pour faire passer le panafricanisme de l’utopie à la réalité.

Pour des raisons pratiques, le panafricanisme est inévitable, mieux il prend les allures d’un impératif catégorique. Et pour cause, le monde tend de plus en plus vers la formation des grands ensembles tels que les États-Unis d’Amérique (USA), l’Union Européenne (UE), l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN créée en 1949). Au-delà de ces structures, le monde est depuis 1989, avec la chute du mur de Berlin, dans l'optique de la mondialisation. Pour s’insérer dans le désormais village planétaire, les Africains doivent aller en rangs serrés. Pour cela, chaque africain doit se considérer plus comme africain que ressortissant de tel ou tel pays d’Afrique. Ce n’est qu’à cette condition, à cette condition seulement, que le panafricanisme peut passer du projet, de l’utopie à la réalité.