I. Communication / 5 pts.
1.a D’après les indices paratextuels, l’auteur de cette lettre est Mme de Sévigné, et dans le texte, les indices de la 1ere personne suivants la désignent comme l'émetteur. 2 pt
- les pronoms personnels sujets “je” et “j” (28 occurrences) ;
- les pronoms personnels compléments "me"; “m” et “moi” (9 occurrences) ;
- les adjectifs possessifs : “ma", “mon” et “mes” (4 occurrences).
Elle s'adresse à sa fille, Mme de Grignan comme l'attestent l’en-tête de la lettre et les marques de la 2ieme personne suivantes : 2 pt
- le pronom personnel sujet “vous” (2 occurrences}.
- le pronom personnel complément “vous” (l4 occurrences),
- - les adjectifs possessifs “votre” et “vos” (4 occurrences).
b. La relation qui les lie est une relation filiale (mère et fille).
2.a. La phrase : « Mes yeux qui vous ont tant rencontrée depuis quatorze mois ne vous trouvent plus » comporte un présuppose et des sous-entendus 0,5x2 = 1 pt
- le présupposé est : «Mes yeux, qui vous voyaient régulièrement avant, ne vous voient plus »
- le sous-entendu est : « Vous êtes maintenant très loin de moi ».
b. Ces contenus latents traduisent la nostalgie, les regrets de la mère éloignée de sa fille.
II. Morphosyntaxe / 5 pts.
l.a. Dans l’extrait indiqué, on dénombre 6 verbes conjugués dont : 0,5 x 2 = 1,5 pt
| Indices textuels | Temps | Valeurs |
| "s'est passé", "ai senties" | Passé composé de l'indicatif | Ils expriment des actions d'un passé récent ayant des répercutions sur le présent |
| "donne", " faire", "sait" | Présent de l'indicatif | Ils ont une valeur énonciative (expriment une action qui se déroule au moment où l'on parle) |
| "sentirai" | Futur simple de l'indicatif | Valeur prospective. Ce verbe projette l'action vers l'avenir |
b. Ces temps montrent que l’événement récent, qui s’est déroulé le matin même, a eu un effet sur l’état actuel de la locutrice, notamment sa tristesse, sa nostalgie et cet effet va perdurer. 1 pt
2 a. L’énoncé : « Je n’espère de consolation que de vos lettres qui me feront encore bien soupirer » comporte deux propositions : 0,5+1 = 1,5 pt
| Proposition | Nature | Forme | Fonction |
| "je n’espère de consolation que de vos lettres | Proposition principale | ||
| "qui me feront encore bien soupirer | Proposition subordonnée relative | Introduite par qui, pronom relatif | Complément de l’antécédent "lettres" |
b. La subordonnée relative a une valeur déterminative. 1 pt.
III. Sémantique /5 pts.
l. a. Le champ lexical de l'amour est constitué des mots et expressions : 1 pt
• “ma chère fille”,
• “mon cœur est en repos quand il est auprès de vous”,
• “c’est son état naturel et le seul qui peut lui plaire”,
• "l’aime le cœur et l’imagination tout remplis de vous”,
• ‘je vous cherche toujours”,
• “vous me manquez“,
• "souhaiter ardemment vous revoir et vous embrasser”,
• “une habitude nécessaire de vous voir”,
• “je suis contente de votre tendresse",
• “je n’espère de consolation que de vos lettres”.
- Le champ lexical de la douleur comporte les mots ct expressions : 1 pt
• “douleur” (2x),
• “terrible jour”,
• “déchirement”,
• “pleurer.
• “l'état où je suis n’est pas une chose soutenable”,
• “il est extrême",
• “douloureux”,
• “souffrir”,
• “plaindre,
• “je n’espère de consolation",
• “soupirer”.
b. L’emploi conjoint de ces deux champs lexicaux s’explique par le fait que c’est l’absence de sa fille chérie qui cause la douleur de la locutrice. Il s’agit donc d’un rapport de cause à conséquence.
2. a. La phrase : «Je trouve que tout me manque parce que vous me manquez » souligne le vide que la locutrice ressent du fait de l’absence de sa fille. Elle est tellement affectée par l'absence de sa fille qu'elle ne prend plus goût à rien. 1 pt
b. Cette affirmation traduit la tristesse de la locutrice due à l’éloignement de sa fille. 1 pt
IV. Rhétorique des textes / 5pts.
l.a. Dans la phrase «Je ne vous ai point dit assez souvent combien je suis contente de votre tendresse; je ne vous ai point assez recommandée à M. de Grignon. », on peut identifier une anaphore parce que les deux propositions dont est constituée la phrase commencent par la même expression : “ Je ne vous ai point assez ”. Le retour de cette même expression au début des deux propositions souligne la profondeur des regrets de la locutrice. 1,5 pt
b. Cette anaphore, procédé d’insistance, met en évidence le regret qui taraude l’esprit de la locutrice de manière obsessionnelle. 1 pt
2. a. Dans ce texte, on peut identifier la tonalité lyrique parce que la locutrice exprime ses sentiments, notamment son amour pour sa fille et sa douleur suite à l'éloignement de celle-ci. Cette tonalité est perceptible dans le texte grâce aux indices suivants : les marques de la 1ere personne entre autres les pronoms personnels, les adjectifs possessifs (cf 1ere question de la communication), les modalisateurs de jugement “terrible”, “déchirement les champs lexicaux des sentiments (cf 1ere question de sémantique). 1,5 pt
b. La tonalité lyrique permet à la locutrice d’épancher son cœur meurtri par l’éloignement de sa fille. 1 pt
