Famille de situation : L’attrait des villes et des pays développés
Catégorie d’action : Limitation des migrations
Module N°II : Les mouvements migratoires
Chapitre N°II : Les effets des mouvements migratoires
Leçon N°3 : Les problèmes et incidences socioéconomiques des migrations
Notions : Fuite des cerveaux, immigration sélective
Prérequis : Facteurs des migrations
Durée : 2 heures
Exemple de situation : Au large des côtes italiennes, des africains périssent lors des naufrages en mer
Exemple d’action : Limiter l’émigration clandestine
Formulation de la justification : Cette leçon me permet de mobiliser les ressources afin de s’approprier les avantages et les inconvénients des migrations
Introduction
L’accélération de la mondialisation de l’économie a généré une augmentation des travailleurs migrants comme jamais auparavant. Le chômage, la pauvreté, la stagnation des économies, la corruption, le favoritisme ont amené de nombreuses personnes des pays en voies de développement à rechercher du travail en particulier et le bien être en général ailleurs, dans des endroits porteurs d’avenir. Mais loin d’être un long fleuve tranquille, ces mouvements engendrent des conséquences positives et négatives dans les pays d’origine et d’accueil.
Source :économie matin
I. L’incidence au niveau des migrants
Un migrant est une personne qui quitte son lieu de résidence habituel, franchit une frontière pour s’installer ailleurs. (Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OMI)).
Sur le plan social, l’on peut relever que les migrants ont un effet positif sur l’accroissement naturel des pays d’accueil. En effet, dans 1/3 des pays européens, le nombre de décès excède celui des naissances, dans un tel contexte, l’immigration devient un facteur de maintien de la croissance démographique. Certains pays y sont demeurés réceptifs comme l’Allemagne, la Russie qui figurent parmi les 1ers foyers d’accueil au monde. Mais la plupart estime avoir perdu la capacité d’absorber les éléments étrangers et ont plus ou moins fermé leurs frontières aux migrants. Malgré le rôle non négligeable joué par les migrants sur le plan démographique, ces derniers sont victimes des discriminations raciales car, pour un grand nombre de blancs surtout ceux de l’extrême droite, le noir reste un être primitif. Cette vision les expose à des actes de xénophobie, à des formes d’esclavage contemporaines et parfois à des meurtres. L’autre défi à relever par les migrants est leur intégration sociale qui passe par l’adaptation à un nouvel environnement aussi bien sur le plan climatique, nutritionnel que vestimentaire. Plusieurs migrants en majorité clandestins sont dans l’illégalité et vivent dans des conditions précaires (SDF). Ils n’ont aucune considération sociale et se livrent à la prostitution, la délinquance et la toxicomanie.
Sur le plan économique, le premier problème auquel font face les migrants est le chômage. Ceux qui n’ont pas de qualification professionnelle travaillent au noir, afin de gagner leur pain quotidien. Même ceux qui sont qualifiés n’échappent pas aux discriminations raciales. Malgré ce tableau sombre, le constat réel est que les migrants participent à la vie économique des pays d’accueil et représentent une main d’œuvre bon marché. Ils enrichissent aussi ces pays en payant les impôts.
II. Au niveau des pays de départ
Les pays de départ perdent souvent les populations les plus jeunes et les mieux formées, ce qui a de lourdes conséquences pour leur croissance (les pays des Caraïbes ont perdu plus de 50% de leur main d’œuvre qualifiée entre 1965 et 2000). La fuite des cerveaux (Brain drain) est à l’origine de la perte des compétences, d’idées novatrices, des recettes fiscales.
Vu d’un angle positif, les migrations constituent pour le pays de départ une solution à court terme et un remède au chômage et au sous-emploi. L’un des avantages est le rapatriement des salaires. Les transferts des fonds des migrants de leur pays d’accueil à leur pays d’origine représentent des sommes considérables utilisée pour redynamiser l’économie des pays d’origine.
L’exemple du Mali est de ce point de vue une illustration claire du rôle que jouent les immigrés dans le soutien familial et du pays. En effet, un travailleur malien en France renvoie près de 10.000 euros par an pour le soutien familial et pour les micros investissements dans le commerce, le transport, l’immobilier etc. en 2000, le président Yoweri Museveni a décrit les ougandais de l’extérieur comme étant l’exportation la plus importante du Pays. En effet, les ougandais de la diaspora envoient près de 400 millions de dollars au pays, montant qui est supérieur aux recettes d’exportation du 1er produit agricole de ce pays à savoir le café. Dans ce sillage, l’on peut aussi souligner une diminution de la charge familiale dans la mesure où le migrant n’est plus pris en charge par sa famille mais devient plutôt un soutien pour celle-ci.
III. Au niveau des pays d’accueil
Dans les pays industrialisés, la demande de main d’œuvre non qualifiée a augmenté, c’est pourquoi des millions de travailleurs y émigrent pour trouver du travail. Avec le vieillissement de la population européenne et la baisse de la population en âge de travailler, l’immigration devient une nécessité pour répondre aux besoins du marché du travail. En effet 1 actif sur 10 est immigré en Europe. Et selon le rapport du FNUAP (Fond des Nations Unies pour la Population), étant donné sa démographie vieillissante, ce continent aurait besoin de 160 millions d’immigrés de plus d’ici 2025 pour maintenir son niveau de vie actuel.
Les travailleurs immigrés contribuent donc à l’économie de ces pays d’accueil. Malheureusement, ces derniers bénéficient d’une protection sociale insuffisante et sont à la merci de l’exploitation et de la traite. En outre, l’hébergement et l’approvisionnement d’un grand nombre d’immigrés mettent en mal les ressources de ces pays et les populations locales sont souvent perturbées par l’arrivée parfois massive de ces étrangers. À la longue se développe des sentiments de xénophobie doublée d’un racisme exacerbant. La stabilité de la politique intérieure de ces États se trouve parfois menacer avec la multiplication des marches anti migrations et la montée des mouvements de l’extrême droite. Le renforcement du sentiment de l’ultranationalisme a eu des répercussions dans le gouvernement lors des élections dans plusieurs pays comme en Allemagne ou en Italie.
La recrudescence des immigrés cause aussi la division et les tensions entre plusieurs pays. C’est le cas en Europe où depuis 5 ans ce continent est envahi par des millions de migrants (en 2017 on en a enregistré 1.800.000), ainsi les pays de ce continent peinent à se mettre d’accord sur l’attitude à adopter. Alors que la commission européenne cherche à imposer des quotas à chaque pays de l’Union européenne soutenu par la France et l’Allemagne, les pays de l’Europe de l’Est notamment la Hongrie réfute catégoriquement cette idée. A propos le premier ministre hongrois déclare : « un afflux d’immigrés musulmans constitue une menace pour l’identité chrétienne de l’Europe ». Les immigrés clandestins sont considérés comme une menace à l’ordre publique puisqu’on ne parvient pas à maitriser leur arrivée. L’autre fait à déplorer est la perte de nombreuses vies humaines car plusieurs migrants meurent dans le Sahara ou lors de la traversée en méditerranée.
Selon L’OIM, entre 2014 et 2015, plus de 24000 personnes sont mortes ou portées disparues en essayant de rejoindre l’Europe par cette mer. En outre, ils sont victimes de traitements inhumains dans les pays de transit comme la Libye où l’on a déploré les viols collectifs des migrantes, les emprisonnements doublés de tortures, le travail forcé, la famine, les demandes de rançon aux familles des victimes etc.
Conclusion
Malgré quelques aspects positifs, les migrations sont à l’origine de nombreux problèmes socio-économiques aussi bien dans la zone de départ que dans celle d’arrivée.
Les mouvements migratoires existeront tant que l’espèce humaine vivra, le combat à mener ici est la limitation, voire l’éradication de l’immigration clandestine. En effet, ces mouvements illicites font plus de mal que de bien en l’occurrence les pertes en vies humaines, lors des voyages ou lors des séjours dans les pays de transit et même d’accueil, la recrudescence des tensions politiques inter-étatiques, de nombreuses dépenses faites par les familles, la perturbation de l’organisation familiale et de l’institution du mariage, la fragilisation de la santé des membres de la famille due au stress et à l’anxiété. En bref la jeunesse doit comprendre que le bonheur ne se trouve pas forcement ailleurs.