INTRODUCTION
Amorcée depuis un siècle, l’industrialisation du Cameroun est concentrée sur la transformation des produits agricoles, forestiers et pastoraux. Malgré de nombreux efforts, le taux d’industrialisation du Cameroun reste très bas par rapport à celui de plusieurs pays du tiers monde pour des raisons internes et externes.
I-DE NOMBREUX PROBLÈMES INTERNES
Plusieurs obstacles constituent un frein au développement des industries du Cameroun. Parmi ceux-ci on peut citer :
1-Les problèmes liés au marché intérieur
Non seulement les camerounais ont un pouvoir d’achat très faible, les biens manufacturés produits localement ont aussi des prix élevés à cause de investissements onéreux, ce qui ne favorise pas les industries locales.
2-L’insuffisance de capitaux
Pour investir dans l’industrie, il faut épargner et pour le faire il faut avoir des revenus suffisants. Hors, plus de 60% de la population camerounaise a du mal à subvenir à ses besoins fondamentaux. Ceux qui ont des moyens importants préfèrent investir dans l’immobilier qui est certainement plus rentable à court et à long terme.
3-L’insuffisance d’une main d’œuvre hautement qualifiée
Le Cameroun dispose d’une main d’œuvre abondante. Mais celle-ci n’est pas spécialisée ou est mal formée. Il existe néanmoins celle qui est hautement qualifiée mais elle est sous employée, ou mal utilisée c'est-à-dire qu’elle est placée dans des situations où elle ne remplit pas les fonctions pour lesquelles elle a été formée. Ce désagrément pousse les employeurs privés ou l’État à recourir à l’expertise étrangère qui coûte pourtant plus chère.
4-L’action gouvernementale
L’action de l’État est insuffisante ou inopportune. En effet de nombreuses industries ont fait faillite au Cameroun soit parce qu’elles ont été mal conçues (ex Cellucam), soit parce qu’elles sont gérées par des personnes incompétentes, égoïstes et cupides. On put aussi relever l’obstacle des impôts, des taxes et des lourdeurs administratives qui découragent aussi bien les investisseurs nationaux que les promoteurs étrangers.
5-La répartition inégale des industries
Plus de 75% des industries camerounaises sont concentrées à Douala et à Yaoundé et dans une moindre mesure à Bafoussam et à Garoua. Ce monopole industriel contribue à la marginalisation des autres régions. Elle provoque ainsi la cherté des produits dans les autres localités situées loin des villes industrielles et alimente également l’exode rural.
II- DE NOMBREUX OBSTACLES EXTERNES
L’industrie camerounaise est sous l’emprise de plusieurs obstacles d’origine externe. Les plus importants sont :
1-L’héritage colonial
Le Cameroun a été administré par 3 métropoles différentes, l’Allemagne, la France et la Grande Bretagne. Celles-ci ont organisé tour à tour une véritable campagne de pillage des ressources naturelles à leur profit. A la faveur du pacte colonial, elles ont développé des industries extractives livrant uniquement les produits semi finis à leurs industries en évitant de créer des industries qui produisent des biens directement consommables. Malheureusement ce système reste en vigueur aujourd’hui.
2-Le rôle des sociétés et hommes d’affaire occidentaux
Ils font parfois d’importants investissements dans d’excellentes conditions mais ils se contentent de faire fortune et d’enrichir quelques collaborateurs locaux au détriment du pays entier. Le néocolonialisme a engendré une oligarchie locale complètement extravertie.
3-La concurrence des produits étrangers
Avec la libéralisation progressive des échanges et l’abaissement des barrières douanières, de nombreux produits étrangers inondent les marchés locaux à des prix défiant toute concurrence. Tout ceci contribue à décourager l’initiative locale.
III- UNE LUEUR D’ESPOIR POUR L’INDUSTRIE CAMEROUNAISE
Malgré tous ces problèmes, l’industrialisation du Cameroun suscite un espoir pour plusieurs raisons. En effet le pays dispose d’atouts considérables :
- L’existence de diverses sources d’énergie (pétrole, gaz naturel, barrage hydrauliques), des matières premières agricoles, minières, pastorales, forestières et halieutiques.
- La disponibilité des bailleurs de fond à investir dans le pays à cause de sa stabilité politique et de sa situation paisible. Il s’agit aussi bien des institutions financières (FMI, BAD, BM), que les pays riches (USA, France, Chine).
- Une main d’œuvre de plus en plus qualifiée grâce à la présence de nombreuses écoles de formation telles que l’IAI, Polytechnique, ENSTP, des écoles agronomes etc. on note également un important soutien à la formation professionnelle.
- La mis en place de certaines sociétés qui participent à la création des entreprises (SNI) ou qui favorisent l’extension des zones industrielles (MAGZI) Mission d’Aménagement et de Gestion des Zones Industrielles.
CONCLUSION
L’industrialisation du Cameroun souffre de nombreux maux auxquels il faut trouver des solutions adéquates afin de relancer l’économie du pays. A l’heure de la mondialisation, l’industrialisation constitue la cheville ouvrière de tout pays en proie à la modernité.