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INTRODUCTION
L’Afrique sort de la colonisation structurellement faible, politiquement embryonnaire dont la voix ne peut porter sur la scène internationale. Les États réalisent dès lors que leur développement ne peut être possible que dans l’unité et la solidarité. C’est dans ce sillage que nait l’OUA en 1963 et remplacée par L’UA en 2000. Au lendemain de son indépendance, le Cameroun défini les principes de sa politique étrangère qui vont lui permettre d’entretenir les relations avec les voisins immédiats en particuliers et l’Afrique en général.

I-LES PRINCIPES ET LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DU CAMEROUN
Les principes de la politique étrangère d’un pays sont les règles sur lesquelles ce pays se fonde pour mener des relations avec les autres États. Parmi les principes adoptés par le Cameroun, l’on peut citer :
- Le principe de la souveraineté des États qui garantit l’existence de ces derniers sans distinction de taille ni de puissance ;
- Le principe de la non ingérence dans les affaires intérieures des États c'est-à-dire qu’une nation ne saurait être souveraine si sa politique intérieure fait l’objet de l’ingérence des autres États;
- Le principe de non alignement c’est à dire que les petits États doivent éviter d’entrer dans le jeu des alliances idéologiques ou militaires qui divisent le monde. Ils gagneraient à s’unir pour renforcer leur poids sur la scène internationale.
- Le principe de la coopération internationale ; étant donné qu’aucun pays ne peut vivre en vase clos, les autorités camerounaises se sont engagées dans plusieurs formes de coopérations afin de bénéficier de l’assistance des autres nations ;
- Le principe de la solidarité et de l’unité africaine, conscient que l’union fait la force le Cameroun soutien et promeut les initiatives susceptibles de donner force et cohésion à l’Afrique et œuvre pour la promotion des relations de bon voisinage.
L’objectif principal de la politique étrangère du Cameroun reste son développement économique, social et culturel. Celui-ci passe par des relations de coopération avec tous les États et organisations internationales respectueux de son indépendance et de sa souveraineté.

II- L’ORGANISATION DE L’UNITÉ AFRICAINE
1-De la naissance du panafricanisme à l’OUA
L’idée de l’unité est lancée dès la fin du 19ème siècle par les noirs de la diaspora tel que MALCOM X, MARCUS CORVEY, WEB DUBOIS à travers le panafricanisme pour susciter la prise de conscience de la domination africaine par les puissances occidentales. Au 20ème siècle, les africains soucieux de la libération du continent reprennent les thèses du panafricanisme, c’est le cas de Francis KWAME NKRUMAH qui dans son ouvrage « l’Afrique noire doit s’unir » préconise l’unité politique et économique du continent. Mais il n’est pas compris par ses pairs qui se divisent en deux groupes :
-Le groupe de Casablanca qui souhaite la création des États-Unis d’Afrique ;
-Le groupe de Monrovia (Liberia) qui pense que l’unité africaine doit se faire par des solidarités et des regroupements régionaux. Cette dernière thèse triomphe le 25 Mai 1963 à Addis-Abeba et l’OUA voit le jour. Cette organisation est donc le résultat de la volonté des chefs d’État africain de mettre fin aux antagonismes politiques qui fragilisaient le continent.
2-Les objectifs de l’OUA
Parmi les principaux objectifs de cette organisation, nous pouvons citer :
- L’égalité souveraine des États ;
- Le respect des frontières héritées de la colonisation ;
- Le règlement pacifique des conflits ;
- La non ingérence dans les affaires intérieures des États ;
- L’élimination du colonialisme sous toutes ses formes.
3- Les structures de l’OUA
Celles-ci sont :
- La conférence des chefs d’États et de gouvernement ;
- Le conseil des ministres ;
- Le secrétariat général ;
- Les commissions spécialisées (la commission économique et sociale, de l’éducation et de la culture, de la santé d’hygiène et nutrition, de la défense, de la science technique et recherche, de la médiation et arbitrage).
4-Le rôle du Cameroun au sein de l’OUA
En tant que membre fondateur de l’OUA, le Cameroun est le seul pays à lui avoir donné 2 secrétaires généraux à savoir ; NZO EKAH NGAKI (11972-1974), Aurélien William ETEKI MBOUMOUA (1974-1978). En outre le chef d’Etat AHMADOU AHIDJO a été président en exercice de l’OUA. Sur le plan institutionnel, Yaoundé a abrité le siège de plusieurs organismes de l’OUA tels que le Conseil Supérieur du Sport en Afrique (CSSA), l'Association des Comités Nationaux Olympique d’Afrique (ACNOA), l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), Institut de Formation et de Recherche Démographique (IFORD). Le Cameroun a pris part aux grandes résolutions de l’OUA. En effet pour libérer le continent du joug colonial, l’on a relevé le soutien matériel, politique et diplomatique que le Cameroun a apporté aux mouvements de libération de l’Afrique australe du colonialisme et de la discrimination raciale. A ce titre le PR AA avait présenté à l’ONU le Manifeste de Lusaka c'est-à-dire une déclaration consacrée à la décolonisation de cette région du continent. En outre le Cameroun a suspendu en 1963 toute relation avec le Portugal qui persistait à maintenir son empire colonial en Afrique. En 1965, il condamne la déclaration unilatérale de la Rhodésie du Sud et rend la Grande Bretagne responsable de la tragédie du peuple zimbabwéen. Selon le premier ministre camerounais, l’unité africaine repose sur 3 principes fondamentaux ;
- La réhabilitation du continent et de ses habitants dans leur dignité ;
- La lutte contre la haine et l’opposition culturelle, instaurer l’amour et la fraternité ;
- L’organisation d’un front commun de lutte pour le développement économique et social de tout le continent.
Malgré ses objectifs et ses principes doublés d’un engagement parfois couronné de succès, les pays africains ont pris conscience de l’échec de l’OUA en ce qui concerne l’intégration et le développement économique de l’Afrique. C’est pour remédier à celte défaillance que fut créée l’UA pour satisfaire les attentes des peuples.

III- L’UNION AFRICAINE
1-La naissance de l’UA
Bien qu’ayant accompli une œuvre considérable, l’OUA n’a pas totalement réalisé ses missions, des difficultés persistent et prennent le pas sur l’unité du continent (les égoïsmes des chefs d’État, manque d’une armée d’interposition, manque de moyens financiers, non respect des résolutions de l’OUA, la récurrence des coups d’État). C’est pourquoi les chefs d’État et de gouvernement se réunissent à Syrte (Juillet 1999), prennent des initiatives qui aboutissent à la création de l’UA au Togo en Juillet 2000 sous la grande initiative du premier ministre Libyen MOUAMMAR EL KHADAFI. Après deux années de transition, l’UA est officiellement lancée à Durban en Juillet 2002 avec pour président ALPHA OMAR KONARE. Aujourd’hui tous les pays africains soit 53 sont membres de cette organisation sauf le Maroc et la RCA. Le 1ER s’est retiré en 1982 pour protester contre l’admission de la République arabe Sahraouie démocratique de cette organisation et le second a été suspendu en 2013 après le coup d’état des rebelles Seleka. Mais auparavant d’autres États ont aussi été victimes des suspensions avant d’être réintégrés notamment Madagascar, la cote d'ivoire, Togo, Mauritanie, Mali. Les territoires contrôlés par l’Espagne (Iles Canaries, Ceuta, Melilla), le Portugal (Açores), et la France (Mayotte, Réunion) sont hors de la juridiction de l’UA.
2-Les organes de l’UA
Pour faire face aux enjeux politique, économique et géostratégique de l’heure, l’UA s’est dotée de nouveaux organes :
- La conférence des chefs d’État et de gouvernement, instance suprême qui se réunit 2 fois par an en Janvier et en Juillet. La présidence de cette organisation est assurée par le président du Zimbabwe Robert MUGABE ;
-Le conseil exécutif composé des ministres ;
- La commission dotée de pouvoirs et de moyens renforcés. C’est l’organe représentatif de l’Union sur la scène internationale. Elle répond des actes de l’Union et prend des décisions qui engagent toute l’organisation. Elle est présidée aujourd’hui par la sud africaine NKOSAZANA DLAMINI ZUMA ;
- Le comité des représentants permanents.
Pour s’adapter aux défis du nouveau millénaire, l’UA s’est doté de nouvelles institutions à savoir :
- Le parlement panafricain dont le siège est à Midland (RSA) dirigé par Moussa Idriss Ndele
- La cour africaine de justice ;
- Le conseil de paix et de sécurité (CPS) composé de 15membres élus sur une base régionale. Il est présidé actuellement par le camerounais Siméon ESSONO qui avait donné l’ultimatum à l’armée de remettre le pouvoir aux civils après le renversement de Blaise COMPAORE par le peuple au Burkina Faso en Novembre 2014. Il a également été présent lors des crises au Darfour, au Comores, en RDC, au Burundi et en CI.
- Le conseil économique et social présidé depuis 2008 par le camerounais Akere Muna
- La cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Ses principales institutions financières sont :
- La BAD dont le siège est à Tunis ;
- La banque centrale africaine dont le siège est à Abuja ;
- Le fond monétaire africain en cours dont le siège est prévu à Yaoundé.
3- Les spécificités de l’UA
Avec l’institution de la cour africaine de justice et du parlement africain, l’UA se dote d’un atout majeur « la reconnaissance du droit d’ingérence dans les pays membres en cas de génocide et de crime de guerre ». L’objectif majeur de l’UA est de promouvoir une gestion simple et optimale des ressources du continent en œuvrant pour l’assainissement des politiques économiques des pays membres. En effet ses objectifs sont :
- La promotion de la solidarité et de l’unité entre les pays membres ;
- La promotion des principes et institutions démocratiques ;
- La promotion et la protection des droits de l’homme et des peuples conformément à la charte des droits de l’homme ;
- La promotion de la paix et de la sécurité et de la stabilité du continent ;
- La promotion des principes et institutions démocratiques ainsi que la bonne gouvernance ;
- La promotion du développement durable aux plans économique et socioculturel.
En fait son but est de permettre l’accélération de l’intégration politique et socio-économique du continent afin que ce dernier puisse jouer un rôle considérable et respectable sur la scène mondiale.
4- Le Cameroun et l’UA
Le Cameroun adhère aux idéaux de l’UA comme le témoigne la participation de ses dirigeants aux différents sommets de l’UA. Il a ratifié l’acte constitutif de l’UA en 2002. Plusieurs camerounais ont occupé des postes de responsabilité au sein de cette organisation en l’occurrence Elisabeth TANKEU qui fut commissaire africain au commerce. Il a bénéficié depuis une décennie d’un montant de 840 milliards de FCFA pour le financement de 58 projets visant à réduire la pauvreté, améliorer les services sociaux et augmenter la production agricole. Il abrite le siège régional de la BAD.

CONCLUSION
Après 37 ans d’existence, l’OUA est remplacée par l’UA aux objectifs plus ambitieux, aux structures plus adéquates et plus opérationnelles. Cependant, malgré les espoirs qu’elle suscite, de nombreux obstacles s’opposent à la réalisation de ses objectifs notamment les problèmes financiers et les égoïsmes des chefs d’État