INTRODUCTION
Pour conduire les affaires de leurs cités, les hommes ont au cours de l’histoire mis sur pied des formes de gouvernement ou régimes politiques aussi variés que les théocraties, les monarchies, les dictatures et les démocraties. Ce dernier régime semble être celui qui garanti plus les droits de l’homme et son épanouissement.
I- DÉFINITION ET CONCEPTION DE LA DÉMOCRATIE
1-Qu’est ce que la démocratie?
Étymologiquement le mot démocratie qui vient du mot grecque « demos » (pouvoir) et de « cratos » (peuple) est une notion ancienne supposant que ceux qui détiennent le pouvoir (héréditaire ou usurpé) le cède au peuple ou à ses représentants. Il se définit comme un système politique dans lequel le peuple est à l’origine du pouvoir. Abraham Lincoln la définit en 1863 comme le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.
2- Les conceptions de la démocratie
a) La conception grecque
Athènes est considérée comme le berceau de la démocratie. C’est au 7ème siècle avant JC qu’on évoque pour la 1ère fois un gouvernement du peuple. En effet les athéniens voulaient participer à la discussion, à l’élaboration et à l’adoption des lois qui réglementent la société. Dans cette perspective, un conseil formé de 500 citoyens âgés de moins de 30 ans élaborent les lois. Celles-ci sont ensuite soumises à l’association de l’assemblée du peuple appelée Ecclesia et formée de citoyens de moins de 20 ans qui pouvait les adopter ou les rejeter. La démocratie athénienne s’oppose à la monocratie (régime politique dans lequel le pays est dirigé par une seule personne). Elle rejette l’aristocratie et reconnait aux citoyens la liberté d’expression et l’égalité de tous devant la loi.
b- La conception de l’Afrique traditionnelle
L’Afrique avait 2 types de sociétés ;
- Les sociétés organisées (les empires, les royaumes, les lamidats et chefferies)
- Les sociétés acéphales (sociétés égalitaires sans réel pouvoir politique Ex les Bantou). Mais toutes ces sociétés ont connu une démocratie traditionnelle. Le peuple était sollicité au moment de trancher les litiges et de prendre des décisions importantes. Dans ces sociétés, le pouvoir traditionnel était structuré de la manière suivante :
- Le pouvoir exécutif détenu par le chef ;
- Le pouvoir législatif détenu par les notables et les conseillers du chef ;
- Le pouvoir judiciaire détenu par les juges qui interprètent les coutumes et les appliquent. La justice est rendue grâce au Cadis.
II- LES THÉORIES MODERNES DE LA DÉMOCRATIE
1-La démocratie libérale
Cette dernière qui est l’apanage des pays occidentaux. Ici, le peuple est vraiment à l’origine du pouvoir et l’utilise de plusieurs manières.
a) La démocratie directe
Elle suppose qu’à tout moment, le peuple peut se réunir pour décider des actes importants de la vie nationale. Ce type de démocratie est en perte de vitesse mais existe encore dans certains cantons suisses.
b) La démocratie représentative
Ici, les citoyens ne participent pas directement à l’exercice de la souveraineté mais élisent des représentants chargés de diriger le pays. Exemple le président de la république , les députés.
c) La démocratie semi-représentative
C’est une combinaison de la démocratie directe et représentative. En effet, en plus de l’existence des assemblées élues par le peuple, les citoyens ont aussi la possibilité de décider de certaines affaires publiques par le referendum (vote au cours duquel le peuple est appelé à réponde par oui ou par non sur une question importante concernant la vie de la nation). Ce fut le cas en 1961 au Cameroun.
2- La démocratie populaire, Léniste ou Marxiste
C’est un régime dans lequel l’organisation socio-économique et politique est dominée par un parti politique unique. Il s’agit du parti communiste qui représente les intérêts de tout le peuple et qui a pour objectif de créer une société égalitaire. Elle est pratiquée dans les pays de l’Europe de l’Est, en Chine et en Corée du nord.
III- PRINCIPES ET ENJEUX DE LA DÉMOCRATIE
1-Les piliers de la démocratie
Pour que la démocratie s’épanouisse, il faut au préalable le respect de certains principes :
- Le respect des libertés individuelles privées et publiques. C’est l’ensemble des droits garantis à un individu pour assurer son indépendance et le respect de sa vie privée (Ex le droit à la vie) ;
- Le respect des libertés collectives privées et publiques. C’est l’ensemble de droits garantis aux individus pour leur permettre d’intervenir dans la société (Ex le droit d’adhérer à une association) ;
- L’existence du suffrage universel. C’est un vote ouvert à tous les citoyens remplissant les conditions requises par la loi ;
- L’existence du multipartisme. Il se traduit par la pluralité des opinions, ce qui entraîne fréquemment l’alternance au pouvoir.
- La séparation des 3 pouvoirs. Il s’agit de l’indépendance du pouvoir exécutif (celui chargé d’exécuter les lois, il est détenu par un gouvernement que dirige un premier ministre ), judiciaire (celui chargé de rendre justice, il est confié aux tribunaux et au cours) et législatif (celui chargé de voter les lois et le budget, il est confié à un parlement qui peut monocaméral ou bicaméral). Lorsque ces 3 pouvoirs se confondent, on ne peut pas parler de démocratie. La séparation des 3 pouvoirs permet :
- D’éviter les risques de dictature car chaque organe assume une tâche précise ;
- Le développement des compétences dans chaque domaine ce qui entraine une efficacité réelle et évite les confusions des rôles ;
-L’indépendance des pouvoirs dans la mesure où aucun des pouvoirs ne doit chercher à dominer ou influer sur les autres. En effet s’il n’y a pas indépendance, il y’aura risque d’instabilité politique et sociale sans oublier la chute brutale de l’économie ;
- De développer la confiance des populations vis-à-vis des institutions en place.
2-Les enjeux de la démocratie
La démocratie est une notion très fragile qu’il faut protéger et consolider. Elle n’est pas acquise de façon définitive mais demeure une quête perpétuelle. En effet, plusieurs dangers la menace surtout dans les pays africains en l’occurrence :
- La privation des libertés pour des raisons multiples ;
- Le non respect des lois par les gouvernants et les gouvernés ;
-Le non respect des institutions démocratiques ;
- Le non respect de la volonté du peuple exprimée lors des élections.
En effet, il faut éviter le cumul des mandats, la non alternance au pouvoir, la supériorité d’un pouvoir par rapport aux autres, le trucage des élections, l’oppression du peuple. C’est cette situation qui entraine souvent les coups d’État, des émeutes en bref des événements chaotiques dans le pays comme au Burkina Faso. En effet le 28 Octobre 2014, le peuple burkinabé se révolte contre Blaise Compaoré qui voulait modifier la constitution afin qu’elle lui permette de briguer un 5ème mandat après 27 ans au pouvoir. A la suite de plusieurs manifestations, émeutes et désobéissances civiles, le peuple va réussir à le chasser du pouvoir 3 jours après.
CONCLUSION
La démocratie est un régime politique dans lequel se réalise au mieux les libertés de l’homme et les droits des citoyens. Mais cet idéal ne peut être atteint sans le respect de la différence, des lois, des institutions et ceux qui les incarnent. La pratique de la démocratie repose sur l’acceptation du choix de la majorité qui prime et de la minorité qui s’incline. Au regard de nombreuses difficultés que rencontre les populations aujourd’hui, nous pouvons dire que la démocratie est une quête perpétuelle.