Famille de situation : L’intégration nationale
Catégorie d’action : La promotion du développement intégré
Module N°I : Le Cameroun
Chapitre N°II : Les pratiques agropastorales et artisanales traditionnelles
Leçon N°IV : L’agriculture traditionnelle : de grandes améliorations
Notions : Agriculture vivrière, agriculture de seconde génération
Prérequis : Les activités du secteur primaire
Durée : 2 heures
Exemple de situation : Une faible productivité d’un espace agricole
Exemple d’action : Pratiquer la jachère et utiliser la fertilisation
Formulation de la justification : Cette leçon me permet de mobiliser les ressources en vue d’utiliser les engrais pour améliorer la production agricole.
Introduction
L’agriculture est une activité économique ayant pour but la transformation et la mise en valeur du milieu naturel afin d’obtenir des produits utiles à l’homme. Au Cameroun, l’agriculture traditionnelle occupe plus de 70% de la main d’œuvre agricole. Même si celle-ci offre encore par endroit des rendements faibles, on observe néanmoins de grandes améliorations avec l’usage d’un outillage amélioré, d’une diversité de techniques et de cultures nouvelles.
I- Les outillages améliorés
L’agriculture traditionnelle s’est longtemps appuyée sur l’utilisation d’un outillage rudimentaire qui, ne favorisait pas une production à grande échelle. Il s’agit par exemple de la machette, houe, pioche, plantoir.
De nos jours, on peut observer une transition entre les outillages rudimentaires et moderne qui se caractérise par l’usage des tracteurs, motopompes, moissonneuses-batteuses, faucheuses, pulvérisateurs à moteur, motoculteurs...
II. L’évolution des techniques culturales
II.1 Les techniques ancestrales
On a observé pendant des années l’usage des techniques anciennes dans la pratique agricole et aux nombres de celles-ci nous pouvons citer :
• La jachère : pratique qui consiste à laisser le sol au repos pendant plusieurs années (environ 7 ans) dans le but le laisser retrouver sa fertilité.
Cette pratique est récurrente dans les régions du Sud, du Centre et de l’Est Cameroun;
• L’assolement triennal : c’est une technique agricole qui consiste à diviser la terre en 3 zones agricoles afin d’y roter les cultures;
• L’agriculture itinérante sur brulis : c’est une technique culturale qui consiste à utiliser le feu pour défricher les parcelles de culture ;
• La rotation des cultures: elle consiste à diviser son champ en plusieurs parcelles et y alterner les cultures au fil des ans ;
• L’utilisation des semences provenant des récoltes précédentes (mais, haricot).
II.2 Les techniques culturales nouvelles
Aujourd’hui, l’agriculture traditionnelle cède progressivement la place aux techniques agricoles nouvelles qui ont fait leur preuve en termes de rentabilité. Ainsi :
• La pratique de l’agriculture irriguée permet de produire même en saison sèche (c’est le cas des rizières dans l’Extrême-Nord);
• L’utilisation des engrais pour renforcer la fertilité des sols (fiente, engrais chimiques). Cette technique a entrainé l’abandon de la jachère dans plusieurs basins agricoles (le cas de la région de l’Ouest) ;
• La sélection des plantes avec l’usage des organismes génétiquement modifiés (OGM) qui proviennent des laboratoires de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD).
Leur avantage est d’offrir une forte productivité mais aussi une grande capacité de résistance aux parasites;
• L’utilisation des produits phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides) qui luttent efficacement contre les parasites et insectes dévastateurs des cultures.
III. L’adoption de nouvelles cultures
III.1 Une division commode entre cultures vivrières et cultures de rente
L’agriculture vivrière a été longtemps pratiquée et ses produits destinés à l’autoconsommation et au petit commerce. Elle concerne la culture des céréales (mais, haricot, arachide), des tubercules (macabo, patate, igname, manioc).
L’agriculture de rente ou d’exportation fut développée pour satisfaire les besoins de la métropole en matières premières d’origine agricole. Il s’agit notamment de la culture du cacao, café, hévéa, banane, coton.
III.2 Une modification récente des cultures
Plusieurs facteurs ont œuvré pour un changement profond :
• La chute drastique des prix des produits d’exportation sur le marché mondial ;
• La fermeture de la caisse de stabilisation des prix des produits de base ;
• La forte demande urbaine et régionale en produits vivriers.
Tous ces facteurs sont à l’origine d’importantes transformations dans l’agriculture. Aujourd’hui, les cultivateurs abandonnent de plus en plus les cultures de rente pour les cultures vivrières afin de satisfaire la forte demande nationale et régionale.
Exemples:
À l’Ouest, le café est remplacé par les ignames, la banane-plantain, les légumes.
Dans le Mbam, le cacao est concurrencé par les agrumes.
Les rendements connaissent une nette progression permettant une commercialisation dans d’autres pays à l’instar du sorgho et des arachides qui sont exportés du grand Nord vers le Nigeria et le Tchad. L’on peut aussi mentionner le cas de la banane-plantain qui part du Mungo vers le Gabon et la Guinée Équatoriale, de même que des produits maraichers et les fruits.
Conclusion
Au Cameroun, l’agriculture traditionnelle s’est longtemps pratiquée avec des outils archaïques et des techniques obsolètes. Mais de nos jours, on assiste à des transformations significatives qui entraînent l’augmentation de la production et contribuent de ce fait à satisfaire les besoins alimentaires des populations. Mais pour assurer une véritable sécurité alimentaire des efforts doivent encore être faits :
• Une augmentation des subventions accordées par l’État aux agriculteurs ;
• Un encadrement efficace des agriculteurs afin d’avoir une main d’œuvre qualifiée ;
• L’organisation des agriculteurs en coopératives pour accéder facilement aux crédits ;
• Une symbiose harmonieuse entre l’agriculture et l’élevage afin de réduire l’usage des engrais chimiques donc certains sont néfastes à l’environnement et à la santé ;
• La construction et l’aménagement des routes et pistes rurales pour faciliter l’évacuation des produits ;
• La construction des usines de transformation des produits afin que ceux-ci ne s’abiment plus dans les zones de production.