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Le texte souligne la détresse culturelle et mentale de l'homme africain contemporain, comparant son égarement dans une forêt dense à une crise de valeurs. L'analogie évoque l'impact de la colonisation, brisant les repères culturels traditionnels et laissant l'individu désorienté. La crise est vue comme un manque profond de repères et de significations. L'auteur met en lumière le désordre dans les croyances, les traditions et le sens de la famille, soulignant la perte d'identité et la difficulté d'intégrer les valeurs nouvelles, comme la science et l'argent, tout en maintenant les liens communautaires.
Cette crise s'exprime également dans la remise en question des devoirs traditionnels au sein du clan, où l'individu émerge désormais avec des aspirations personnelles. Cette émergence crée des tensions entre l'individu et la communauté, alors que l'ancien équilibre entre l'individu et le collectif se rompt. La société africaine est présentée comme étant confrontée à une crise profonde et complexe, où la perte de repères traditionnels a conduit à une recherche constante d'identité et de réintégration dans une communauté en mutation.
Il aborde également la mutation des valeurs et des croyances au sein des sociétés africaines, mettant en lumière l'évolution de la perception individuelle vis-à-vis du clan et de la société. L'accent est mis sur le conflit intérieur de l'individu, partagé entre des valeurs acquises en dehors du clan telles que l'éducation et l'argent, et les pressions sociales héritées de la tradition.
L'auteur souligne la peur de la mort qui pousse certains individus à sacrifier leurs ressources pour leur famille, déformant ainsi le sens de leur générosité envers le clan. Autrefois, l'obligation morale découlait de la volonté générale du groupe, mais aujourd'hui, cette perception du devoir a été altérée, laissant l'individu divisé entre ses actes et ses convictions. La crainte de l'ensorcellement l'amène à consulter des charlatans tout en contestant leur efficacité en public.
L'introduction de l'économie monétaire a érodé la foi traditionnelle dans la culture bantoue, incitant certains à devenir charlatans ou guérisseurs pour exploiter la crédulité des autres. Le texte évoque différentes catégories de charlatans, depuis ceux qui détiennent un savoir médicinal jusqu'à ceux qui ne possèdent aucune connaissance réelle et utilisent des méthodes psychologiques pour leurs prétendues guérisons.
De plus, l'élite éduquée est critiquée pour son comportement paradoxal, adoptant parfois des habitudes occidentales sans véritable compréhension, tout en conservant des croyances traditionnelles par peur de l'ensorcellement. L'obsession pour l'Occident se traduit non seulement dans le mode de vie mais aussi dans les distractions, où certains essaient de reproduire les divertissements occidentaux sans en saisir la véritable essence.
La société est décrite comme confrontée à une crise morale profonde, où l'intellectuel adopte souvent des comportements réactionnaires tout en se prétendant révolutionnaire. Cette dualité intérieure est comparée à un dédoublement, synonyme de fausseté et d'inauthenticité. L'enjeu ne se résume donc pas à la subsistance matérielle, mais à la transformation de l'homme, à la suppression de cette duplicité pour instaurer une véritable consistance intérieure.