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Ce texte explore la relation complexe entre tradition, modernité et développement, examinant les implications et les défis inhérents à cette dynamique. L'auteur remet en question l'association souvent implicite entre modernisation et développement, soulignant que la modernité ne représente pas nécessairement un progrès par rapport à la tradition. Il déconstruit la notion de modernisme, mettant en lumière ses aspects positifs et négatifs, et soulignant que la modernisation doit viser une amélioration réelle de la condition humaine.
L'auteur discute également du rôle de la tradition, reconnaissant à la fois son potentiel positif en tant que gardienne de l'identité culturelle et son aspect potentiellement réactionnaire. Il souligne la nécessité de réévaluer les valeurs traditionnelles à la lumière des critères absolus de l'épanouissement humain, rejetant les valeurs basées sur l'ignorance et la superstition au profit de celles fondées sur l'amour, la justice et la vérité.
La solidarité, considérée comme une valeur traditionnelle africaine, est examinée sous l'angle de sa relativité et de son évolution. L'auteur questionne la solidarité intra-clanique et inter-clanique, soulignant ses limites dans un contexte moderne où la formation de nations plus vastes est nécessaire pour répondre aux exigences économiques contemporaines.
En fin de compte, l'auteur met en évidence la nécessité d'une réflexion critique sur les valeurs traditionnelles et les changements sociétaux, mettant en garde contre la perpétuation de pratiques ou de structures obsolètes qui pourraient entraver le progrès et l'épanouissement humain.
Le texte exprime l'idée que la vie simple, caractérisée par des relations interpersonnelles limitées et un cadre culturel et économique fermé, n'est pas propice à l'épanouissement humain. Il soutient que les structures nationales offrent un progrès par rapport aux structures tribales ou claniques en favorisant une densité relationnelle accrue et en suscitant des défis complexes qui mobilisent les capacités humaines. Cependant, il souligne que la solidarité traditionnelle a été corrompue dans certaines situations contemporaines, favorisant un "solidarisme" où certains membres de la famille attendent des droits sans assumer les devoirs correspondants.
L'auteur critique le solidarisme en le considérant comme un obstacle au développement, favorisant la dépendance et l'irresponsabilité. Il insiste sur le besoin d'un changement vers une civilisation du travail et met en garde contre l'effet nuisible du sentimentalisme dans l'économie nationale en favorisant la charité plutôt que la création d'emplois.
Le texte évoque également la perception du temps chez les Africains, remettant en question l'idée selon laquelle ils n'ont pas de notion de temps dans le processus économique. Il explique que la vision du temps est liée à l'activité humaine et que les différences perçues peuvent découler des conditions réelles d'existence et des avancées technologiques.
Il rejette les généralisations essentialistes sur les caractéristiques des Africains, citant des déclarations de Senghor qui semblent simplifier ces notions sans prendre en compte la complexité de la réalité africaine.
Le texte aborde la déclaration de Senghor sur la Négritude, où il reconnaît les limites de sa formulation "La raison est hellène et l’émotion nègre". Il admet son aspect simpliste et raciste, soulignant que la négritude évoluera dans l'histoire des peuples noirs.
Ensuite, il explore comment les cultures et les conceptions du monde sont façonnées par l'environnement et les conditions de vie. Il prend l'exemple des Yurok en Californie pour illustrer comment leur vision du monde est influencée par leur mode de vie, leurs croyances et leur relation à la nature.
L'auteur souligne également les différences dans la perception du temps entre la vie traditionnelle et moderne. Il met en lumière comment le temps dans la vie moderne est devenu plus rigide, imposant des tâches et des horaires, contrairement à la spontanéité de la vie traditionnelle.

Le texte conclut en soulignant que la modernité n'est pas nécessairement une amélioration par rapport à la tradition, mais que les valeurs humaines devraient guider le progrès, en préservant la liberté et la dignité de l'homme dans son rapport au temps et à la vie.