Ce texte explore le concept d'excellence humaine et met en lumière la nécessité d'une évolution vers un homme créatif et libre dans le processus de développement. Il interroge sur la nature de cet homme excellent, s'il s'agit du surhomme de Nietzsche ou du héros de Bergson.
L'excellence implique de sortir de la médiocrité, de se libérer des conformismes et des limitations imposées par la masse sociale. C'est un mouvement vers la liberté et la créativité. Le héros bergsonien se démarque comme un être exceptionnel qui, par son existence, incite à une morale ouverte, à la révolution contre les conventions étriquées.
Tant Nietzsche que Bergson envisagent des figures en marge de la norme, portant des idéaux de liberté, mais ils diffèrent dans leurs approches. Le surhomme prêche, persuade et se libère de l'ancien, tandis que le héros bergsonien agit sans discours, incarne de nouvelles valeurs, et révolutionne sans négation pure, orienté vers la vie.
L'excellence humaine réside dans la capacité à dire non aux forces extérieures oppressantes, à créer de nouvelles valeurs universellement acceptées et à assumer une responsabilité élargie envers l'humanité. Cette responsabilité ne se limite pas à l'individu mais s'étend à l'ensemble de l'humanité. L'excellence réside dans l'équilibre entre la quête de liberté individuelle et la recherche du bien commun.
L'homme excellent ne se révolte pas simplement pour contester, mais pour révolutionner dans une direction spécifique, avec une connaissance préalable du bien commun. La création de valeurs nouvelles doit être alimentée par un savoir précis et non par le hasard. Cette quête de l'excellence requiert une connaissance éclairée et une action guidée vers un idéal de progrès collectif et de libération universelle.
Il explore la relation entre l'héroïsme, l'émotion et la création humaine selon Bergson. Il distingue deux types d'émotions : l'une est une réaction psychologique à une stimulation physique ou mentale, tandis que l'autre est la cause principale des représentations plutôt que leur résultat. L'émotion créative est liée à une intuition profonde du mouvement vital, conduisant à une compréhension intuitive qui alimente la création.
Bergson suggère que l'excellence humaine naît de cette compréhension intuitive, et non d'une simple réflexion intellectuelle. L'individu créatif, en créant, se connecte au mouvement général de la vie, dépassant sa singularité pour contribuer à quelque chose de plus vaste. L'œuvre créée incarne un savoir et la créativité associe indissolublement le savoir et l'action.
L'auteur défend l'idée que la véritable excellence réside dans l'action plutôt que dans la passivité, soulignant la responsabilité de chaque individu envers son propre épanouissement et celui des autres. Il met en avant le rôle crucial de l'éducation pour promouvoir cette excellence, suggérant que les programmes éducatifs devraient favoriser le sens critique, la responsabilité, la créativité esthétique et l'amour de la liberté chez les jeunes.
L'auteur remet en question l'idée que l'excellence soit réservée à quelques-uns, soulignant que tous les individus sont capables d'excellence lorsqu'ils sont placés dans des conditions stimulantes qui les poussent à se surpasser. Il insiste sur le fait que l'excellence ne devrait pas être considérée comme une aberration ou une exception, mais comme une caractéristique attendue et accessible à tous les êtres humains.
En conclusion, l'auteur souligne la nécessité de généraliser l'excellence pour que le développement des sociétés ne maintienne pas le préjugé d'une exceptionnalité de l'excellence, mais contribue à l'épanouissement de chaque individu vers l'excellence.