Exemple de situation : agressions physiques
Exemple d’action : Dénoncer les violations de droits
Justification/compétence : Cette leçon permet à l’élève de mobiliser les connaissances et les ressources pour identifier les différents éléments qui ont permis à ces deux États de conserver leur indépendance durant la période coloniale
• Savoir : Résistances, Ras, négus, dynastie, traite transatlantique, etc.
• Savoir-faire : localiser, comparer, commenter, construire un résumé, etc.
• Savoir-être : Esprit d’équipe, tolérance, sens de la responsabilité, etc.
Négus : Titre porté par les souverains éthiopiens.
Dynastie : Succession de souverains d'une même famille.
La traite transatlantique des esclaves est, le plus vaste mouvement forcé de personnes innocentes qui s'est étalé sur plus de 400 ans.
D'après les estimations de l'UNESO, cette traite a déraciné 15 à 20 millions d'Africains qui ont été séquestrés et traînés de force dans les Amériques et les Caraïbes.
Le Liberia et l’Éthiopie sont pratiquement les seuls États du continent africain qui n’ont pas été colonisés par les puissances européennes. Bien que n’étant pas dans la même zone géographique, ces États présentaient chacune une organisation particulière.
I- L’Éthiopie
I.1- Situation intérieure avant la colonisation européenne
Document 1
Si les sources écrites de la période pré axoumite sont quasi inexistantes, les Grecs anciens font de nombreuses références aux Éthiopiens vivant au Sud de l’Égypte antique. Dans sa traduction littérale, le terme issu du grec ancien Aithiopía signifie « le pays des visages brûlés ». Les informations détaillées sur les relations entretenues entre l’Égypte et l’Éthiopie sont clairsemées, et il existe de nombreuses théories au sujet de la localisation et la nature des relations qu'entretenaient ces deux peuples. Les Égyptiens appelaient l’Éthiopie le Pays de Pount Ta Néterou, signifiant la « Terre du Dieu »qu'ils considèrent comme la Terre de leurs origines.
Document 2
L’empereur Théodore II (1855-1868) restaura l’ancien empire d’Éthiopie, qui était divisé depuis plus d’un siècle. Pendant les premières années de son règne, il refit l’unité de
l’empire en réduisant durement à l’obéissance les puissants et belliqueux feudataires (ras) des provinces. Le système politique de l’Éthiopie comprenait essentiellement trois
niveaux hiérarchisés: les districts ou «seigneuries»; les provinces de l’empire; trois axes (politique, économique et religieux). Les seigneurs, les gouverneurs et l’empereur exerçaient leur pouvoir respectivement au niveau des districts, des provinces et de l’empire. Ils étaient unis par tout un réseau de relations hiérarchiques, et tout le système reposait sur eux puisque chacun était «à la fois chef de l’administration, chef militaire et juge».
Histoire Générale de l’Afrique, tome VII : l’Afrique sous domination coloniale, 1880-1935
Questions :
1- Comment les grecs et les Égyptiens désignaient-ils l’Éthiopie ?
2- Quel est l’empereur qui restaure l’unité de l’Éthiopie ? comment s’y prend-il ?
3- Comment était organisée l’Éthiopie sur le plan politique ?
L’Éthiopie est née des cendres du puissant royaume d’Axoum. L’histoire de cet État qui était situé sur la corne de l’Afrique nous est connue grâce aux sources écrites et orales des égyptiens et des grecs.
État chrétien, l’Éthiopie a été unifiée grâce au négus (roi des rois) Théodoros II. L’État était divisé en districts ou seigneuries et en provinces placés respectivement sous l’autorité des seigneurs et des gouverneurs (ou Ras) qui devaient tous obéissance à l’empereur (Négus).
Après la mort de Théodoros II en 1868, son successeur Yohannès IV continua à défendre le royaume contre les invasions arabes et européennes grâce aux armes à feu qu’il s’était procurées.
I.2- La résistance victorieuse de Ménélik II
Document 3
Le 2 mai 1889, Ménélik signa le traité de Wuchalé (Ucciali en italien). Mais bientôt l’article XVII qui était l’article le plus important du traité prêta à contestation. En effet, le traité avait été signé en deux versions, une en italien, l’autre en amrahique, la langue utilisée en Éthiopie. Selon la version amharique, l’Éthiopie pouvait recourir aux autorités italiennes si elle voulait entrer en relation avec d’autres pays. Dans la version italienne, le recours à l’Italie était obligatoire. L’Italie, s’appuyant sur la version italienne prétendit établir un protectorat en Éthiopie. Les puissances européennes reconnurent les prétentions italiennes. Ménélik refusa de céder et après plusieurs années de tergiversation au cours desquelles il acheta un grand nombre d’armes principalement à la France et à la Russie, il dénonça le traité d’Ucciali le 12 février 1893. Il informa les pays européens de son geste et dit à propos des prétentions italiennes que "l’Éthiopie n’a besoin de personne. Elle tend les mains vers Dieu". En disant cela, Ménélik avait tout de même en sa possession 82 000 fusils et 28 canons. Ménélik mourut en 1913. Au cours de son règne, il avait également mené des guerres de conquête pour accroître l’empire, et tenté de mener l’Ethiopie sur le chemin de la modernisation (abolition de l’esclavage, enseignement obligatoire, projet d’établissement d’un code de droit moderne...).
Histoire générale de l'Afrique (Unesco/Editions Présence Africaine)
Document 4 : La bataille d'Adoua
Il attaqua les Ethiopiens à Adoua le 1 er mars 1896. C'était un jour de fête pour l'Eglise éthiopienne et Baratieri pensa que beaucoup de guerriers seraient pris à Aksoum par les
rites religieux. En fait, il rencontra une armée nationale de 70 000 hommes, armés jusqu'aux dents et frémissante de patriotisme .Baratieri s'embrouilla au dernier moment entre ses cartes (qui étaient fausses), et les indications de ses guides. Quand il prit enfin position, il fut aussitôt environné par une marée humaine. Le général italien étant tué, son aile gauche formée de Somali déferla en direction du centre, semant la panique. 8 000 italiens et 4 000 auxillaires furent tués. C'était un désastre pour les Italiens. Adoua retentit en Europe comme un coup de tonnerre et plaça définitivement l'Ethiopie sur la carte internationale. En effet, les Italiens signèrent un traité humiliant qui annulait Ucciali et reconnaissait la souveraineté de l'Ethiopie. Les délégations étrangères pullulèrent aussitôt à Addis-Abeba (la fleur nouvelle).
Questions :
1- Qui est Ménélik ? quelles types de relations entretien-t-il avec l’Italie ?
2- Pour quelle raison Ménélik entre-t-il en guerre contre l’Italie ?
3- Relevez trois causes de la défaite italienne
4- Quelle fut l’importance de la bataille d’Adoua dans l’histoire de l’Ethiopie ?
II- Le Liberia
L'histoire du Liberia en tant que pays commence en 1822, année où il a été fondé par une société américaine de colonisation, l'American Colonization Society, pour y installer des esclaves noirs libérés désireux de fuir l’esclavage et le racisme des Blancs, ainsi que des esclaves africains que la marine américaine avait arrachés aux négriers qui leur faisaient passer l’Atlantique. Les émigrants baptisent « Libéria » leur nouveau pays. C'est le premier État indépendant d'Afrique noire (à l'exception de l'Éthiopie). Son drapeau est calqué sur celui des États-Unis, avec une seule étoile. La capitale est baptisée Monrovia en l'honneur du président américain James Monroe qui avait facilité leur retour en Afrique. En 1847, la colonie devenue Commonwealth du Liberia en 1838, devient une république indépendante.
La Déclaration d'indépendance du Liberia est rédigé par Hilary Teague, un membre de l'American Colonization Society venu des États-Unis et est ratifié le 16 juillet 1847. Comme aux États-Unis d’Amérique, le Parlement se composait d’une chambre des représentants et d’un sénat. Le pouvoir exécutif appartenait à un président et à un vice-président élus par le peuple tous les deux ans et aux membres du cabinet que le président nommait avec l’accord du sénat.
A la veille de la première guerre mondiale, toute l’Afrique est presque colonisée par les européens sauf deux États : l’Éthiopie et le Liberia. Le premier a conservé son indépendance grâce à sa victoire sur l’armée italienne lors de la bataille d’Adoua de 1896, le second a bénéficié du soutien des USA qui avaient contribué à sa création.