Exemple de situation : les discriminations à l’encontre des peuples autochtones et des minorités
Exemple d’action : Dénoncer toutes les formes de discrimination
Justification / compétence : Cette leçon permet à l’élève de mobiliser les connaissances et les ressources afin de parler de l’évolution du pays après la première guerre mondiale.
Savoir : SDN, Traité de Versailles, mandat, colonie
Savoir-faire : rassembler, argumenter, réunir, sensibiliser.
Savoir-être : responsabilité, fierté, amour de la patrie, le sens de l’engagement, l’esprit d’équipe
Après la chute de Mora qui consacre la fin de la guerre au Cameroun, Anglais et Français procèdent le 04 mars 1916 au partage du territoire arraché aux Allemands. Jusqu’en 1918, le Cameroun est considéré comme un condominium franco-britannique. La fin de la Grande Guerre va enfin donner au Cameroun divisé sa nouvelle configuration juridique qui est celle d’un territoire sous mandat de la SDN.
I- Les origines du mandat
Document 1 :
Dès 1917, c’est-à-dire en pleine guerre, le ministre britannique des affaires étrangères, Balfour, émet une idée qui fera son chemin. Il déclare en effet : « si les États-Unis nous aident, mon désir est que les colonies allemandes…, soient placées sous un régime international »
Louis Paul NGONGO, Histoire des institutions et faits sociaux du Cameroun, tome I, P88
Document 2 : par l’intermédiaire de son secrétaire au colonial office, Lord Milner, la Grande-Bretagne suggère de diviser les pays à placer sous le régime du mandat en trois catégories : l
e groupe « A » comprendrait les pays du Moyen-Orient, soustraits à l’empire ottoman, qui ne tarderaient pas à gérer leurs propres affaires : Syrie, Liban, Palestine, Irak, Transjordanie.
Le groupe « B » rassemblerait la plupart des colonies allemandes d’Afrique. Le mandataire en serait le responsable administratif, mais le pays aurait sa législation propre. Le commerce y serait libre pour toutes les puissances alliées. Le groupe « C » comprendrait les autres colonies donc le degré de développement est voisin de zéro. Elles font tout simplement partie intégrante du territoire de la puissance mandataire. Il
suffirait au pays mandataire de respecter l’obligation de combattre le commerce des esclaves, le trafic des armes et de ne pas élever de fortifications dans le pays. Tel est le cas du sud-ouest africain (Namibie).
Louis Paul NGONGO, Histoire des institutions et faits sociaux du Cameroun, tome I, P89
Question :
1- De quoi est-il question dans les documents ?
2- Quel est le vœu du ministre Balfour ?
3- Qui est Lord Milner ? que propose-t-il ?
4- Dans quelle catégorie sera classé le Cameroun ? pourquoi ?
5- Quelles sont les particularités des territoires appartenant au même groupe que le Cameroun ?
6- Citez deux autres pays ayant appartenus au même groupe que le Cameroun.
En 1919, à l’issue de la conférence de paix de Versailles, les vainqueurs de la guerre créèrent la Société Des Nations (S.D.N). Sa mission était de garantir la paix mondiale et d’administrer les anciennes colonies allemandes et de l’empire turc ottoman. Ancienne colonie allemande classée dans la catégorie « B », le Cameroun fut confié à la France et à l’Angleterre.
II- Administration française et particularités du Cameroun sous mandat britannique.
II.1- L’administration française
En général, Celle-ci pratiqua une politique d’assimilation c’est-à-dire avoir un mode de pensée et un comportement Français et oublier la culture traditionnelle. Là où cette politique échoua on essaya la politique d’association. Celle-ci visait à se servir d’une partie de la culture, des lois et des coutumes camerounaises pour gouverner le pays. C’est l’Arrêté du 16 avril 1935 qui organise l’administration française au Cameroun tel que suit :
• Le gouverneur de colonie encore appelé Commissaire puis Haut-commissaire qui était assisté du chef de Région et des chefs de subdivisions ;
• Le conseil de notable qui avait pour rôle de promouvoir les politiques françaises, d’agir comme intermédiaires entre les autorités françaises et les populations locales et de conseiller les autorités françaises sur toutes questions concernant les indigènes dans les domaines tels que l’impôt, la construction des routes et des rails, les questions de droit.
• Les chefferies indigènes (chef supérieur, chef de groupement, chef de canton et chef de village).
En ce qui concerne les unités administratives, Le Cameroun fut découpé en 9 unités administratives par décret de mai 1916: Kribi-Lolodorf-Campo avec pour capitale Kribi; Edéa-Eséka avec pour capitale Edéa; Douala-Yabassi (Douala); Barie-Foumban-Nkongsamba (Foumban); Yaoundé; Mora-Garoua (Garoua); Doumé-Lomié-Yokadouma(Doumé); Ebolowa-territoire d’Akoafim (Ebolowa). Dans le nord-Cameroun, les autorités françaises maintinrent les lamidats et en 1936, on comptait 29 lamidat et un sultanat
II.2- Les particularités du Cameroun sous mandat britannique.
Dans sa zone d’influence, la Grande Bretagne appliqua l’« indirect rule ». Le Cameroun anglophone fut rattaché à la colonie anglaise du Nigérian. L’administration quant à elle se présentait comme suit :
• Un Governor qui était assisté d’ « executive council » et d’un « legislative council » ;
• Les chefferies indigènes.
Cette partie du territoire était divisée en 03 régions : la région du nord avec pour capitale Dikwa, la région de l’Adamaoua rattachée à celle de Yola au Nigérian et la région du sud avec pour chef-lieu Buea. Toutefois, que ce soit dans la partie francophone ou dans la partie anglophone, les camerounais vont essayer de résister.
III- Les résistances aux administrations anglaise et française.
Bien avant la fin de la conférence de Versailles, les Camerounais ont exprimé le désir de ne plus vivre une nouvelle annexion de leur territoire par une autre puissance étrangère. Ainsi, ils vont résister à travers plusieurs pétitions adressées à la commission de mandats de la SDN. De même, un courant germanophile va se développer. Enfin, les populations camerounaises s’insurgent contre l’idée faussement avancée selon laquelle ce système ou toute autre forme de colonisation est la voie royale pour aboutir à l’indépendance des territoires confiés à des puissances mandataires.
Pour ramener les Camerounais à leur cause, français et anglais entreprennent de se concilier les personnes influentes de la société. De même, pour éviter tout ralliement possible des populations camerounaises germanophiles, la France tolère la création de l'Union Camerounaise en 1937. Enfin, Tout en tolérant cette association, les colons vont piloter en 1938 la création de la Jeunesse.
Cours inspiré de celui de Joseph Désiré AVOMBA, diplômé de l’E.N.S, diplômé en Droit Public, Animateur Pédagogique d’Histoire-Géographie.