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Troisième
Géographie
Cours
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Exemple de situation : insuffisance des produits vivriers sur nos marchés.
Exemple d’action : utiliser des outils et techniques modernes dans l’agriculture
Justification : cette leçon permettra à l’apprenant de mobiliser les ressources afin de valoriser la pratique agricole dans son environnement et de s’y adonner lui-même.
Objectifs :
• Savoir : agriculture traditionnelle, agriculture moderne, calendrier agricole, jachère, assolement, etc.
• Savoir-faire : localiser, identifier, mettre en relation, comparer, sensibiliser
• Savoir-être : sens de l’observation, curiosité, l’écoute, amour de la nature, sens de la prévision, etc.

Considéré comme l’Afrique en miniature, le Cameroun comporte une grande diversité de paysages, de zones géomorphologique et climatiques qui sont regroupées en entités régionales ou zones agro écologiques distinctes. Mieux que les autres pays de la sous-région CEMAC dont les populations, peu nombreuses, sont essentiellement concentrées dans deux ou trois villes, le Cameroun dispose d’une population très dynamique de plus de 20 million d’habitants répartie entre
les zones rurales et urbaines et bénéficie des conditions naturelles très favorables à la production agricole. Tous ces atouts font du Cameroun aujourd’hui, le grenier de la sous-région de l’Afrique centrale. Dans le but de pérenniser la sécurité alimentaire longtemps assurer par la petite agriculture, le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER) a entrepris, au regard des réserves en terre encore énormes, la promotion de l’agriculture de seconde génération dont le but est de renforcer la production nationale à travers le développement des moyennes et grandes exploitations agricoles, instruments de la révolution agricole tant souhaitée dans notre pays.

L'agriculture désigne l'ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l'homme.

L'agriculture intensive est caractérisée par l'utilisation massive d'intrants (produits, matériels). Elle repose sur une mécanisation poussée et l'usage d'engrais chimiques, de pesticides, fongicides, herbicides… afin de maximiser la production.

L'agriculture extensive est un mode d'agriculture dans lequel les rendements sont bas. On produit peu dans une surface donnée. L'agriculture extensive est liée souvent aux conditions naturelles des régions où elle est pratiquée.
Elle permet de tirer de la valeur d'un milieu peu favorable à la production des plantes.

I- Les conditions naturelles de l’agriculture

L'objectif essentiel d'un développement agricole et rural durable est d'assurer un accroissement soutenu de la production alimentaire et d'améliorer la sécurité alimentaire.

Plusieurs conditions naturelles sont indispensables pour la pratique de l’agriculture:
• La Terre :
La Terre joue un rôle particulier dans l'activité agricole.
Les surfaces cultivables au Cameroun sont estimées selon le MINADER à plus de 7,2 millions d’ha de terres arables dont seulement 1,8 million sont jusqu’ici exploitées. Comparativement à l'activité industrielle, la Terre est un facteur de production important pour la pratique de l'activité agricole.
• Le climat :
Afrique en miniature, le Cameroun présente une grande variété de climats. Cette diversité climatique va du climat équatorial pluvieux près de
l’océan Atlantique au climat tropical sahélien proche du Lac Tchad. La diversité du climat est un facteur explicatif important de la diversité des cultures agricoles au Cameroun.
• L’hydrographie :
Doté de nombreux fleuves et lacs, le Cameroun dispose d’abondantes ressources en eau qui permettent de pratiquer l’agriculture quel que soit la saison et l’endroit où on se trouve sur le territoire national. L’hydrographie et le climat influencent largement le calendrier agricole. De ce fait, l’irrigation est de plus en plus développée dans les zones septentrionales du pays où la faible pluviométrie (400mm/an) et les sécheresses constituent une contrainte majeure à la mise en valeur agricole. Ainsi, grâce à l’irrigation, la riziculture a pu se développer dans la plaine de Ndop et surtout dans le Nord, le long du Logone, qui alimente de vastes périmètres rizicoles.
• La population :
Le Cameroun dispose d’une population très dynamique de plus de 20 million d’habitants répartie entre les zones rurales et urbaines et qui s’adonne à la pratique de l’agriculture.

II- Agriculture traditionnelle et agriculture moderne.

II.1 L’agriculture traditionnelle

L’agriculture traditionnelle est une agriculture vivrière dont les produits sont destinés à l’autoconsommation et au petit commerce.
agriculture extensiveElle est pratiquée par les paysans sur des superficies petites et moyennes, elle utilise des techniques culturales encore rudimentaires (culture sur brûlis, jachère), un outillage archaïque (houe, daba, charrue, machette) ainsi que la force musculaire (main-d’œuvre familiale, force des animaux) mais donne un rendement faible ou modeste.

Les principales cultures vivrières sont : banane plantain, tubercules, sorgho, fruits, etc.

II.2 L’agriculture moderne

L’agriculture moderne est celle des plantations capitalistes, souvent organisées en GIC. Pratiquée sur de vastes superficies, c’est une agriculture mécanisée (utilisant des tracteurs et des avions), Scientifique (sélection des semences, recherches agronomiques, engrais chimiques, produits phytosanitaires) et un personnel qualifié et salarié. Ici, le rendement est très élevé.
agriculture intensiveL’agriculture moderne est à l’origine de la création des complexes agro-industriels tels : la CDC (Cameroon Development Corporation), la SOSUCAM, CAMSUCO, La PAMOL, SOCAPALM, SODECOTON, SEMRY, CHOCOCAM, HEVECAM, etc. Les produits de l’agriculture moderne sont destinés pour la plupart à l’exportation, en direction des pays développés.

III- Problèmes et solutions

III.1- Les problèmes

Ce riche potentiel agricole camerounais souffre de nombreux problèmes :
• La production agricole actuelle ne permet pas d’assurer l’autosuffisance alimentaire effective du pays d’où l’importation des denrées alimentaires (riz) ;
• La chute des cours des matières premières agricoles sur le marché international ;
• Les contraintes climatiques (sécheresse, baisse de la pluviométrie) ;
• les actions néfastes des prédateurs (criquets, oiseaux migrateurs, chenilles) ;
• le vieillissement des plantations ;
• la faible utilisation des machines agricoles ;
• l’utilisation des outils et des techniques traditionnels ;
• la difficulté pour les paysans d’accéder aux financements et crédits ;
• la difficulté des petits producteurs d’accéder aux intrants agricoles ;
• la faible vulgarisation des résultats des recherches sortis des centres et instituts agronomiques (IRAD) ;
• le détournement des fonds alloués au développement de l’agriculture ;
• le mauvais état des routes et l’enclavement de certaines zones de production qui ne permet pas découler facilement les produits des zones rurales vers les centres urbains, etc.

III.2- Les solutions

En vue de relever le défi de cette sécurité alimentaire qui s’étend au-delà des frontières du pays, le MINADER s’est doté d’une stratégie de développement du secteur rural dont l’un des objectifs majeurs est l’accélération de l’accroissement des productions agricoles et alimentaires en vue de satisfaire en tous temps et en tous lieux, les besoins alimentaires tant en quantité qu’en qualité des populations. Ceci avec un objectif de doublement de la production dans une période de cinq ans
C’est pourquoi, à travers ses différents programmes et projets, le MINADER :
• Facilite grâce aux appuis divers et multiformes, l’acquisition des engrais et pesticides par les organisations professionnelles
• Finance entièrement la production et la distribution du matériel végétal de bonne qualité avec l’aide du MINRESI
• Encourage la mécanisation grâce entre autre à une politique d’acquisition des tracteurs à travers les pays amis
• Soutien de manière multiforme les filières à fort enjeu de sécurité alimentaire à l’instar des filière maïs, riz, sorgho, manioc, pomme de terre, patate douce, banane plantain, huile de palme;
• Finance la constitution des stocks de sécurité à travers l’Office céréalier dont les activités s’étendent désormais sur l’ensemble du territoire
• Encourage la mise en place des petites unités de transformation et de conditionnement des produits agricoles.
Dans le but d’accompagner ces actions de production, le MINADER procède :
• Au renforcement des capacités techniques et de gestion des acteurs ruraux à travers la dynamisation de son système d’encadrement et d’appui conseil et le renforcement de son dispositif de formation;
• À la facilitation de l’accès au crédit grâce à l’appui au développement des établissements de microfinance et au projet d’appui au développement de la microfinance rurale;
• Au désenclavement des zones de production grâce à la densification du réseau des pistes de collecte;
• À l’animation du monde rural grâce à l’appui à l’organisation des comices départementaux et régionaux
• À la réhabilitation des coopératives afin de leur permettre de jouer le rôle qui est le leur
• À l’appui aux coopératives, aux groupes d’initiatives communes et aux sociétés de développement sous tutelle comme le MIDENO, l’UNVDA, la SEMRY, la SOWEDA.
• A la signature des conventions avec les opérateurs économiques à l’instar des groupes Afriland First Bank et Fadyl, le GIC KWATAL NDEMRI, la société GREEN LAND et le RADEM pour ne citer que ceux-là.

Au-delà de la sécurité alimentaire nationale et des pays voisins, l’agriculture camerounaise joue un rôle important de contribution à l’approvisionnement en devises grâce aux exportations, de contribution à la lutte contre le chômage grâce à la création d’emplois en milieu rural, et de contribution à la paix et à la stabilité sociale.