Vous êtes ici : AccueilEXAMENSÉpreuve zéro de littérature ou de culture générale au probatoire A et ABI 2021
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Probatoire
Littérature
A
2021
Enoncé épreuve zéro
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Le candidat traitera l’un des trois sujets au choix.

Sujet de type 1 : Contraction de texte et discussion

Texte : Les images de violence
La fréquence des images de violence au cinéma et sur les écrans de télévision encourage les accès de violence intempestifs et, en même temps, augmente la peur de violence, sans aider le spectateur à comprendre sa nature. Nous avons besoin de comprendre comment nous pourrions adopter des mesures qui nous permettraient de contenir et de contrôler l’énergie nécessaire à la violence pour l’orienter vers des fins plus constructives. Comme je l’ai dit plus haut, ce qui manque à nos systèmes éducatifs et à nos mass media, c’est l’enseignement et la promotion de « modes satisfaisants de comportement » en ce qui concerne la violence.
Mais ce qui est important, ce sont les tendances délinquantes et violentes qui existent en nous et non pas leur expression dans les bandes dessinées, les films ou à la télévision, ni la question de savoir si les mass media alimentent ces tendances et rendent leur contrôle plus difficile. Le comportement des enfants et des adolescents, en ce qui concerne la violence, ne fait que refléter le modèle présenté par les adultes. Si ceux-ci n’aimaient pas voir les images violentes, les media n’en offriraient pas avec une telle insistance une si grande variété, et les enfants et les adolescents auraient infiniment moins d’occasions d’en voir et de se laisser influencer par elles.
L’ignorance ne peut pas être un moyen de protection, surtout en matière de violence. J’ai essayé de montrer ailleurs que l’ignorance de la nature de la violence, par exemple sous le régime nazi, ne menait pas au bonheur, mais à la mort. Ceux qui, sous le règne de Hitler, et malgré la persécution nazie, voulaient croire à tout prix que tous les hommes sont bons, et que la violence n’existe que chez des rares pervers, n’ont pas pu se protéger avec efficacité et beaucoup n’ont pas tardé à trouver la mort. La violence existe, c’est certain, et nous l’avons tous en nous en puissance à notre naissance. Mais nous naissons avec des tendances opposées que nous devons soigneusement entretenir si nous voulons contrebalancer celles qui nous poussent à agir d’une façon destructive. Mais, pour cela, il faut que nous connaissions la nature de l’ennemi, et ce n’est pas en niant son existence que nous y parviendrons.
En affirmant qu’il n’y a pas ou qu’il ne doit pas y avoir place pour la violence dans notre nature affective, nous évitons de chercher les moyens éducatifs qui permettraient de contrôler les tendances violentes ; nous essayons, de cette façon, d’obliger chaque individu à refouler ses pulsions agressives, puisque nous ne lui avons pas appris à les contrôler et à les neutraliser et que nous ne lui avons pas donné des moyens d’expression de remplacement dans le cadre de la société. C’est pourquoi tant de gens sont disposés à trouver tout au moins une satisfaction imaginative de leurs tendances violentes dans les spectacles violents fournis par les mass media. Ils s’obstinent à satisfaire leurs désirs violents et enfreindre les lois morales et sociales dans l’optique de faire perpétuer un état de nature.

Bruno Bettelheim, Survivre, 1979.

I. Résumé / 9 pts.

Ce texte comporte 510 mots. Vous le résumerez en 128 mots. Une marge de 13 mots en plus ou en moins sera tolérée. Vous indiquerez le nombre exact de mots utilisés à la fin de votre résumé.

II. II. Discussion / 9 pts.

Bruno Bettelheim écrit : « La fréquence des images de violence au cinéma et sur les écrans de télévision encourage les accès de violence intempestifs ».
Pensez-vous que les faits de violence dans la société proviennent toujours des images de cinéma et de télévision ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté illustré d’exemples précis tirés de vos observations de la société.

III. Présentation / 2 pts.

Sujet de type II : Commentaire composé

BITALA : (Essayant de se relever, les gardes le maintiennent à genoux). Inutile, Majesté. D’ailleurs il n’y a pas de témoins. Tu peux croire tes gardes. Ils n’ont point menti. Oui Majesté, j’ai contemplé la jeune épouse de l’honorable conseiller alors qu’elle se baignait. Mais je n’ai obéi qu’à un instinct qui n’est pas facile à réprimer, vous le savez bien. Je reconnais que j’ai désobéi à la loi ; mais je reconnais aussi que nous avons en nous quelque chose d’animal dont il est difficile de se défaire. D’ailleurs le garde qui m’a arrêté, n’est-il pas resté un bon moment à regarder, lui aussi ? Mais évidemment lui, il est garde de sa Majesté et moi un simple citoyen. La loi ne le concerne pas tandis qu’elle existe pour moi. Par ailleurs il a vingt ans. Je n’en ai que seize. Majesté, je ne cherche pas à me disculper ; je dis tout simplement les choses telles que je les vois et les pense. J’ai tort et personne ici ne peut prétendre le contraire. Mais pour en venir aux accusations de ton honorable conseiller Bobolo, je lui dirai qu’à part ce délit, je n’en ai point commis d’autres. Cependant, je sais, toute la jeunesse et tout le monde à Koka-Mbala, même toi, Majesté, le savent, que son propre fils, âgé seulement de quinze ans, a commis deux viols pour lesquels rien n’a été dit. Pourquoi ? Des têtes de sages comme les vôtres n’ont pas besoin qu’on le leur explique. Majesté, notables, encore une fois, je suis coupable, mon sort est entre vos mains.
BOBOLO : Majesté, je proteste contre la procédure que l’on veut instaurer ici aujourd’hui. Depuis quand l’inculpé prend-il la parole avant les juges ? Depuis le début de cette séance j’ai déjà noté deux irrégularités très importantes. D’abord sa Majesté a présenté le délinquant tout en essayant de le protéger et maintenant elle lui permet de parler avant les notables. Où veut-on en venir ? Pourquoi cherche-t-on à passer outre le règlement en vigueur ? Qui veut-on attendrir ici et pour quelle raison ? Pour quel intérêt ? Après la violation presque quotidienne de nos lois sacrées, permettra-t-on à ces jeunes gens de nous marcher sur les pieds et de ne point respecter nos têtes si dignes de vénération ? Jamais ! En tout cas pas aussi longtemps que mes narines humeront l’air de Koka-Mbala.

Guy Menga, La Marmite de Koka-Mbala, Yaoundé, Éditions CLÉ, 1966, Acte I, scène 4.

Sans dissocier le fond de la forme, vous ferez de ce texte un commentaire composé. En vous appuyant sur la didascalie, les répliques, les types de phrase, les champs lexicaux, etc., vous pourrez montrer, si vous le voulez, comment les aveux de Bitala suscitent le mécontentement de Bobolo.

Sujet de type III : Dissertation

Parlant de la création littéraire, Victor HUGO écrit : « Un livre est […] un engrenage. Prenez garde à ces petites lignes noires sur le papier. Ce sont des forces. »

En vous référant aux œuvres lues ou étudiées, vous commenterez ce point de vue fondé sur l’influence de la littérature dans la société.