Le candidat traitera l’un des trois sujets au choix.
Sujet de type 1 : Contraction de texte et discussion
Pendant des siècles, c’était les parents, la communauté et l'église qui étaient chargés de l'éducation des enfants. Ensuite, l'État a commencé à assumer des responsabilités et a introduit l'éducation obligatoire. Celle-ci s’est généralisée après la Seconde Guerre Mondiale et a entraîné une répartition des rôles assez claire : les écoles étaient responsables de l'éducation alors que les parents étaient plutôt chargés de la socialisation, de l'éducation morale et du temps libre des enfants. Les églises ont commencé à se retirer de l’enseignement ou à former des partenariats avec les États. Puis, les écoles ont aussi pris en charge l'éducation sociale et morale des jeunes et pris soin de leur santé physique. Ainsi, la séparation entre l’éducation donnée par la famille et l’école s’est accentuée davantage. Ce n’est que depuis récemment qu'il a été reconnu que les parents devraient être considérés comme des partenaires des enseignants.
Mais de toute façon, les temps où les trois personnages dans les villages étaient le maire, le prêtre et l'enseignant sont révolus à jamais.
Face à l’accès sans restriction aux innombrables sources d’information qu’offrent les médias d’aujourd’hui, l'école a du mal à conserver son autorité, autrefois incontestée, dans le domaine éducatif. Les enseignants sont de plus en plus en butte aux critiques des élèves et des parents qui les jugent incapables de suivre l’évolution des connaissances et d’être en phase avec les réalités sociales de notre temps.
L'un des changements les plus importants dans les politiques éducatives ces dernières années, est que l'école s'oriente de plus en plus de l'enseignement (la délivrance du savoir par un agent) vers l'apprentissage (l'acquisition du savoir par un sujet). La Recommandation n° R (99) 2 du Comité des Ministres relatives à l'enseignement secondaire parle d'un "rôle nouveau des enseignants qui, devant la multiplication des sources de savoir et le développement des nouvelles technologies de l'information, consiste de plus en plus à favoriser l’assimilation et la maîtrise des informations et des connaissances acquises ailleurs qu'à l'école".
Ce rôle nouveau nécessite des méthodes d'enseignement très diversifiées et beaucoup plus de flexibilité afin de répondre aux besoins des différents groupes (marginaux, immigrés). L’enseignement doit refléter les changements dans la société et suivre leur rythme.
Malheureusement, les problèmes sociaux remettent en cause le système éducatif formel. L’école est dans l’incapacité de protéger les jeunes de la violence et des brutalités, du racisme et de l’intolérance, de la consommation abusive de drogues et d’alcool, de la promiscuité sexuelle, des maternités d'adolescentes ou des sévices et de les empêcher d’en être les acteurs. Pire, elle-même devient de plus en plus le théâtre d’incidents dramatiques.
Tout ceci pose la question de savoir si le cadre institutionnel définissant les droits et les responsabilités des professeurs est adapté aux nouvelles réalités. Le manque d'intérêt et des salaires bas provoquent un recul de la profession, ce qui augmente la surcharge de ceux qui restent, ou amène les écoles à recruter du personnel moins qualifié, ce qui fait baisser la qualité de l'enseignement. Des classes énormes ne laissent quasiment pas de place pour des contacts humains, et ceci exactement au moment où cela est de plus en plus nécessaire. Le budget restreint de l'enseignement ne suffit pas à bien former des professeurs, à doter les écoles d’outils scolaires modernes et à leur donner une apparence agréable.
Il est très important de revaloriser la profession d’enseignant. Ceci ne s’obtient pas uniquement par l’argent. Il faut, d’une part, faire comprendre aux jeunes enseignants qu’ils sont des acteurs sociaux de haut niveau et, d’autre part, sensibiliser la société quant à l’importance de cette profession.
M. Josep Varela i Serra, L’école face aux nouveaux défis, 2000.
1. Résumé / 9 pts.
Ce texte comporte 591 mots. Vous le résumerez en 148 mots. Une marge de 15 mots en plus ou en moins sera tolérée. Vous indiquerez le nombre exact de mots utilisés à la fin de votre résumé.
2. Discussion /9 pts.
Selon M. Josep Varela i Serra, « Il est très important de revaloriser la profession d’enseignant. Ceci ne s’obtient pas uniquement par l’argent. »
À votre avis, l’argent ne constitue-t-il pas un facteur de revalorisation de la profession d’enseignant ? Vous répondrez à cette question en vous inspirant de vos observations des milieux éducatifs et de la société.
3. Présentation / 2 pts.
Sujet de type 2 : Commentaire composé
Silence de l’Évangile
Nous dormons avec des anges rouges qui nous
montrent le désert sans minuscules et sans les
doux réveils désolés. Nous dormons. Une aile nous
brise, évasion, nous avons des roues plus vieilles
que des plumes envolées, perdues, pour explorer les
cimetières de la lenteur, la seule luxure.
***
La bouteille que nous entourons des linges de nos
blessures ne résiste à aucune envie. Prenons les
cœurs, les cerveaux, les muscles de la rage, prenons
les fleurs invisibles des blêmes jeunes filles et des
enfants noués, prenons la main de la mémoire,
fermons les yeux du souvenir, une théorie d’arbres
délivrés par les voleurs nous frappe et nous divise,
tous les morceaux sont bons. Qui les rassemblera :
la terreur, la souffrance ou le dégoût ?
***
Dormons, mes frères. Le chapitre inexplicable est
devenu incompréhensible. Des géants passent en
exhalant des plaintes terribles, des plaintes de
géant, des plaintes comme l’aube veut en pousser,
l’aube qui ne peut plus se plaindre, depuis le temps,
mes frères, depuis le temps.
Paul Éluard, Capitale de la douleur, 1926.
Sans dissocier le fond de la forme, vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez si vous le voulez, montrer à travers les procédés lexicaux, syntaxiques, stylistiques, etc., comment le poète décrit la léthargie des masses populaires défavorisées.
Sujet de type III : Dissertation
Gabriel Celaya, poète espagnol du XXème siècle, parlant de la fonction de la poésie, déclare que celle-ci : « est une arme chargée du futur. »
Discutez ce point de vue dans une argumentation structurée fondée des œuvres poétiques lues ou étudiées.