I. Communication / 5 pts.
1. a. Dans l’extrait « Mais un autre employé s’approcha de moi et me dit : « Suivez-moi ; votre place est dans le fourgon… Je refuse de sortir de mon plein gré. » », on peut identifier deux émetteurs :
• Le narrateur qui raconte ses aventures à la 1ère personne et que l’on peut reconnaître grâce aux marques de la première personne telles que les pronoms personnels compléments « moi », 01 occurrence, « me », « m’», 02 occurrences, le pronom personnel sujet « j’ », « je », 03 occurrences et l’adjectif possessif « mon » 01 occurrence ; 0,75 pt
• Un agent des chemins de fer que le narrateur désigne comme « un autre employé » : il est également identifiable par les marques de la première personne telles que le pronom personnel sujet « j’, je », 03 occurrences, le pronom personnel complément d’objet « moi », 02 occurrences. 0,75 pt
b. En tenant compte des échanges des deux personnages, on peut qualifier leurs rapports de conflictuels, car l’employé donne des ordres au narrateur qui refuse de les exécuter. 1 pt
2. a. Dans cet extrait, le narrateur raconte ses propres aventures, de son propre point de vue comme l’atteste l’emploi des marques de la première personne dont les pronoms personnels pour se référer à lui-même : « je, j’, me, m’, moi », les adjectifs possessifs « mon », « mes », « ma », etc., et des pronoms personnels sujet de la 3ème personne « il, ils » et des pronoms personnels compléments « le », « s’», qui permettent de désigner les autres personnages. Une telle alternance nous permet d’identifier la focalisation interne. 1,5 pt
b. Cette focalisation permet au narrateur de raconter sa propre histoire. Elle revêt de ce fait une valeur subjective. Il alterne récit et discours ; ce qui a pour effet d’actualiser et de rendre vivant le récit. 1 pt
II. Morphosyntaxe / 5 pts.
1. a. Dans l’extrait « Il vit que j’étais un « homme de couleur » et cela le bouleversa. » trois verbes sont conjugués dont :
• Deux au passé simple de l’indicatif : « vit » et « bouleversa ». 0,75 pt
• Un à l’imparfait de l’indicatif : « étais ». 0,75 pt
b. Ces temps verbaux ont les valeurs suivantes :
• Le passé simple de l’indicatif relate les actions brèves ou ponctuelles du passé, celles qui forment la trame du récit ; 0,5 pt
• L’imparfait de l’indicatif quant à lui a une valeur descriptive (caractérisation du narrateur « homme de couleur »). 0,5 pt
2. a. Relevons trois phrases interrogatives dans le texte : 1,5 pt
• « Où était le devoir pour moi ? »
• « Fallait-il lutter pour défendre mes droits ? »
• « Retourner dans mon pays ? »
• « Poursuivre ma route jusqu’à Pretoria en ignorant les affronts, puis rentrer en Inde, le procès terminé ? »
b. Ces interrogations n’attendent pas de réponses assorties. De ce fait, nous dirons qu’il s’agit d’interrogations rhétoriques. Face à l’injustice qu’il subit, le narrateur exprime ses inquiétudes, ses angoisses, mais aussi sa résignation. Il délibère en fait sur l’attitude à adopter face à la violence dont il est la cible. 1 pt
III. Sémantique / Lexicologie / 5 pts.
1. a. Dans le texte, le champ lexical des mauvais traitements est constitué par les mots et expressions : « me toisa de haut en bas », « homme de couleur », « votre place est dans le fourgon », « sortez de ce compartiment », « j’appelle la police », « vous en tirer de force », « appelez la police », « l’agent de police », « me prit par la main », « m’expulsa », « on enleva…mes bagages », « le train partit sans moi», « c’était l’hiver… le froid mordait » ; « mon pardessus était resté avec mes bagages », « me faire insulter de nouveau », « grelotter », « les affronts ». 1,5 pt
b. À travers le champ lexical des mauvais traitements, l’auteur veut montrer comment, dans un contexte de racisme (discrimination ou ségrégation raciale), les « hommes de couleurs » sont rejetés ; ils sont considérés comme des sous-hommes qui ne doivent pas être logés à la même enseigne que les Blancs. Leurs droits sont bafoués sans moyen de recours. Bien que le narrateur ait payé son billet, et donc le droit de voyager en 1ère classe, il est expulsé et jeté dans la nuit, sous le froid, sans que les auteurs de cette violence aient à répondre de leur crime. 1 pt
2) a. L’expression « homme de couleur » signifie homme appartenant à une race autre que la race blanche. Cette appellation est réservée, en contexte raciste, aux Noirs, Indiens, métisses, etc. Elle présente en fait ceux que les racistes considèrent comme des sous-hommes, des esclaves, des hommes de peu de valeur, réduits au rang de l’animal.
Cette expression est utilisée au sens connoté. 1,5 pt
b. Cette expression traduit le mépris, la condescendance le rejet des « hommes de couleur » dans un environnement hostile où les Blancs règnent en maîtres absolus. 1 pt
IV. Stylistique/ Rhétorique des textes / 5 pts.
1. a. Grâce aux indices textuels tels que la présence d’un narrateur qui alterne la 3ème personne « il » et la 1ère personne « je », le passé simple de l’indicatif « vint, vit, bouleversa, survint, me prit, etc. », la focalisation interne, les marques du dialogue (tirets, pronoms personnels 1ère et 2ème personnes…) etc., nous pouvons dire que ce texte est narratif avec des séquences de discours rapportés. 1,5 pt
b. Ici, le texte narratif a une fonction documentaire parce que le narrateur raconte un évènement historique réel, vrai. Il fournit des informations sur la manière dont les « hommes de couleur » étaient traités en Afrique du Sud pendant l’Apartheid.
En même temps, ce texte a une fonction argumentative car il peut servir d’illustration, de preuve, pour montrer la ségrégation raciale. Il permet de dénoncer les affres de la discrimination subie par les « hommes de couleur » dans un environnement acquis aux Blancs. 1 pt
2. a. Dans l’extrait « Un voyageur lui succéda, […] il me prit par la main et m’expulsa. », les indices tels que le vocabulaire péjoratif « me toisa », « homme de couleur », « le bouleversa », « le fourgon », « la police », « tirer de force », « m’expulsa », etc., le champ lexical des mauvais traitements, permettent de conclure que cet extrait est dominé par la tonalité polémique. 1,5 pt
b. Cette tonalité est conforme à l’esprit de l’auteur en ce qu’elle dévoile le conflit permanent qui oppose les hommes de couleur et les Blancs. Son emploi traduit l’indignation de l’Homme de couleur et surtout sa capacité à se révolter face à l’injustice et à la domination blanche pour faire valoir ses droits. 1 pt
Présidente de la commission : Mme NGAH Solange Colette, IPN.
Membres : M. KENGNE Raphaël, IPN.
M. NTI Jean Étienne, IPR.
M. TANKHU YAMO Alphonse, AP.
Mme MANI Ernestine Tatiana, Enseignante.
Mme MBANG BELINGA Régine Marquise, Enseignante.
Mme ONANA née MENGUE Élisabeth, Enseignante.