Vous êtes ici : AccueilEXAMENSCorrection épreuve zéro régionale de philosophie au baccalauréat A4 et ABI 2024 (région Extrême-nord)

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2024
Correction épreuve zéro
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Première partie : L’évaluation des ressources (9 points)

Le texte proposé par Ebénézer Njoh Mouelle pose le problème philosophique de la solidarité et du parasitisme social.

Voici une analyse ordonnée suivant les éléments demandés :
1. Définition du problème philosophique (DP)
Le problème philosophique évoqué par l'auteur concerne la transformation de la solidarité en parasitisme social. L'auteur soutient que la solidarité, lorsqu'elle est mal comprise ou détournée, peut favoriser l'émergence de personnes qui refusent le travail, la responsabilité et la contribution à la société. Ce "solidarisme" mène alors à une "civilisation de la gratuité" où le "recevoir" prime sur le "donner", causant un déséquilibre social.
2. Éléments d’étude analytique (EA)
L'auteur analyse le phénomène de solidarité maligne en décrivant ses conséquences. Il montre que cette attitude conduit à une dégradation des valeurs traditionnelles qui reposaient sur un équilibre entre "donner" et "recevoir". Selon lui, ce parasitisme social encourage la paresse, le refus de l'effort et la démission des responsabilités. Cette situation, si elle continue, pourrait conduire à une société où les individus ne produisent rien mais consomment tout, mettant en péril la cohésion sociale.
3. Éléments de réfutation (RT)
Il existe des arguments pour réfuter la vision pessimiste de l'auteur. Certains pourraient dire que la solidarité, même dans sa forme la plus passive, joue un rôle crucial dans la protection des plus vulnérables. Le "recevoir" peut être une nécessité pour ceux qui ne peuvent pas donner, et le fait de critiquer la solidarité pourrait entraîner une société plus individualiste et moins compatissante. Par ailleurs, le don sans condition peut être vu comme une forme supérieure de générosité.
4. Éléments de réinterprétation (RIT)
Une réinterprétation possible du texte serait de voir la solidarité non pas comme un mal intrinsèque, mais comme une valeur à préserver et à réguler. Le défi est de trouver un équilibre entre solidarité et responsabilité individuelle. Cela peut se faire par des mécanismes sociaux qui encouragent le travail et la contribution tout en soutenant ceux qui en ont vraiment besoin. Plutôt que de rejeter entièrement la solidarité, il s'agit de la transformer pour qu'elle favorise la croissance et la participation.
5. Conclusion (C)
En conclusion, le texte soulève un problème pertinent concernant les limites de la solidarité et les risques de parasitisme social. Toutefois, la réponse ne réside pas dans le rejet total de la solidarité, mais plutôt dans la recherche d'un équilibre entre "donner" et "recevoir". En encourageant la responsabilité individuelle tout en maintenant des mécanismes de soutien, il est possible de construire une société solidaire sans tomber dans le parasitisme.

Deuxième partie : L’évaluation de l’agir compétent / des compétences (9 points)

Voici une proposition de dissertation philosophique sur le sujet “Le travail implique-t-il la servitude ou la libération de l’homme?” :

Introduction :
Le travail est une notion centrale dans l'existence humaine, représentant une activité par laquelle l'homme transforme le monde qui l'entoure, produit des biens et des services, et, par extension, assure sa subsistance. Cependant, le travail peut également être perçu comme une contrainte, une obligation souvent associée à des conditions pénibles et à la subordination. Le sujet soulève alors une question fondamentale : le travail implique-t-il la servitude ou la libération de l'homme ? Pour élaborer une problématique pertinente, il est nécessaire de considérer les différentes dimensions du travail et d'explorer si ce dernier constitue un instrument d'émancipation ou, au contraire, une source d'oppression. La question que nous devons alors nous poser est la suivante : dans quelle mesure le travail peut-il conduire à la liberté ou à l'asservissement de l'homme ?
Analyse dialectique :
D'une part, le travail peut être considéré comme une source de servitude. Historiquement, le travail a souvent été lié à des conditions d'exploitation, comme dans le cas de l'esclavage ou du travail forcé. Karl Marx a théorisé cette idée dans sa critique du capitalisme, suggérant que les travailleurs, en tant que prolétaires, étaient soumis au contrôle des capitalistes qui possédaient les moyens de production. Selon Marx, le travail devient une marchandise, et les travailleurs sont aliénés car ils n'ont pas le contrôle sur le produit de leur travail ni sur leurs conditions de travail. Cette conception du travail suggère que la servitude découle de la privation de liberté, du manque d'autonomie et de la soumission à un pouvoir extérieur.
D'autre part, le travail peut également être vu comme une voie vers la libération. Le philosophe existentialiste Jean-Paul Sartre a souligné que le travail, en tant qu'acte de création, permet à l'homme de se définir et de donner un sens à son existence. Dans ce contexte, le travail devient un moyen de s'émanciper, de contribuer à la société et de trouver une satisfaction personnelle. En outre, le travail peut fournir des opportunités de croissance, d'apprentissage et de développement de compétences. Pour les partisans de cette vision, le travail permet à l'individu d'exprimer sa créativité et de prendre le contrôle de sa vie.
Ainsi, le travail peut conduire à la servitude lorsqu'il est imposé sans considération des droits humains, mais il peut également être un outil de libération lorsqu'il est associé à des conditions justes, à l'autonomie et à l'épanouissement personnel.
Conclusion :
En conclusion, le travail implique-t-il la servitude ou la libération de l'homme ? La réponse dépend de divers facteurs, notamment des conditions de travail, du contexte économique, des droits des travailleurs et du niveau d'autonomie des individus. Si le travail est utilisé pour exploiter et contrôler les travailleurs, il conduit à la servitude. En revanche, s'il permet à l'individu de s'épanouir, d'apprendre et de contribuer positivement à la société, il peut être source de libération.
Pour résoudre ce problème, il est essentiel de créer des conditions de travail qui favorisent l'autonomie, la justice sociale et la reconnaissance des droits des travailleurs. Les politiques publiques et les cadres réglementaires doivent être conçus pour protéger les travailleurs contre l'exploitation tout en encourageant leur épanouissement personnel. La solution personnelle et contextualisée au problème soulevé par le sujet réside dans la promotion d'un équilibre entre la liberté individuelle et les responsabilités sociales, permettant ainsi au travail d'être un véritable vecteur de libération pour l'homme.