Le candidat traitera l'un des trois sujets au choix
Sujet de type I : Contraction de texte et discussion
Les hommes et les femmes se succèdent à travers le monde, et à travers les siècles.
Certains ne laissent rien derrière eux, pas même leur nom On pourrait croire qu’ils n'ont jamais existé.
D’autres laissent quelque chose derrière eux : la mémoire des actes terribles qu’ils ‘ont commis à l’encontre de leurs congénères, en violation flagrante des droits de l’homme, actes qui ne se limitent pas à l'oppression et à l’exploitation des minorités ethniques, mais qui sont même de l’ordre du génocide, et qu’ils perpètrent dans le but d'asseoir leur épouvantable politique.
La décadence morale de certaines communautés dans diverses parties du monde se révèle entre autres dans l’usage du nom de Dieu pour justifier des actions condamnées dans le monde entier comme des crimes contre l’humanité.
Parmi la multitude de ceux qui à travers l’histoire ont lutté pour la justice, certains ont commandé d’invincibles armées de libération, ils ont mené des soulèvements et ont fait d’énormes sacrifices afin de libérer leur peuple du joug de l’oppresseur. Ils voulaient améliorer leur existence en créant des emplois, en bâtissant des maisons, des écoles, des hôpitaux, en introduisant l’électricité et en apportant une eau potable et saine jusqu'aux zones rurales. Leur but était de supprimer le fossé entre les riches et les pauvres, entre les intellectuels et les analphabètes, entre les bien-portants et les malades.
Bien sûr, lorsqu’au bout du compte les régimes réactionnaires étaient renversés, ces libérateurs mettaient toutes leurs capacités, dans les limites de leurs ressources, à remplir ces nobles objectifs et à mettre en place un gouvernement libre de toutes les formes de corruption. Les opprimés nourrissaient l’espoir de voir leurs rêves se réaliser, de regagner enfin la dignité d’homme qu’on leur avait refusée pendant des décennies ou même des siècles.
Mais l'histoire ne cesse jamais de jouer des tours, même aux héros de la liberté les plus célèbres et les plus aguerris. Souvent, les révolutionnaires d‘autrefois ont succombé à l'appât du gain, et se sont laissé prendre à la tentation de confisquer des ressources publiques pour leur enrichissement personnel. En amassant de vastes fortunes personnelles, et en trahissent les nobles objectifs qui les avaient rendus célèbres, ils abandonnaient de fait les masses populaires et se rapprochaient des anciens oppresseurs, qui s’enrichissaient en spoliant sans pitié les plus pauvres parmi les plus pauvres.
Le respect et même l’admiration sont universels pour ceux qui sont humbles et simples par nature, et qui ont une foi absolue dans tous les êtres humains, quelle que soit leur condition sociale. Voilà des hommes et des femmes, connus ou non, qui déclarent une guerre totale à toutes les formes de violation des droits de l’homme, où que ces excès aient lieu dans le monde.
En général ils sont optimistes. Ils croient que dans toutes les communautés du monde il y a des hommes bons, convaincus que la paix est l'arme la plus puissante quand on recherche des solutions viables. La situation, ici et là, peut justifier un recours à la violence que même les hommes bons jugeront difficile d'éviter. Mais même dans ce genre de cas, l'usage de la force doit être une mesure exceptionnelle dont le but premier est de créer l’environnement nécessaire pour parvenir à des solutions pacifiques. Ce sont ces hommes et ces femmes qui sont l’espoir du monde. Leurs efforts et leurs réussites sont reconnus par-delà la tombe, et ils deviennent immortels bien au-delà des frontières de leur pays.
Nelson Mandela, Conversations avec moi-même, Paris, la Martinière, 2010.
Résumé : / 8 points.
Ce texte compte 605 mots. Résumez-le en 151 mots. Une marge de 15 mots en plus ou en moins est admise. Vous indiquerez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.
Discussion / 10 points.
Parlant de la nécessité de la paix, Nelson Mandela déclare : « L’usage de la force doit être une mesure exceptionnelle dont le but premier est de créer l’environnement nécessaire pour parvenu à des solutions pacifiques ».
Êtes-vous de cet avis ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté, appuyé sur des exemples précis tirés de votre culture générale.
Présentation / 2 points
Sujet de type Il : Commentaire composé
La maison des morts
A Maurice Raynal
S’étendant sur les côtés du cimetière
La maison des morts l’encadrait comme un
[cloître
A l'intérieur de ses vitrines
Pareilles à celles des boutiques de modes
Au lieu de sourire debout
Les mannequins grimaçaient pour l’éternité
Arrivé à Munich depuis quinze ou vingt jours
J'étais entré pour la première fois et par
[hasard
Dans ce cimetière presque désert
Et je claquais des dents
Devant toute cette bourgeoisie
Exposée et vêtue le mieux possible
Soudain
En attendant la sépulture
Rapide comme ma mémoire
Les yeux se rallumèrent
De cellule vitrée en cellule vitrée
Le ciel se peupla d’une apocalypse
Vivace
Et la terre plate à l’infini
Comme avant Galilée
Se couvrit de mille mythologies immobiles
Un ange en diamant brisa toutes les vitrines
Et les morts m’accostèrent
Avec des mines de l’autre monde
Mais leur visage et leurs attitudes
Devinrent bientôt moins funèbres
Le ciel et la terre perdirent
Leur aspect fantasmagorique
Guillaume Apollinaire, « La maison des morts », Alcools, 1920.
Sans dissocier le fond de la forme, vous ferez de ce texte un commentaire composé, Vous pourrez, par exemple, à l’aide des champs lexicaux, des figures de style et autres outils pertinents, montrer que le poète établit une passerelle entre le monde des morts et celui des vivants.
Sujet de type II : Dissertation
Un critique contemporain déclare: «La lecture des œuvres littéraires peut être dangereuse pour les imaginations trop vives, qui courent le risque de confondre fiction et réalité dans leur compréhension de la vie. » que pensez-vous de cette affirmation ?
Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté, illustré d’exemples précis tirés de votre expérience et en vous inspirant des œuvres lues ou étudiées.