Le candidat traitera l’un des deux sujets au choix
Sujet de type I : Contraction de texte et discussion.
Aujourd’hui le travail d’éducation demande toujours qu’on accorde à l’individu attention et intérêt personnel. Beaucoup de jeunes, apparemment sans talent, possèdent des richesses qui ne sont pas exploitées. Leurs dons restent cachés car leurs éducateurs manquent de discernement. Plus d’un garçon, plus d’une fille à l’aspect rude possèdent au fond d’eux-mêmes un matériau précieux qui résistera à la chaleur, à la tempête, à toute pression. Le véritable éducateur, animé par la vision de ce que ses élèves peuvent devenir, reconnaîtra la valeur du matériau su lequel il travaille. Il s’intéressera personnellement à chaque élève et cherchera à en développer toutes les capacités. Tout effort pour observer les principes de vérité sera encouragé même s’il est imparfait.
Chaque jeune devrait savoir combien l’application est nécessaire et puissante. C’est d’elle, bien plus que du génie et du talent, que dépend le succès. Sans elle, les talents et les plus brillants n’ont pas une grande utilité, tandis que des gens très moyennement doués ont accompli des merveilles, grâce à des efforts bien dirigés. Quant au génie, dont nous admirons tant les prouesses, il va presque toujours de pair avec une application infatigable et soutenue.
Les jeunes devraient aspirer au développement de toutes leurs facultés, des plus modestes aux plus efficaces. Beaucoup ont tendance à limiter leur étude à certains sujets pour lesquels ils ont un goût naturel. Il faut se garder de cette erreur. Les dispositions naturelles marquent la direction que prendra la vie et, si elles sont bien fondées, doivent être cultivées avec soin. Mais il faut se rappeler qu’un caractère équilibré, un travail efficace reposent essentiellement sur cet épanouissement qui résulte lui-même d’une formation complète.
Le maître devrait viser sans cesse la simplicité et l’efficacité. Il devrait illustrer abondamment son enseignement et, même lorsqu’il s’adresse à des élèves plus âgés, veiller à donner des explications claires et faciles à comprendre. Tant d’élèves, d’un certain âge déjà, n’ont qu’une compréhension infantile.
L’enthousiasme est un autre élément important de l’œuvre éducative. Rappelons la remarque précieuse faite à ce sujet par un comédien célèbre à qui l’archevêque de Canterbury demandait pourquoi les comédiens émouvaient si puissamment leurs auditoires avec des faits imaginaires, alors que les prédicateurs de l’Evangile n’y parviennent guère à partir des faits réels : « Avec tout le respect que je dois à votre Excellence, permettez-moi d’en donner la raison, qui est bien simple : c’est une question d’enthousiasme. Sur scène, nous évoquons des choses imaginaires comme si elles étaient réelles ; alors que vous, de la chaire, parlez des choses réelles comme si elles étaient imaginaires. »
Le maître se mesure à la réalité et doit parler avec toute la force et l’enthousiasme que lui insufflent l’authenticité et l’importance de ce qu’il enseigne.
Le maître doit viser des résultats précis. Avant d’aborder une étude quelconque, il doit avoir à l’esprit un plan bien clair, et savoir où il veut aller. Il ne doit pas être satisfait de son enseignement tant que l’étudiant n’a pas saisi le principe qui est en jeu, dans toute sa vérité, et n’est pas capable de formuler clairement ce qu’il a appris.
Ellen G. White, Éducation, Éditions IMA.
1. Résumé / 8 pts.
Ce texte comprend 559 mots. Résumez-le en 139 mots. Une marge de 14 mots en plus ou en moins sera admise. Vous indiquerez, à la fin de votre résumé, le nombre de mots utilisés.
2. Discussion / 10 pts.
Pour Ellen G. White, « les talents les plus brillants n’ont pas une grande utilité, tandis que des gens très moyennement doués ont accompli des merveilles, grâce à des efforts bien dirigés. »
Pensez-vous que le génie s’accompagne toujours d’un travail soutenu ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des exemples précis tirés de votre expérience personnelle.
3. Présentation / 2pts.
Sujet de type II : Commentaire composée.
Elle (Mme Walter) cherchait qui elle pourrait bien appeler à elle. Quel homme! Elle n’en trouvait pas! Un prêtre! Oui, un prêtre! Elle se jetterait à ses pieds, lui avouerait tout, lui confesserait sa faute et son désespoir. Il comprendrait, lui, que ce misérable ne pouvait pas épouser Suzanne et il empêcherait cela.
Il lui fallait un prêtre tout de suite! Mais où le trouver? Où aller? Pourtant, elle ne pouvait restait ainsi.
Alors passa devant ses yeux, ainsi qu’une vision, l’image sereine de Jésus marchant sur les flots. Elle le vit comme elle le voyait en regardant le tableau. Donc il l’appelait. Il lui disait: « Venez à moi. Venez vous agenouiller à mes pieds. Je vous consolerai et je vous inspirerai ce qu’il faut faire. »
Elle prit sa bougie, sortit, et descendit pour gagner la serre. Le jésus était tout au bout, dans un petit salon qu’on fermait par une porte vitrée afin que l’humidité des terres ne détériorât point la toile.
Cela faisait une sorte de chapelle dans une forêt d’arbres singuliers.
Quand Mme Walter entra dans le jardin d’hivers, ne l’ayant jamais vu que plein de lumière, elle demeura saisie devant sa profondeur obscure. Les lourdes plantes des pays chauds épaississaient l’atmosphère de leur haleine pesante. Et les portes n’étant plus ouvertes, l’air de ce bois étrange, enfermé sous un dôme de verre, entrait dans la poitrine avec peine, étourdissait, grisait, faisait plaisir et mal, donnait à la chair une sensation confuse de volupté énervante et de mort.
La pauvre femme marchait doucement, émue par les ténèbres où apparaissaient, à la lueur errante de sa bougie, des plantes extravagantes, avec des aspects de monstres, des apparences d’êtres, des difformités bizarres.
Tout d’un coup, elle aperçu le Christ. Elle ouvrit la porte qui le séparait d’elle, et tomba sur les genoux.
Elle le pria d’abord éperdument, balbutiant des mots d’amour, des invocations passionnées et désespérées. Puis, l’ardeur de son appel se calmant, elle leva les yeux vers lui, et demeura saisie d’angoisse. Il ressemblait tellement Bel-Ami, à la clarté tremblante de cette seule lumière l’éclairait à peine et d’en bas, que ce n’était plus Dieu, c’était son amant qui la regardait. C’étaient ses yeux, son front, l’expression de son visage, son air froid et hautain!
Guy de Maupassant, Bel – Ami, 2ème partie, Chap.9.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé sans dissocier le fond de la forme. Vous pourrez par exemple, si vous le voulez, en prenant appui sur la ponctuation, les champs lexicaux, les images, etc. mettre en relief le drame que vit Mme Walter.
Sujet de type III : Dissertation.
Expliquez et discutez cette phase de JOUBERT en vous appuyant sur des exemples tirés de vos lectures de œuvres inscrites au programme : « Les écrivains qui ont de l’influence ne sont que des hommes qui expriment parfaitement ce que les autres pensent, et qui réveillent dans les esprits les idées ou les sentiments qui tendaient à éclore. »