Sujet I
Le candidat traitera l'un des deux sujets au choix
Sujet de type I : Contraction de texte et discussion.
Dans leur manière de rendre compte des événements, les médias de masse contribuent à la consternation, au sentiment d’insécurité de la population. Comme toute information, les messages de peur perdent leur valeur informative et leur caractère effrayant lorsqu’ils sont sans cesse répétés. Afin de maintenir l'intérêt du public – et par là même les ventes / l'audience - à un niveau élevé, les médias de masse sont obligés de diffuser les informations de façon qu’elles aient un impact sur le public. Ceci est possible en décrivant de manière toujours plus détaillée et sensationnelle les cas de violence. La volonté de créer des parallèles est telle qu’on ne cherche plus à connaître le contexte ou qu’on le dissimule délibérément afin de mieux formater les messages en fonction des idées préconçues du public - comme l’augmentation de la violence chez les jeunes, la prédisposition à la violence plus élevée chez les étrangers ou l’incitation à la violence par certains jeux vidéo.
Penser que la violence chez les jeunes trouve exclusivement son origine dans un tapage médiatique est trop simpliste. Les médias de masse se plient aux besoins de leur public. Le besoin de divertissement en fait partie, au même titre que le besoin - étroitement lié - de peur, qui peut être libéré encore plus facilement par la représentation d'événements réels que par le film et les jeux vidéo. Étant donné que l’on est potentiellement plus affecté par les événements réels que par le film d’horreur (« Ce n’est qu’un film »), on a besoin dans ce cas de mesures spécifiques pour être apaisé. Les stéréotypes mentionnés jouent ici un rôle déterminant. Ils permettent de simplifier les faits et fournissent des explications à l’inexplicable. Explications qui prévoient des « solutions » simples pour résoudre les problèmes. La défense de mesures comme « l’expulsion des étrangers violents » ou « l’interdiction des jeux vidéo inclinant à la violence » en sont deux exemples.
Il ne s’agit pas d’affirmer que l’opinion publique et par conséquent l’analyse sémantique [...] des problèmes tels que la violence chez les jeunes ont nécessairement tort. Dans de nombreux cas, les points de vue correspondent à la réalité. Mais il n’en va pas toujours ainsi. C’est la raison pour laquelle il s’avère indispensable d’avoir recours aux services du second plus grand système d'observation de la société : la science. Certes, la science n’est pas non plus une vision absolue de la réalité. Le système scientifique le prouve lui-même, en cherchant à préciser ou à réfuter des réalités par le biais des nouvelles recherches. Cette remise en question perpétuelle des certitudes (apparentes) est un argument important en faveur de l’utilisation de la perspective scientifique pour un phénomène comme la violence chez les jeunes. La science n’est pas tournée vers la simplification, mais plutôt vers la présentation la plus exacte possible de faits complexes, ce qui, dans le cas d’un phénomène aussi complexe que la violence chez les jeunes, revêt une importance considérable.
Si l’on considère le phénomène de la violence chez les jeunes sous un angle scientifique, on remarque que les avis dominants dans les médias de masse et au sein de la population doivent (peuvent) être relatives.
Dr Martin Hafen, « Prévention de la violence à l’école », La Gueule N° 3, 2008.
1. Résumé / 8 pts.
Ce texte comporte 528 mots. Vous le résumerez en 132 mots. Une marge de 13 mots en plus ou en moins sera tolérée. Vous indiquerez le nombre de mots utilisés à la fin de votre résumé.
2. Discussion / 10 pts.
Parlant de la manière alarmiste dont les médias de masse traitent l’information, Martin Hafen déclare : « Les médias de masse se plient aux besoins de leur public. » Partagez-vous ce point de vue ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté appuyé d’exemples précis.
Sujet II
Sujet de type II : Dissertation.
Que pensez-vous de cette déclaration de Chateaubriand : « Nous sommes persuadé que les grands écrivains ont mis leur histoire dans leurs œuvres. On ne peint bien que son propre cœur, en l’attribuant à un autre ; et la meilleure partie du génie se compose de souvenirs. » ?
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur votre expérience de lecteur des œuvres littéraires.