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Famille de situation : Innovation et créativité
Catégorie d’action : Créativité et maitrise de la nature
Module N°I : L’Europe émergente
Chapitre N°I: La reconstruction/ renaissance de l’Europe et les révolutions industrielles
Leçon N°3: Les fondements de l’impérialisme
Notions : Impérialisme, colonisation
Prérequis : Les progrès scientifiques et techniques
Durée : 2 heures

Exemple de situation : Les velléités expansionnistes de certains États
Exemple d’action : développer des mécanismes de défense
Formulation de la justification : Cette leçon permet à l’apprenant d’installer les ressources afin de défendre son pays contre toute agression extérieure

Introduction

Les conséquences des révolutions industrielles vont amener les européens à se lancer à la conquête du reste du monde : c’est le début de l’impérialisme.

L’impérialisme est une doctrine qui préconise la domination politique, économique, militaire et culturelle des États « forts » sur les « faibles ».

Même si au début, cette doctrine est mal perçue au sein d’une franche de la population européenne, à cause de plusieurs facteurs, les mouvements impérialistes vont séduire l’opinion européenne et prendre une grande ampleur à la fin du 19ème siècle.

I- Les fondements économiques

L’économie est le premier fondement de l’impérialisme car, le développement de l’industrie, la surproduction, les méventes et la pratique du protectionnisme ( politique douanière qui vise à protéger l’économie nationale contre la concurrence étrangère ) vont contraindre les européens à rechercher les matières premières et les sources d’énergie déjà rares en Europe pour leurs industries, les débouchés pour écouler leurs produits manufacturés , ainsi que les zones exclusives dans lesquelles ils seraient les seuls à faire du commerce. C’est pour cela que la conquête coloniale sera une aubaine qui leur permettra de placer des capitaux générateurs de bénéfices énormes, de cela Jules Ferry déclare que : « la politique coloniale est fille de la politique industrielle ».

II- Les fondements politiques

La poussée nationaliste et le désir d’avoir des colonies sont les motivations politiques qui orientent l’Europe vers l’Afrique et l’Asie. Pour les impérialistes, posséder une colonie est un signe de prestige, de grandeur et de puissance. C’est un moyen de contrôler les points stratégiques dans le monde et de s’assurer de la présence de leur drapeau dans les quartes coins du monde.

Exemple :
La possession de l’Égypte permet de surveiller le canal de Suez qui est à cette époque la principale voie vers l’Asie.

De plus les européens veulent posséder des bases navales sur l’ensemble des océans. Les colonies constituent un réservoir humain dont la métropole peut se servir pour recruter les soldats en cas d’une éventuelle agression étrangère comme ce fut le cas lors des 2 grandes guerres mondiales. Leur prétexte est aussi de protéger les nationaux installés dans d’autres territoires comme les commerçants et les religieux.

III- Les fondements socioculturels

Il s’agit des causes démographiques, humaines et religieuses.

III.1- Raisons démographiques

À cause des progrès de la médecine dans la 2ème moitié du 19ème siècle, on assiste à une explosion démographique en Europe. La population passe ainsi de 25 millions en 1850 à 452 millions en 1914. Face à cette situation, il est impératif de caser l’excédent de la population. Dès lors, les terres africaines et asiatiques apparaissent comme des colonies de peuplement de choix. Pour justifier ce fondement Léon Gambetta affirme : « le peuple étouffe sur le vieux continent ».

III.2- Raisons humaines

Les européens prétendent qu’ils sont investis d’une « mission sacrée » celle de civiliser les « peuples primitifs ». Pour cela, ils ont le devoir d’imposer la paix en mettant fin aux guerres tribales, aux razzias, à l’esclavage et aux coutumes jugées barbares tels que les sacrifices humains et le cannibalisme. Ils doivent apporter aux indigènes les bienfaits de la science, de la médecine et de l’éducation. Pour expliquer leur œuvre salvatrice, l’écrivain Rudyard Kipling affirme : « la colonisation est le fardeau de l’homme blanc ».

III.3- Raisons religieuses

Au travers de la religion, les européens ont pour mission de rependre le christianisme afin de convertir les peuples païens et de sauver les âmes de la perdition. Du christianisme, les peuples d’outre-mer doivent comprendre que seuls les pauvres héritent du royaume des cieux.

Malgré quelques réticences, de nombreux courants favorables à l’impérialisme vont naitre en Europe.

• La politique anglaise
Les opposants à la colonisation en Angleterre sont des libéraux dirigés par Gladstone et des pacifistes conduits par Sir Umswith. Mais les colonialistes sont plus nombreux. Parmi ceux-ci on peut citer l’économiste Disraeli qui fit proclamer la reine Victoria impératrice des Indes. L’homme politique Chamberlain et l’écrivain Kipling qui pensent que l’Angleterre doit conquérir des territoires hors d’Europe si elle veut résoudre ses nombreux problèmes socioéconomiques. Ces hommes soutiennent que les anglais sont une race supérieure qui doit civiliser le monde. À ce propos, Chamberlain déclare « Nous sommes une race maitresse prédestinée par nos qualités aussi bien que par nos vertus de s’étendre dans le monde ».

• La politique française
La France est entrée tardivement dans la conquête coloniale car elle s’est heurtée à une vive opposition. En effet, les nationalistes souhaitent que leur pays s’attelle à récupérer l’Alsace Loraine à l’Allemagne. Les socialistes quant à eux considèrent l’impérialisme comme le fruit du capitalisme, ils le combattent au nom de la liberté et de l’égalité entre tous les peuples. Parmi ces anticolonialistes on peut citer l’homme politique Georges Clemenceau et l’écrivain Anatole France. Mais les hommes d’État vont finalement se lancer dans la colonisation.

La colonisation est doctrine qui préconise la domination et l’exploitation d’un territoire sous développé et sous peuplé par les ressortissants d’un autre pays appelé métropole.

Les principaux défenseurs de l’impérialisme français sont l’avocat Jules Ferry et l’homme d’État Léon Gambetta qui trouvent que la colonisation est une voix idéale que toute nation industrielle doit emprunter.

• La doctrine allemande
L’Allemagne tarde aussi à se lancer dans la conquête impérialisme à cause de la réticence du Chancelier Bismarck qui considère la colonisation comme une source de dépense et de gaspillage. C’est sous la pression des firmes commerciales Woerman, Jantzen et Thormalen que ce pays va décider de conquérir les territoires d’outre-mer. Comme impérialiste, on peut citer les politiciens et les hommes d’affaire à l’instar de Guillaume II.

• La doctrine italienne
L’Italie a également hésité à se lancer dans la conquête coloniale car elle venait juste de réaliser son unité. L’artisan de l’impérialisme italien est l’homme d’État Crispi. Selon lui, l’Italie doit montrer sa puissance et sa vitalité en se lançant dans l’expansion coloniale. À cet effet, il déclare « pour confirmer notre unité retrouvée, allons montrer à ces barbares de l’Afrique du nord que nous sommes puissants ». Malheureusement pour lui, il va démissionner après le désastre d’Adoua en 1896.

• Les autres doctrines et les groupes de pression
L’Espagne va se lancer à la conquête de l’Amérique latine. Le roi de Belgique Léopold II considère le Congo comme sa propriété privée. Il le cède à son pays en 1908 avant sa mort. Le ministre des affaires étrangères du Portugal Antonio Alves lance son pays dans la colonisation de l’Angola, de la Guinée Bissau et du Mozambique.
Parmi les groupes de pression qui ont avancé des arguments en faveur de l’impérialisme, nous avons les écrivains, les militaires (à la recherche de la gloire et des galons) et les missionnaires. Ces derniers ont créé dans l’opinion publique un sentiment favorable à la colonisation en disant « il faut apporter les bienfaits de la civilisation et l’évangile aux millions d’humains qui croupissent encore dans les ténèbres ».

Conclusion

Même si certains européens se sont opposés à la colonisation, elle a néanmoins été effective. Après avoir fixé quelques bases de l’impérialisme, les européens vont se lancer à la conquête de l’Afrique et de l’Asie à travers des moyens pacifiques (des accords signés avec les populations autochtones dans l’intérêt de la métropole) et des moyens violents tels que les explorations et les guerres.