I.4.3- Les aires prémotrices.
Chez l’homme, l’étude des variations du flux sanguin du cerveau montre que la réalisation d’un mouvement entraîne une activité intense des neurones de l’AMP correspondante, mais aussi d’une aire cérébrale appelée aire prémotrice ou aire psychomotrice ou aire d’association motrice, située en avant de l’AMP.
Des lésions de l’aire prémotrice s’accompagnent de l’impossibilité d’effectuer certains gestes appris alors qu’aucun muscle n’est paralysé est appelée apraxie.
La stimulation de l’aire prémotrice donne naissance à des mouvements complexes bien coordonnés différents selon l’endroit stimulé (mouvements coordonnés de la tête, des yeux ou des membres). L’anarthrie (impossibilité d’articuler les mots) et l’agraphie (impossibilité d’écrire) sont deux types d’apraxies remarquables et constituent toutes deux des troubles du langage parlé ou écrit (aphasies).
Ces troubles renseignent sur la fonction du cortex prémoteur : il intervient de façon complexe dans la programmation des commandes motrices. C’est une aire motrice associative connectée à de multiples régions du cortex cérébral ainsi qu’au thalamus et aux noyaux gris.
Remarque : Il existe dans les hémisphères cérébraux d’autres aires motrices moins bien connues (L’aire motrice supplémentaire par exemple). Ainsi, dans un mouvement volontaire, les aires motrices du cerveau appartiennent à l’appareil d’exécution qui s’étend au-delà des deux zones étudiées.
I.4.4 – Les aires sensitives.
Ce sont les régions du cortex cérébral nécessaires aux sensations et perceptions.
Il existe des aires correspondant à la sensibilité corporelle (ou sensibilité générale) cutanée et proprioceptive, à l’ouïe, à la vue, à l’olfaction, à la gustation qui sont respectivement en relation avec la peau et les récepteurs sensoriels des muscles et des articulations, l’oreille, l’œil, la muqueuse olfactive du nez et la muqueuse gustative de la langue.
1.5 Les voies nerveuses motrices.
Les messages nerveux émis par l’aire motrice empruntent des voies nerveuses descendantes et atteignent finalement les motoneurones médullaires des cornes ventrales et postérieures. Il existe deux types de voies descendantes.
1.5.1- Les voies directes ou pyramidales.
Elles correspondent aux gros axones de gros neurones cérébraux de l’aire motrice principale. Ils descendent dans l’axe nerveux par le tronc cérébral, croisent le plan de symétrie au niveau du bulbe rachidien (ou plus bas dans la moelle épinière) et entrent directement en contact synaptique avec les motoneurones de la moelle épinière.
Ces voies directes, monosynaptiques sont aussi appelées voies pyramidales, car les corps cellulaires des neurones du cortex moteur ont une forme pyramidale.
Ces voies interviennent dans la commande de mouvements fins et précis (des doigts notamment).
1.5.2- Les voies indirectes ou extrapyramidales.
Elles sont issues d’autres neurones situés principalement dans l’aire prémotrice et dans l’aire motrice supplémentaire.
Ces voies sont dites indirectes ou polysynaptiques car elles n’atteignent les motoneurones médullaires qu’après un certain nombre de relais synaptiques dans les corps striés et dans les noyaux gris du tronc cérébral.
Plus lentes que les voies directes, les voies indirectes commandent plutôt les mouvements d’ensemble et interviennent dans le contrôle des postures.
NB : La voie finale de la motricité volontaire est constituée par les motoneurones médullaires qui représentent une voie finale commune de tous les messages nerveux, qu’ils proviennent des récepteurs périphériques ou qu’ils descendent de l’encéphale.
II. Quelques aspects de la motricité dirigée.
II.1- La programmation du mouvement.
II.1.1 Observation.
Les sujets atteints de la maladie de Parkinson éprouvent des difficultés motrices :
o déclenchement retardé des mouvements ;
o geste ralenti et saccadé ;
o tremblements au repos.
Des analyses poussées montrent que ces troubles sont liés à une dégénérescence des terminaisons axoniques des neurones de certaines zones des corps striés (noyaux gris encéphaliques situés hors du cortex).
II.1.2 Conclusion.
La programmation du mouvement est complexe et fait intervenir plusieurs centres nerveux dont :o les centres initiateurs du mouvement qui sont situés dans le cortex associatif (partie frontale du cortex moteur) ;
o les centres déclencheurs du mouvement qui sont localisés au niveau des centres sous-corticaux pour les mouvements lents et réguliers et dans le cervelet pour la programmation des mouvements rapides.
Le thalamus coordonne toutes les informations et transmet l’ordre du mouvement au cortex moteur.
II.2 Régulation du mouvement au cours de son exécution.
o le premier mécanisme de régulation se trouve dans la moelle épinière et résulte de l’innervation réciproque des muscles antagonistes ; il intervient dans de nombreux mouvements de la vie courante (locomotion).
o Le deuxième mécanisme de régulation est assuré par le cervelet qui compare en permanence les ordres traduisant les intentions du cerveau et les informations correspondant aux gestes effectivement réalisés ; assurant ainsi la perfection du mouvement.
o Enfin, une autre régulation est constituée par la coordination entre les mouvements volontaires et les informations d’origine sensorielles. Ces informations sensorielles essentiellement visuelles (sauf chez les aveugles qui savent utiliser les minimes indices tactiles et auditifs).
La réalisation d’un mouvement volontaire met en jeu donc un ensemble complexe de mécanismes, notamment des rétroactions et des boucles permettant aux muscles de participer au réglage de leur propre activité. Ces mécanismes donnent au geste souplesse et précision.
Schéma des mécanismes nerveux intervenant au cours d’un mouvement volontaire.