Correction exercice I Le Cameroun, de la tutelle à l’indépendance
Correction sujet I
Introduction :
Après la deuxième guerre mondiale l’ONU qui remplace la S.D.N obtient le droit d’assurer le développement politique, économique et social des anciens territoires sous-mandat dont le Cameroun. Cette charge conférée à l’ONU, appelée tutelle sera confiée à la France et l’Angleterre pour le cas précis du Cameroun. Le Cameroun dans sa partie orientale obtient l’indépendance le 1er Janvier 1960 et dans celle occidentale le 1er Octobre 1961. Il se libère ainsi de la double tutelle de la France et de l’Angleterre mais les liens avec les anciennes métropoles ne semblent pas rompus. On parle d’une influence de ces anciennes puissances colonisatrices sur la vie politique du Cameroun. Comment cela est-il possible ? Quelles sont les influences de ces puissances sur la vie politique du Cameroun? Pour répondre à ces questions nous analyserons tour à tour le régime des partis politiques et le fonctionnement des institutions…
Développement
Première partie : Le régime des partis politiques
1- Le multipartisme : l’existence de plusieurs partis politiques au Cameroun après l’indépendance n’est que le prolongement de ce qu’il avait vécu avant 1960. Le caractère ethnocentriste de ces partis constitue une faiblesse. Les conflits qu’il génère justifient le paternalisme des anciennes puissances coloniales. Ce paternalisme apparaît comme le prolongement de la philosophie coloniale « diviser pour mieux régner ». A partir de ces faiblesses le Cameroun a pensé qu’il fallait instaurer le monopartisme.
2- Le monopartisme : Tous les partis politiques fusionnent pour donner naissance en Septembre 1966 à un parti unique : L’Union Nationale Camerounaise (UNC). L’objectif recherché est la construction de l’unité nationale, mais le dirigeant du parti unique est un partenaire des anciennes puissances.
Deuxième partie : Les institutions et leur fonctionnement
1- Les institutions sont calquées sur le modèle de la puissance tutélaire.
2- Les administrations ont consacré les étrangers à des postes de responsabilité : conseillers techniques, coopérants, directeurs de société publiques…
3- Approvisionnement des administrations auprès des anciennes puissances : matériel roulant, équipement militaire, médicaments, matériel de bureau…
Conclusion
Malgré l’indépendance du Cameroun, les puissances tutélaires continuent d’agir directement et indirectement sur la vie politique du pays. La politique coloniale s’est prolongée par la politique néocoloniale. L’indépendance du Cameroun ne pourrait-elle pas être perçue comme une quête permanente?
Correction exercice II Le Cameroun, de la tutelle à l’indépendance
Introduction :
Examiner l’évolution politique du Cameroun sous tutelle française en passant par les étapes et les formes d’évolution :
• L’étape de 1944-1956 : la pré-autonomie du Cameroun.
• L’étape de 1957-1960 : la période d’autonomie interne du Cameroun
• L’étape de 1960-1961 : de l’indépendance à la réunification
Développement :
Première partie : La période de pré-autonomie ou encore les débuts de la vie politique au Cameroun : 1944-1956.
1- Conférence de Brazzaville : le Général De Gaulle remercie les Africains pour l’effort de guerre et annonce quelques réformes sociales et économiques dans les territoires français d’Afrique : une première retombée politique est ce fameux décret français qui en Août 1944 autorise la création des associations en Afrique française noire. La première centrale syndicale naît au Cameroun en décembre 1944 et est dirigée par des nationaux : UM NYOBE ; CHARLES ASSALE.
2- Création de l’union française : le Cameroun devient un territoire associé à l’union française et les camerounais ont la possibilité d’accéder à la citoyenneté française et siègent au parlement français : Douala Manga Bell, Louis Paul, Aujoulat, NININE. L’union française créée en 1946 donne naissance à des assemblées locales élues : ARCAM par exemple.
3- Création des partis politiques qui participent d’une manière ou d’une autre à al lutte pour l’émancipation du Cameroun : UPC, BDC, PDC, ESOCAM, UC…De tous ces partis, l’UPC est la plus active et la plus populaire, ce qui lui crée d’énormes problèmes avec le gouvernement français.
4- La loi-cadre de Gaston Defferre en 1956 : cette loi votée le 23 Juin 1956 par l’Assemblée Nationale Française instaure le suffrage universel et l’autonomie interne dans les colonies françaises de l’AOF, AEF et de Madagascar.
Deuxième partie : La période de l’autonomie interne à la réunification (1957-1960) ou le régime de l’autonomie.
1- 10 Mai 1957 : L’ATCAM devient ALCAM ; 15 Mai 1957 formation du premier gouvernement camerounais, celui de André Marie Mbida. Le Cameroun devient un Etat avec tous ses symboles nationaux. Ahidjo qui succède à André Marie Mbida le 18 Février 1958 forme le 2e gouvernement et demande une pleine autonomie et l’indépendance auprès du gouvernement français et de l’ONU. La fin de tutelle est prévue pour le 31 décembre 1959 et l’indépendance pour le 1er janvier 1960.
2- L’indépendance du Cameroun français : l’autonomie complète intervient en janvier 1959 suivie d’une résolution de l’ONU qui accepte le principe de l’indépendance. Le Cameroun français accède à l’indépendance le 1er Janvier 1960. L’indépendance du Cameroun français est solennellement proclamée par Ahmadou Ahidjo premier ministre en présence du Secrétaire Général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, du représentant de la France, Louis Jacquinot et des représentants de 60 pays.
3- La réunification : Revendiquée depuis la fin de la première guerre mondiale la réunification de la république du Cameroun et le Cameroun occidental a lieu le 1er Octobre 1961. Ahmadou Ahidjo est Président de la République Fédérale du Cameroun et John Ngu Foncha Vice-président.
Conclusion :
La période qui part de 1944 à 1960 est pour le Cameroun celle marquée par une grande effervescence politique comme dans les autres possessions françaises d’Afrique. L’évolution politique du Cameroun met officiellement fin à la domination coloniale et permet l’unité du peuple et du territoire camerounais mais cette indépendance est formelle et à problèmes car elle n’est pas obtenue dans la paix, ni dans un consensus national. Cette décolonisation complexe n’explique-t-elle pas l’ouverture des foyers de tension et de rébellion dans certaines régions du pays avant et après l’indépendance?
Correction exercice III Le Cameroun, de la tutelle à l’indépendance
Correction exercice III
Introduction :
Présentation du document :
Nature : Ce texte est extrait de l’ouvrage intitulé l’État au Cameroun.
Auteur : Jean François BAYART, de nationalité française.
Contexte historique : indépendance du Cameroun occidental et la Réunification des deux Cameroun
Idée générale : Les enjeux du Référendum organisé au Cameroun en 1961.
Plan :
1) Les enjeux et les avantages du référendum pour le Cameroun d’Ahmadou AHIDJO
2) Les résultats du référendum et les conséquences pour le gouvernement d’Ahmadou AHIDJO.
3) L'échec du référendum et ses implications sur la politique d’Ahidjo.
Développement :
1- Les enjeux et les avantages du referendum pour le Cameroun d’’Amadou AHIDJO :
♣ Pourquoi l’heure de la réunification avait-elle sonné en Février 1961 ?
Parce qu'à l'issue du référendum organisé par les Nations Unies le 11 Février 1961, le Cameroun britannique devait accéder à l'indépendance et le Cameroun serait alors uni, soit à jamais amputé d'une partie de son territoire.
♣ Quels sont les acquis de Monsieur Ahidjo en 1961 ?
En 1961, c'est Ahmadou Ahidjo qui est au pouvoir comme président du Cameroun ; ensuite il a repris à son compte les thèmes développés par son opposition à savoir l’indépendance et la Réunification des deux Cameroun.
L'opposition essentiellement constituée de l’UPC et des démocrates Camerounais reproche à Ahmadou Ahidjo d'avoir repris ses revendications et d'être inféodé au pouvoir colonial.
L'occasion est trop belle pour que le groupe des démocrates camerounais ne conspuent pas Ahmadou Ahidjo, ou au pire ne dépose une motion de censure contre Ahmadou Ahidjo au motif qu'il a bradé une partie du territoire et de mettre ainsi à mal son gouvernement.
♣ Le référendum de 1961 présentait quelques avantages :
♣ L'expression populaire.
♣ L'indépendance du Cameroun britannique.
La réunification du Southem Cameroon oriental.
Malgré les avantages du référendum, ses résultats n'ont pas totalement satisfait les attentes d’Ahmadou Ahidjo.
II Les résultats du referendum et les conséquences pour le gouvernement Ahmadou AHIDJO :
1) Les attentes d’Ahmadou AHIDJO
♣ La réunification de tout le Cameroun. Cf. : Kamerun Allemand.
♣ Le soutien du Northern Cameroon britannique en majorité peuplé des musulmans.
♣ Le renforcement l'union Camerounaise d’Ahmadou AHIDJO.
2) Présentation des résultats du référendum :
♣ Le Cameroun septentrional a voté pour le rattachement au Nigéria avec 146 296 voix contre 97 659 voix.
♣ Le Cameroun méridional a voté pour la réunification avec le Cameroun oriental avec 233 571 voix contre 94 741 voix
♣ L'analyse de ces résultats montre que le Nord Cameroun britannique a opté majoritairement pour le rattachement au Nigéria alors que le Sud Cameroun britannique a opté pour la réunification avec le Cameroun oriental dans sa grande majorité.
♣ Toutefois, ces résultats n'ont pas comblé les attentes d’Ahmadou Ahidjo.
En effet, tout le Cameroun n'a pas été réunifié ; en plus le Northern Cameroon en se rattachant au Nigéria, prive ainsi AHIDJO d'un soutien naturel ; par ailleurs, le pouvoir d’AHIDJO est fragilisé. Ce demi-échec du référendum de 1961 est-il imputable aux Nations Unies ?
3) L’échec du référendum et ses implications sur la politique d’AHIDJO.
La responsabilité de I’ONU dans cet échec :
♣ Sa partialité (connivence avec la Grande Bretagne).
♣ Le calcul séparé des voix.
♣ L’absence de transparence.
Cet échec influence la politique d’AHIDJO en matière d'unification du Cameroun. Et pour preuve :
On assiste à l'accélération du processus d'unification.
♣ Le rapprochement AHIDJO - FONCHA.
♣ La fusion des partis politiques et la création de l'Union Nationale Camerounaise en 1966.
Conclusion
Le référendum de 1961 a permis l’indépendance du Cameroun britannique et la Réunification de sa partie Sud avec le Cameroun oriental. Le Cameroun britannique accède à l'indépendance dans la partition ; contrairement aux attentes d'A. AHIDJO, d‘où l'accélération du processus de Réunification. Ce texte a un intérêt historique certain. Il permet de comprendre le processus et les enjeux de la Réunification du Cameroun.
Correction exercice IV Le Cameroun, de la tutelle à l’indépendance
Correction exercice IV
Introduction
Amener le sujet : le deuxième conflit mondial a provoqué un éveil du nationalisme dans la plupart des territoires sous domination française parmi lesquels, le Cameroun.
Problématique : Dans quel contexte naissent les mouvements nationalistes au Cameroun Français et comment réagissent la métropole et l’ONU ?
Plan :
1. Le contexte de la naissance des mouvements nationalistes au Cameroun français
2. L’attitude de la France.
3. La contribution de l’ONU dans la marche du Cameroun français vers l’indépendance
Développement
I - Le contexte de la naissance des mouvements nationalistes au Cameroun français
1) Le contexte National
♥ La naissance d’une élite formée dans les écoles qui s'inspire des grandes idées révolutionnaires.
Exemple : la révolution française.
♥ L'exode rural qui a pour Corolaire, la forte urbanisation) source de chômage et de création d'un sous prolétariat.
Exemple : la ville de Douala
Elle a favorisé la création des écoles et a permis aux Camerounais de découvrir les principes d'égalité et les libertés.
La misère et l’appauvrissement croissant des Camerounais qui contraste avec l’enrichissement des français fait augmenter les frustrations et le sentiment de révolte.
♥ La création des syndicats sous la houlette des Communistes français comme Gaston Donnat et bien d'autres. Ces syndicats expriment dès 1945, des revendications économiques et politiques.
♥ Les différentes exactions de l‘administration coloniale française.
Exemple : Exécution de DIKONGUE Théodore, membre d’une association germanophile.
Le rôle de la JEUCAFRA comme premier cadre de discussion politique entre les Camerounais.
2) Un contexte international marqué par :
♥ La deuxième guerre mondiale qui a permis ;
L’acquisition d’une formation militaire exemple : les tirailleurs.
La chute du mythe de l’invincibilité de l'homme blanc.
L'adoption de la charte de l’Atlantique.
♥ La conférence de Brazzaville en 1944 qui autorise la création syndicats, la suppression du code de l’indigénat
♥ La naissance de I’ONU qui prône l'égalité entre les États et devient une tribune d’expression
♥ L’attitude anticolonialiste des USA et de I'URSS. Cet environnement favorise l’éclosion des mouvements nationalistes (UPC: 1948; ESOCAM: 1949: BPC: 1951; USC: 1953...) '
II- L’attitude de la France
1) En 1944, la France est hostile à toute idée d’Indépendance, mais elle autorise la création des associations
♥ En 1946, elle admet la représentation des Camerounais dans les assemblées françaises.
Exemples : Paul SOPPO PRISO, NJOYA...
♥ Elle autorise la création des assemblées représentatives.
Exemple ARCAM (1946)
2) En 1948, avec la création de l’UPC, l’opposition de la France à toute idée d’indépendance devient manifeste
♥ Elle encourage la création des partis administratifs pour contrecarrer l’action de l’UPC
Exemples : ESOCAM, BDC, USC, UC...
♥ Elle persécuté les militants et sympathisants upécistes à travers les affectations disciplinaires, les arrestations, les intimidations des meetings, les mises en garde par rapport à l’UPC. Exemple : la lettre pastorale lue dans toutes les églises le dimanche de pâques 1955 mettant en garde les fidèles sur le danger que représentait l’UPC.
♥ L’interdiction de l’UPC le 13 Juillet 1955 par Roland-Pré
3) A partir de 1956, la France se ravise au sujet de l'indépendance et est désormais favorable aux‘ nationalistes modérés, tout en continuant à combattre l’UPC
♥ L’adoption de la loi Cadre en 1956 qui institue le suffrage Universel
♥ Elle assure un accompagnement encadré des Nationalistes vers l’indépendance.
Exemple : le choix d’André Marie MBIDA comme Premier Ministre en 1957 et d'Ahmadou AHIDJO en 1958.
♥ L’assassinat d’UM NYOBE le 13 Septembre 1958
III - La contribution de l’ONU dans la marche du Cameroun français vers l’indépendance
♥ En 1946, le Cameroun devient territoire sous tutelle de l‘ONU avec pour objectif l‘évolution vers l'indépendance.
♥ L’ONU, tribune d’expression des nationalistes Camerounais de tout bord.
Exemple : Discours d’UM NYOBE à la tribune des Nations Unis en 1952.
♥ L’ONU a envoyé plusieurs missions d'enquête au Cameroun pour s'assurer de l’effectivité des missions de la France et vérifier les déclarations des pétitionnaires Upécistes.
Exemple : en 1952. I’ONU a exercé des pressions sur le gouvernement Français, ce qui a abouti à la levée de la tutelle sur le Cameroun Français en 1959.
Conclusion
Dès 1944, le Cameroun Français bénéficie d'un contexte favorable qui le conduit à l'indépendance. Cette indépendance est acquise en Janvier 1960 grâce à l'action combinée des partis politiques de la France et de l‘ONU. En revanche l’accession à l'indépendance du Cameroun français a-t-elle marqué la libération intégrale du territoire Camerounais ?