Introduction
Née en Août 1983 par décret présidentiel, la province de l’Adamaoua qui occupe le plateau du même nom est située dans la partie centrale du Cameroun précisément entre le 6° et le 8° de latitude Nord. C’est un bloc cristallin limité au Sud par le plateau Sud-Camerounais, au Nord par la cuvette de la Benoué ; à l’Est de la RCA et à l’Ouest du Nigeria. La vie économique dans cette région est axée principalement sur l’élevage et l’agriculture qui malgré quelques atouts sont en proie à des nombreuses difficultés. Quelles sont les conditions favorables et les difficultés de l’agriculture dans la province de l’Adamaoua ? Pour bien aborder cette problématique il paraît pertinent d’esquisser tout d’abord les forces de l’agriculture dans la province de l’Adamaoua, avant de mettre en exergue les freins à l’essor de cette activité économique.
Développement
Plusieurs facteurs positifs soutiennent les activités agricoles et pastorales dans le plateau de l’Adamaoua. Ces facteurs sont à la fois naturels, économiques, politiques.
1. Les facteurs naturels :
L’abondance des pâturages de bonne qualité qui font de l’Adamaoua la première région d’élevage du pays ; le climat frais et humide permet la pratique de deux récoltes au moins par an comme au Sud. L’existence de nombreux cours d’eau dans la région constitue un important potentiel hydraulique pour le breuvage des animaux et l’irrigation.
2. Les facteurs politico-économiques :
Des efforts de modernisation de l’élevage par le gouvernement et la coopération internationale sont louables : construction de la station zootechnique de WAKWA à 15km de Ngaoundéré. Celle-ci met l’accent sur la sélection des espèces bovines, la lutte contre les maladies du bétail (les épizooties). Le passage du chemin de fer depuis 1974 permet d’intensifier les échanges inter régionaux et le désenclavement de l’Adamaoua. Les activités rurales bénéficient de nombreux atouts dans la province de l’Adamaoua mais elles sont en proie à de nombreuses difficultés.
De nombreux handicaps entravent le développement harmonieux des activités pastorales et agricoles dans la province de l’Adamaoua. Ils sont surtout d’ordre naturel, économique, humain et technique.
Les sols dans l’ensemble sont infertiles à cause du phénomène de latéralisation qui produit des croûtes non favorables à l’agriculture ; le relief particulièrement accidenté ne favorise pas la création d’unités d’exploitation agricole à grande échelle, ni l’ouverture des routes devant permettre l’évacuation des produits agricoles de leurs zones de production vers les centres urbains.
Les routes sont très insuffisantes et le chemin de fer ne s’arrête qu’à Ngaoundéré car la partie septentrionale de l’Adamaoua est une immense falaise abrupte.
Une sous qualification généralisée de la main-d’œuvre doublée des techniques culturales et d’outillage agricole archaïques et rudimentaires n’est pas de nature à booster le développement de l’agriculture dans la province de l’Adamaoua. En outre le sous-peuplement de la région ne peut pas permettre son exploitation judicieuse.
Conclusion
L’agriculture dans la province de l’Adamaoua est une activité secondaire par rapport à l’élevage. Les conditions naturelles, humaines et économiques dans l’ensemble sont défavorables pour son épanouissement : sols croûteux, relief accidenté, analphabétisme, insuffisance des voies de communication…Une réelle volonté politique doublée de changement de mentalités ne serait-elle pas une solution efficace à cette situation ?