I. Communication /5pts
l; a. Dans le 1ere paragraphe, c'est un narrateur anonyme, inconnu et omniscient qui relate, à la 3 personne, les aventures de Julien comme l’attestent ces indices :
• Les pronoms personnels sujets “il” (6 occurrences),
• Les pronoms personnels compléments “lui“ (2 occurrences), “se” (3occurrences),
• Les adjectifs possessifs “son” (1 occurrence) et “sa” (l occurrence). 0,5pt x 2-= 1 pt
Dans le 2° paragraphe, la parole est donnée au personnage, Julien Sorel, qui plaide sa propre cause. On le reconnaît comme émetteur grâce aux marques de la 1ere personne suivantes :
• Le pronom personnel sujet "je" (2 occurrences),
• Les pronoms personnels compléments “me" (1 occurrence), “ma’’ (1 occurrence),
• L’adjectif possessif “mes” (1 occurrence).
b. Ce mélange de voix indique qu’il s’agît d’un dialogue inséré dans le récit. 1 pt
2.a. La phrase : « Je n‘ai point l’honneur d’appartenir à votre classe » comporte un présupposé et des sous-entendus :
- Le présupposé est : «Tous ses interlocuteurs (les jurés, la cour) appartiennent à une même classe ». 1 pt
- Le sous-entendu est : « Mon jugement ne saurait être-équitable ». 1 pt
2.b. Julien Sorel pense que la cour qui le juge est partiale et affidée (assujettie) au système. Elle rendra donc un jugement à la faveur de la classe bourgeoise. 1 pt
II. Morphosyntaxe / 5pts.
1.a. Dans le 1ere paragraphe, on dénombre 12 verbes conjugués dont :
Indices textuels | Temps | Valeur |
"commence" | présent de l'indicatif | Énonciative (le locuteur exprime son ressenti du moment) |
"avait dominé", "avait gardé" | plus-que parfait de l'indicatif | Accompli. Exprime des actions passées, achevées, antérieures à d'autres exprimées au passé simple |
"pensa"x2, "se sentit", "demanda", "se leva", "semblèrent" | passé simple de l'indicatif | Actions brèves ou ponctuelles du passé. Valeur narrative. Ce sont les actions exprimées au passé simple qui forment la trame du récit |
"avait", "voyait" | Imparfait de l'indicatif | Valeur durative/descriptive |
"pleurerait: | Conditionnel présent | Valeur hypothétique |
b. L’alternance de ces temps se justifie par le souci de bien restituer la chronologie des événements. (En effet dans ce récit relatant des faits passés (passé simple), les actions exprimées au plus-que-parfait sont antérieures à celles au passé simple ; l’imparfait décrit, le présent exprime sa pensée, et le conditionnel lui permet d’émettre une supposition par rapport à un fait observé).
2 a. Dans le passage : «Voilà mon crime... bourgeois indignés », on dénombre les négations suivantes :
- ‘’Je ne suis point jugé par mes pairs”.
- “ je ne vois point sur les bancs des jurés quelque paysan enrichi”.
Ces négations mettent en évidence, dans la constitution du jury, une injustice qui risque de causer du tort à l’accusé, parce qu’il est jugé par des gens appartenant tous à une classe sociale différente de la sienne.
b. Cette négation laisse présager une issue défavorable à l'accusé.
III Sémantique / 5 pts. .
1. a. L’extrait : « Mais quand je serais moins coupable, je vois des hommes qui, sans s’arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir» signifie que Julien Sorel pense que cette cour ne prendra pas en compte les circonstances atténuantes, mais le condamnent avec une extrême sévérité.
b. Julien juge cette cour extrêmement partiale. Il ne se fait aucune illusion sur l’issue du procès ; il sait qu’il sera condamné à mort.
2.a. Le champ lexical du désespoir est constitué des mots et expressions:
« Le dernier de mes jours»,
«Au moment de la mort »,
« je ne vous demande aucune grâce »,
« Je ne me fais point d’Illusion »,
« La mort m ‘attend »,
«Je ne suis point jugé par mes pairs ».
b. Ce champ lexical indique que Julien est résigné à la mort qui l’attend certainement à l’issue du procès.
IV Rhétorique des textes / 5pts.
1.a. La stratégie argumentative de Julien Sorel se déploie comme suit :
- Julien plaide coupable ; '
- Il reconnaît la gravité de son crime ;
- Il souligne la différence de classes entre ses juges et lui ;
- Il dénonce la partialité de la justice en montrant qu'il sera condamné, non à cause du crime commis, mais en raison de sa différence de classe.
Il adopte donc une démarche concessive : il admet sa culpabilité, mais retourne l’accusation contre ses juges.
b. Julien a atteint son objectif parce qu’il suscite la colère de l'avocat (accusateur) “ l’avocat général, qui aspirait aux faveurs de l’aristocratie, bondissait sur son siège” et la compassion des femmes “toutes les femmes fondaient en larmes”.
2.a. Dans ce texte, on peut identifier les tonalités suivantes :
La tonalité satirique : Julien Sorel dénonce la partialité de la justice qui va le condamner non à cause du crime qu’il a commis, mais en raison de sa classe sociale différente.
Indices :
“Je n ‘ai point l’honneur d‘appartenir à votre classe”
“je ne suis point jugé par mes pairs".
“je ne vois point sur les bancs des jurés quelque paysan enrichi"...
Il montre que le jugement sera fondé, non sur les faits, mais sur l'appartenance à une classe, ce qui constitue une injustice.
La tonalité tragique : Selon Julien Sorel, quel que soit le cas, il sera condamné à mort.
Indices :
« Le dernier de mes jours»,
«Au moment de la mort»,
«Je ne vous demande aucune grâce »,
«Je ne me fais point d’illusion »,
« La mort m‘attend »,
«Je ne suis point juge par mes pairs ».
Cette tonalité met en évidence la fatalité de l‘issue du procès pour Julien.
La tonalité pathétique : La présentation de la situation de Julien suscite la compassion pour ce jeune homme appelé à mourir.
Indices :
« Sans s’arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié »
« Opprimés par la pauvre »
« Nés dans une classe inférieure »,
« La bassesse de sa fortune »,
« Toutes les femmes fondaient en lames ».
La tonalité lyrique : Julien exprime ses sentiments : indices
« L’horreur du Mépris »,
« Un paysan qui ses révolté »,
« Il dit tout ce qu’il avait sur le cœur »,
Les marques de la 1ere personne : les pronoms personnels, les adjectifs possessifs, etc.
b. La tonalité satirique permet de dénoncer l’iniquité de la justice qui va condamner Julien pour de mauvaises raisons.
La tonalité tragique révèle la fatalité de l’issue du procès pour Julien.
La tonalité pathétique suscite la compassion du public pour le jeune homme promis à la mort.
La tonalité lyrique montre l’épanchement du cœur de Julien.