Correction sujet I
I- Communication
1. Dans ce texte, on peut identifier deux types d’énoncés : un récit et un discours. Dans le récit, un narrateur omniscient, inconnu, raconte les mésaventures de Meka dont la présence par les indices à la 3 ème personne, notamment : le pronom personnel sujet : « il », 16 occurrences ; les pronoms personnels complément « le » et « lui », respectivement 2 et 3 occurrences.
Quant au discours, il est un dialogue au discours direct dans lequel Meka s’adresse aux gardes. Il utilise tour à tour : les marques de la 2ième personne matérialisée ici par les verbes à l’impératif « ouvrez » 2 fois, « oserez-vous » 1 occurrence ; les marques de la 1 ère personne (le pronom personnel complément « me », une occurrence, l’adjectif possessif « mes », une occurrence.
En somme, il s’agit d’un discours intégré au récit qui rend l’action plus authentique, plus vivante, plus vraisemblable, par le biais du discours indirect libre.
2. Dans ce texte, on distingue deux types de substituts du référent « garde » : les substituts grammaticaux (ils, leur) qui sont neutres ; les substituts lexicaux : « policiers, chiens dégénérés,
pauvre type, esclaves des incirconcis, salauds, fils de putains ».
Ces substituts appartiennent au registre familier, relâché, voire même ordurier. Ils sont chargées d’une connotation péjorative et traduisent la colère de Meka, son indignation, son mépris pour les gardes.
II-Morphosyntaxe
1. On peut repérer 3 phrases interrogatives dans le texte. Les deux premières sont rhétoriques.
« Mais lui Meka, les accepterait-il ? » Exprimant les délibérations intérieures de Meka au sujet de l’attitude à adopter vis-à-vis des gardes.
« A quoi servirait-il d’être innocent et humble dans ce monde où la vertu et l’honnêteté ne payaient plus ? » Exprimant l’amertume, le désenchantement de Meka face à la déliquescence de la société.
La 3ième phrase interrogative « Oserez-vous me garder ? » est une question chargée de menace que Meka profère aux gardes. Dans sa colère il défie les policiers.
On dénombre quinze points d’exclamations dans le texte. Deux accompagnent des interjections :
« Ah ! » et « Bah », exprimant la commisération de Meka pour les gardes, tout comme « les pauvres gardes », « c’étaient de pauvres types ! »
D’autres exclamations expriment le désenchantement de Meka au sujet de la valeur accordée à l’homme dans cette société « où l’homme était devenu impersonnel comme un grain de sable dans le désert. » Une phrase exclamative exhorte Meka au courage : « il n’était pas encore au cimetière ! »
Mais la plupart des exclamations du texte expriment la colère, l’indignation de Meka au sujet de l’injustice dont il a été l’objet. C’est ce qui explique les injures qu’il lance aux gardes : « esclaves des incirconcis ! », « Salauds ! », « fils de putains ! » ou encore les ordres qu’il leur donne « Ouvrez ! » 2 fois.
En somme, Meka ayant été victime d’une injustice est en proie à des sentiments complexes que le narrateur qualifie de « contradictoires ».
2. Dans le premier paragraphe, 8 verbes sont conjugués au conditionnel présent. « Ferait » ; pousserait », « garderait », « planterait », « blêmirait », « prendraient », « accepterait », « ferait ». Ils expriment des éventualités. Meka imagine la scène qui se déroulerait lorsqu’il serait présenté au chef des blancs. Toutes ces hypothèses sont rendues dans le texte par le conditionnel présent. Dans ce récit au passé, ce conditionnel a valeur de futur du passé.
Par ailleurs, dix verbes sont conjugués aux temps de l’indicatif dont : 4 à l’imparfait « était », « était », étaient ». Si l’on considère également le sens de ces verbes, on se rend compte que tous sont des verbes d’état. Ces imparfaits ont une valeur descriptive puisqu’ils présentent les caractéristiques des
personnages (Meka et les gardes).
Trois verbes sont conjugués au passée simple ; « savoura », « imagina », « esquissa ». Ils expriment
les actions brèves ou ponctuelles.
Trois sont conjugués au présent de l’indicatif : « fait », « ont », « est », les deux premiers sont présents de vérité générale et le troisième est employé dans un gallicisme : « qu’est-ce que ».
III. Sémantique
1. Meka est partagé entre la magnanimité et la colère, entre la grandeur d’âme et l’indignation. Ces sentiments se réfèrent par les indices suivants :
• La grandeur d’âme ou la magnanimité : « pauvre gardes », « à quoi bon leur en vouloir », « pauvre types », « leur pardonner », « excuses » : bien ayant subi une injustice, Meka est assez disposé à pardonner à ses bourreaux.
• La colère ou l’indignation : « vouant intérieurement à tous les diables », « coups de pied » ; tous les termes injurieux : « esclaves des incirconcis », « hurla », « salauds », « fils de putain », « criait à faire sauter le toit », « abreuver d’injures les gardes ».
• La présence de ces deux sentiments s’explique par le fait que Meka victime d’une injustice, se laisse aller à la juste colère qu’infère un tel acte. Mais, il est aussi assez disposé à pardonner en les vouant intérieurement à tous les diables. »
N.B. : On peut aussi trouver le champ lexical de la satisfaction (savoura, esquissa, éclata de rire, planterait, tressauter...) opposé à la colère.
2. Sens des mots :
« Mépris » : confusion, erreur / « Mépris » : dédain, absence de considération.
Ces deux mots sont assez proches par le son, mais différents et change totalement de sens suivant qu’ils sont au féminin ou au masculin.
IV-Rhétorique
1. La figure de style contenu dans cette phrase est la métonymie de la partie pour le tout ou synecdoque. A travers les omoplates, c’est le dos tout entier qui est désigné, et qui désigne l’homme renversé, signe de la défaite, de la capitulation. (Le vaillant Meka ne saurait s’imaginer un instant dans cette position de vaincu.)
2. Meka ayant subi une injustice est en proie à une colère. Cependant, enfermé seul dans une cellule, il n’a personne contre qui se défouler. Il en arrive à poser des actes incohérents si bien qu’on a l’impression qu’il a perdu la raison sous le coup de la colère. Ainsi, il débite des propos sans suite, erre comme une âme en peine, simule une bagarre, s’agite comme un possédé, crie à tue-tête, rit sans raison, insulte les gardes absents...
Au regard de tout ce qui précède, on peut dire que le ton de ce texte est dramatique, voire tragique, car Meka semble avoir perdu la raison sous le coup de la colère.
On pourrait tolérer le ton comique pour les élèves qui se limitent au niveau des actes et propos incohérents de Meka.
Correction sujet II
I – Communication
1- La présence du locuteur se manifeste à travers les indices suivants : les pronoms personnels de la 1ère personne : « je » 4 occurrences, « m’ », 1 occurrence, les adjectifs possessifs : « nos » 2 occurrences et l’impératif « restons ».
Tous ces indices renvoient au poète, Guillaume Apollinaire qui signe son texte (cf paratexte).
2- Le parle de l’être aimé, de leur amour, de lui-même, du temps qui passe, du pont Mirabeau (l’énumération n’est pas exhaustive). Il s’agit ainsi des êtres et des choses.
a- Les êtres vivants : le poète et l’être aimé. Les termes qui y renvoient sont : « je, m’ » (pronom substituts), « les mains dans les mains », « nos bras » (valeur métonymique renvoyant au poète et à l’être aimé
b- Les choses : L’amour – La fuite du temps – Le pont Mirabeau.
• L’amour : « Nos amours » (trois occurrences). « Le pont de nos bras » (représentation
métaphorique), « les mains dans les mains », « des éternels regards, l’onde si lasse ». Ces expressions
se référèrent à l’amour.
• La fuite du temps : La fuite du temps se manifeste dans le texte à travers les expressions suivantes :
« coule », « m’en souvienne », « vienne la nuit », « sonne l’heure », « les jours s’en vont », « passe »,
« l’amour s’en va », « comme cette eau courante ».
• Le pont Mirabeau : coule, la Seine, l’onde, comme cette eau courante expressions qui renvoient au point.
Ces termes ajoutent à l’amour un sentiment de nostalgie, ils expriment la force de l’amour d’antan, cet amour s’en va et meurt. Le temps se caractérise par sa fugacité, sa fuite inexorable
comparable à l’écoulement de l’eau sous le pont. Le poète et le pont assistent à cette fuite du temps.
3- Le locuteur s’adresse à lui-même (épanchement de l’amoureux) et à l’être aimé dont il déplore le départ. De plus, il s’adresse, en s’exprimant dans une œuvre littéraire à tous les amoureux et à tout
lecteur virtuel.
II- Morphosyntaxe
1. L’absence de ponctuation est la caractéristique de la poésie moderne. Cette absence marque la fluidité de l’eau, la fuite du temps et de l’amour. C’est aussi un signe de liberté, d’affranchissement par rapport des contraintes poétique de l’indicatif.
2. Le présent du subjonctif : « Souvienne », « vienne (4) », « sonne (4) ».
Le présent de l’indicatif : « coule », « s’en vont », « demeure (4) », « s’en va », « passent », « reviennent ». Le présent de l’indicatif exprime quelque chose de réel, il restitue la réalité, la violence des sentiments du poète. Tandis que le subjonctif présent rythme le temps et en traduit la fuite et les incertitudes.
III- Sémantique
1- Les deux principaux thèmes sont :
• La fuite du temps : « souvienne » ; «vienne la nuit», « les jours s’en vont », « passent les
• jours », « passent les semaines », « temps passé », « l’espérance », « la vie », « sonne l’heure ». L’amour malheureux : « la peine », « souvienne », « pont de nos bras », « l’onde si lasse », « vienne la nuit », « sonne l’heure », « les jours s’en vont », « l’espérance », « la vie ».
Les éléments de l’un des thèmes se retrouvent dans l’autre, l’amour malheureux est inclus dans le
temps qui passe. Le pont stable joue le rôle du témoin de la succession des événements, de la naissance d’un amour heureux à sa dégradation. La fuite et la mobilisation sont aussi mises en exergue par la stabilité et la permanence du pont et du poète.
2- Le « pont » représente un ouvrage d’art, symbole de la stabilité, de la permanence de la continuité.
Il joue un rôle de témoin. Le groupe de mots « s’en va » symbolise la fuite du temps, de l’amour évanescent, de l’incertitude.
IV- Rhétorique
1- Les mètres utilisés sont des décasyllabes (8 vers), les tétrasyllabes (4 vers), les hexasyllabes (4vers) et les heptasyllabes (8 vers). La variation des mètres produit un effet de liberté et de mouvement contrôlé cependant par le retour régulier des heptasyllabes.
2- Le lexique de l’affectivité (« joie », « peine », « les jours s’en vont », « je demeure... »), L’utilisation fréquente de la première personne (« je », « m’ »), l’absence de ponctuation (signe d’épanchement), le rythme (fluidité) et les thèmes (fuite du temps, amour) sont des indices qui donnent à ce texte une tonalité lyrique.
3- Les images employées dans le texte sont : la comparaison (« comme cette eau courante »). La métaphore (« sous/le pont de nos bras passe/ Des éternels regards l’onde si lasse »). La personnification : « onde si lasse », « l’amour s’en va ». L’espérance est violente.
Ces images produisent un effet de mobilité et de fugacité. Elles permettent d’insister sur la fuite du temps et de l’amour.
Correction sujet III
I-Communication
1.a) L’émetteur de ce texte se reconnait à travers les pronoms personnels « vous » et « nous » qui partage les mêmes valeurs ; en partant des prétendus conservateurs, il parle aussi de lui donc de
« nous »
Le récepteur quant à lui s’identifie à partir du pronom personnel de la deuxième personne du pluriel
« vous » et sa variante, adjectif possessif « votre » (15 occurrences).
b) « Vous » ouvre le texte et est parfois repris tout au long du 1 er paragraphe. Outre l’effet d’insistance lié à sa récurrence, l’utilisation du « vous dans la 1 ère phrase a une note interpellatrice qui attire l’attention de la pensée authentique sur l’image qu’il peut donner de lui ou sur les attaques auxquelles l’expose de la part des tenants de la pensée post-modernisme.
2-a) Les modalisateurs de ce texte peuvent être classés en deux grandes catégories. D’abord les caractéristiques lexicales « hiérarchies sévère », « impossible », « salauds », « puritain », « peine-à-jour », « criminelle », « despotique », « âge autoritaire » ... Ensuite les modalisateurs de degré de certitude : « comme Kant », « décisif », « effectivement », indéfectiblement »...
La modalisation se manifeste par l’emploi d’un vocabulaire, des constructions exprimant une opinion, une évaluation, des sentiments, etc.
b) L’auteur tourne en dérision ceux qui sont pour le mélange des valeurs. Il critique le désordre et déplore que le chaos supplante une certaine rigueur.
II- Morphosyntaxe
1.a) Dans la première phrase qui va de « vous voilà... peine-à-jour », la reprise de la conjonction de subordination « si » (5 occurrences) qui justifie la prédominance de la subordonnée circonstancielle hypothétique (encore appelée subordonnée de supposition.)
b) L’émetteur émet des suppositions pour mieux organiser son argumentation et tirer une conclusion. C’est une suite de syllogisme : si vous condamnez l’amalgame, la confusion des valeurs, alors vous êtes considérés comme salaud.
2) Nous relevons cinq occurrences des deux points dans ce texte.
Dans les passages : « vous n’avez qu’un désir ... », « la même chose que les lumières ... » et « que le tiercé ou le rok’n roll : ... », Ils annoncent une explication car ils peuvent être acceptés ou remplacés par parce que ou c’est-à-dire.
Dans les passages « votre attitude est trois fois criminelle :... », « Vous voilà prévenus :... », ils annoncent une énumération car ils introduisent une série d’attitudes.
III- Sémantique
1.a) Les champs lexicaux qui s’opposent sont :
• le champ lexical de la confusion, du vulgaire, du mélange, déborde, libertinage, etc. (« confusion mental, abrutir l’esprit, indistinction, vivre à la carte, signe d’égalité : tiercé, rock’n’roll’)
• le champ lexical de la rigueur intellectuelle, de la hiérarchisation des valeurs, du discernement (« valeur, ordre moral, puritain, intransigeance, hiérarchie sévère, méditation, éveille l’esprit, Montaigne, Beethoven »)
b) L’association de ces 2 groupes lexicaux débouche sur la critique du désordre, de la facilité et le regret de l’absence d’une certaine rigueur, de culte de l’excellence.
2-a) Pour les amateurs de belles lettres, l’expression « L’auteur des Essais » qui désigne Montaigne est chargée d’une connotation positive et symbolise un esprit éveillé et tolérant tandis que un empereur de la télévision », comme adepte de l’endoctrinement et l’aboutissement est chargée d’une connotation péjorative.
b) Les substituts de « l’auteur des Essais » sont : « une méditation conçue pour éveiller l’esprit », « l’homme indépendant », « grande personne », ceux de « un empereur de télévision sont : « un spectacle fait pour l’abrutir », « salauds, « peine-à-jour », « puritain », « despotique ».
IV-Rhétorique
1- La tonalité est polémique, ironique et satirique.
• Polémique : L’auteur s’attaque à la thèse adverse : la confusion mentale l’indistinction.
Justification
• Lexical (opposition du champ lexical de l’idéal au champ lexical de la dépréciation
• Stylistique [l’hyperbole qui se gausse des vedettes du petit écran (Empereur de la télévision)]
• Grammatical : structure des phrases avec profusion des subordonnées
• Ironique : État compris dans « vous », l’auteur prend à son compte les allégations de ses détracteurs « vous êtes des salauds et des peine-à-jouir
• Traduction : nos détracteurs nous appellent des salauds etc....
• Satirique : il condamne cette attitude qui consiste à mettre sur un même plan des idées contradictoires, élevés l’esprit et l’abrutir.