Correction sujet I
Résumé : Diagnostic de l’enseignement en Afrique
Tout le monde sait que l’enseignement en Afrique est en difficulté. Cela se traduit par le caractère inadapté de son système éducatif. Pour certains, la cause principale de la crise est l’inadéquation des programmes avec les besoins de la société. Il en résulte que les multiples réformes scolaires ont échoué. Et plus la crise perdure plus ses effets s’accentuent. A ces problèmes vient se greffer celui de la maîtrise insuffisante de la langue française. Pourtant, rien ne justifie que nous n’arrivions pas à nous séparer de cette langue plus de cinquante ans après les indépendances. Une autre absurdité est que le français des manuels est en déphasage avec celui de l’enseignant et de l’apprenant. Cependant, la rédaction des manuels de français de façon endogène ne résout pas le problème puisque cela produit une langue abâtardie qui complique les problèmes des apprenants. Une dernière incongruité est que les étudiants recourent à la langue africaine pour comprendre les cours dispensés en français. Logiquement, l’on peut s’interroger sur la pertinence de garder le français comme seul médium de l’enseignement. (177 mots)
Vocabulaire
Une langue abâtardie : une langue qui a perdu ses qualités originelles au point de devenir méconnaissable Vecteur d’enseignement : le français est utilisé dans beaucoup de pays africains comme langue de transmission et de réception des connaissances à l’école. Les différentes matières sont enseignées en français.
Discussion
NB : La discussion est une mini dissertation, c’est pourquoi nous n’avons pas jugé utile de traiter les exercices dans leur entièreté. Nous nous sommes contentés de jeter des idées allant dans le sens du traitement de l’exercice.
Sujet : L’auteur du texte se demande pourquoi ne pas faire de la langue du plus grand nombre le véhicule des connaissances. Qu’en pensez-vous ?
Introduction
Les Français ont mis à profit la colonisation pour imposer leur langue comme vecteur d’enseignement et cela au détriment des langues nationales. C’est pourquoi, nombreux sont les Africains qui plaident pour la réhabilitation des langues nationales et leur usage à l’école. C’est le cas de Mukala Kadima Nzuji qui suggère d’utiliser la langue du plus grand nombre, en lieu et place de la langue du colon. En quoi cette proposition peut-elle se défendre ? Et quelles sont ses limites ?
Thèse de l’auteur
Il est pertinent d’utiliser la langue du plus grand nombre comme véhicule des connaissances dans les pays africains.
Argument 1 : Il est plus logique de choisir le plus grand nombre qu’une langue issue d’un groupe minoritaire.
Argument 2 : Le choix de la langue du plus grand nombre est un critère démocratique
Argument 3 : Le choix de la langue du plus grand nombre peut atténuer les risques de tensions sociales.
Antithèse
Argument 1 : Frustration des populations dont la langue n’a pas été retenue. Ce problème est d’autant plus prononcé que les pays africains comptent une multitude de langues.
Argument 2 : La langue du plus grand nombre peut ne pas résister à la concurrence des autres langues au plan international. La Tanzanie a choisi le Swalili, une langue minoritaire et celle-ci s’imposée à la sous-région.
Argument 3 : L’utilisation de la langue du plus grand nombre rend la communication entre les pays africains presque impossible.
Correction sujet II
Chefs d’États irresponsables
1- Résumé
L’État en Afrique est perçu comme un bien privé et ceux qui profitent de cette situation sont les dirigeants africains. Certains leaders politiques africains font preuve de manque de responsabilité dans la gestion des affaires de la cité. Cet état de fait s’apparente à la mort de l’Etat. C’est tout le contraire du dirigeant colonial ainsi que des chefs traditionnels. Ces derniers étaient tenus par exemple à la responsabilité grâce à des mécanismes sociaux qui, malheureusement n’existent pas aujourd’hui. C’est pourquoi, les dirigeants africains sont plus légaux que légitimes. Outre ce défaut, ils accusent aussi des failles au plan éthique et moral. Aussi ne méritent-ils pas l’appellation d’élites. Le fait qu’ils rechignent à répondre de leurs actions vient davantage accentuer ce manque de légitimité. Or, sans cette qualité il est impossible aux leaders politiques africains d’asseoir leur autorité à l’image des chefs traditionnels de certains pays (150 mots).
2- Vocabulaire :
• L’esprit d’irresponsabilité : les élites africaines rechignent à répondre de leurs actes dans leur gouvernance. C’est ce défaut que l’auteur qualifie d’esprit d’irresponsabilité.
• Être au-dessus du commun des gens : pour KI-ZERBO, une élite doit incarner des valeurs qui ne sont pas à la portée de tout le monde. Les gens qui appartiennent à cette élite doivent donc être au-dessus du commun des gens, du citoyen ordinaire.
3- Discussion
Sujet : « Les chefs d’États ont une tendance à vouloir diriger sans répondre de leurs actes. » A l’aide d’exemples précis, discutez cette affirmation de Joseph Ki-Zerbo.
Thèse
Les chefs d’États africains rechignent à rendre compte de leurs actes
Argument 1 : ils se prennent pour des demi-dieux, n’ayant de compte à rendre à personne.
Exemple : ils décident des politiques sans consulter, de manière solitaire.
Argument 2 : ils ont les institutions à leurs bottes
Exemple : une justice aux ordres
Transition : Si certains chefs d’États africains s’inscrivent dans cette logique, d’autres s’illustrent par de bons comportements.
Antithèse
Tous les chefs d’Etats ne sont pas logés à la même enseigne
Argument 1 : Des chefs d’Etats africains ont le sens de la redevabilité et de la transparence.
Exemple : Paul KAGAME au Rwanda
Argument 2 : Des chefs d’Etats africains sont entrés dans l’histoire pour avoir incarné de grandes valeurs morales et politiques.
Exemple : Nelson Mandela en Afrique du Sud et Julius Nyerere en Tanzanie.
Il est donc exagéré de mettre tous les chefs d’Etats africains dans le même sac.
Correction sujet III
Contraction de texte N°3 : Que faire ? ( Norbert Zongo)
1- Résumé
Dans le contexte tourmenté de son pays, Lénine s’était posé la question suivante : que faire ? Cette interrogation doit être d’actualité en Afrique si l’on veut résoudre les difficultés que traverse le continent noir. De ce point de vue, l’on doit se poser la question de savoir si l’Afrique sortira la tête de l’eau. Deux camps s’affrontent autour de cette question. Il y a d’abord celui des pessimistes pour lesquels le sort du continent noir est déjà scellé. Il y a ensuite ceux qui pensent le contraire. Pour cette dernière catégorie de gens, l’Afrique est promise à un bel avenir pour peu que les Africains le veuillent. Chaque camp a ses raisons. Mais l’essentiel est que les Africains s’accordent le temps de s’interroger, de se poser permanemment des questions à l’effet d’améliorer l’existant. Cette faculté à se poser les bonnes questions à tout moment est capitale à la vie. Aussi nous les Africains, ne devons jamais arrêter de nous interroger si nous voulons progresser. (164 mots)
2- Vocabulaire
Il en est la charpente : le questionnement est le pilier qui soutient l’existence humaine. C’est une qualité essentielle à la vie de l’homme. C’est pourquoi Norbert Zongo dit qu’il est la charpente de la vie.
La culture de la défaite : c’est le défaut qui consiste à ne plus se poser des questions et à s’installer dans la résignation.
3- Discussion
Sujet : Expliquez et discutez l’opinion suivante que l’auteur attribue aux Afro-optimistes : « l’Afrique a d’énormes richesses et a des populations jeunes, dynamiques. Même par un raccourci, elle rattrapera les autres »
Thèse :
L’Afrique a des atouts pour se développer
Argument 1 : Richesses de son sous-sol.
Exemple : or, bauxite, diamant, pétrole…
Argument 2 : Des terres vierges et fertiles
Exemple : Dans plusieurs pays africains, d’innombrables terres cultivables sont inexploitées
Arguments 3 : Des populations jeunes et dynamiques
Exemple : Beaucoup de bras valides et d’intellectuels
Antithèse :
Ces atouts n’induisent pas automatiquement le développement
Argument 1 : Les ressources humaines ne sont pas bien formées et valorisées. Ce sont les autres continents qui réfléchissent à notre place.
Exemple : les débats actuels sur l’éco.
Argument 2 : La culture du travail bien fait n’est pas la chose la mieux partagée.
Exemple : promotion d’une éducation civique et morale
Argument 3 : Les dirigeants africaines ne sont pas toujours responsables, visionnaires et patriotes
Exemple : Nelson Mandela, Thomas Sankara, constituent des cas isolés malheureusement face aux Mobutu qui étaient fiers d’être plus riches que leur pays.
Si toutes ces conditions ne sont pas réunies, les richesses et la jeunesse de la population africaine ne suffisent pas pour enclencher le développement. C’est pourquoi d’ailleurs aucun pays africain en dehors de l’Afrique du Sud ne fait partie des nations développées.