PARTIE A: L’évaluation des ressources 9 pts
Al. L’évaluation des savoirs 4 pts
Définition, citations et auteurs :
Consciencisme: Concept de Kwame Nkrumah, littéralement, «philosophie de la conscience», déclinant et promouvant la révolution mentale: changement de la manière d'être, de sentir, de penser et d’agir d’un groupe, ici les Africains; 1 pt
Mouvement philosophique et idéologique visant la restauration de la conscience historique africaine ou la transformation de la mentalité africaine. 1 pt
• « Le Consciencisme répond […] au projet classique d'une philosophie de la conscience » (Paulin Hountondji) 1 pt
• « L'interrogation du Consciencisme porte sur une possibilité essentielle de nous-mêmes...» (Marcien Towa, Essai)
« Le grand principe moral du Consciencisme est de traiter chaque être humain comme une fin en soi, et non comme un simple moyen»,( Kwame. Nknnnah, Le Consciencisme) 1 pt
Ethnophilosophie : Tendance philosophique africaine qui postule l’existence d’une philosophie négro-africaine spécifique, repérable à travers les contes, les proverbes et les données ethnologiques africaines.
« L ethnophilosophie trahit à la fois l’ethnologie et la philosophie. » (Marcien Towa, Essai)
« Assumons à bon escient l‘ethnophilosophie qui est notre destin à tous » (Meinrad Pierre Hebga).
« L'ethnophilosophie es! une pré-philosophie qui se prend à tort pour de la méta-philosophie.» (Paulin Hountondji)
A.2. L’évaluation des savoir faire 5 pts
Citations
1. « Déterrer une philosophie ce n’est pas encore philosopher.» citation de Marcien Towa
2. « Je dis qu’iI n‘y a pas de philosophie dans les proverbes. » citation de Ebénézer Njoh-Mouelle
3. « L’Afrique doit s’unir.» citation de Kwame Nkrumah
4. « Les Africains ne doivent avoir aucun complexe. » citation de Danielle Etounga-Mangellé
5. «Et si l’Afrique refusait le développement.» citation de Axelle Kabou
PARTIE B : L’évaluation de l’agir compétent 9 pts
Sujet : Commentaire philosophique de texte
« Si les hommes étaient ainsi disposés… l’appétit du plaisir et les passions sans fin. » (Spinoza, Traité théologico-politique, 1670)
Consigne : Tu feras du texte ci-dessus un commentaire philosophique en prenant en compte les tâches ci-après :
1. Compréhension du texte
Pour comprendre cet extrait de Traité théologico-politique du philosophe hollandais Baruch Spinoza, il faut prendre en considération ce qui suit : l’initiative spinoziste de proposer une conception de l’Etat et du pouvoir politique qui dissuade toute velléité négativiste et conforme la volonté et l’engagement citoyens dans la construction d’une société politique autour du respect de la légalité républicaine et de la sécurité nationale. Par ailleurs, Spinoza pose la nécessité de l’ordre sociopolitique par l’expression saine de l’autorité politique : l’État et l’autorité politique sont rendus possibles par la nécessité de réguler les appétits voraces et les passions sans freins nourris anarchiquement par les membres de la société. D’où son intérêt pour tout ce qui a trait à la valeur/importance de l’État dans son effort d’imposer à la société un ordre juridique préservant la paix et la justice sociale des mentalités égoïstes.
1ere tâche : Rédige une introduction dans laquelle partant de la situation du texte, tu dégageras le thème, le problème philosophique, la thèse de l’auteur et la problématique .
Thème: La société/le pouvoir de commandement (qui pourrait aussi renvoyer à l’autorité politique incarnée par l’État ou les lois).
Formulations du problème : Importance de la société/utilité/nécessité de la société ou du pouvoir de commandement, de l’État ou des lois en société/rôle du pouvoir ou de l’État, ou des lois.
Thèse: Pour Spinoza, le but du pouvoir de commandement est de contraindre les hommes à vivre sous les lois et non des appétits du plaisir et des passions incontrôlées. Autrement dit, l’État ou l’autorité politique, à travers l’arbitrage des lois, impose la discipline à ses membres.
Formulation de la problématique :
L’auteur a-t-il raison de discréditer la nature humaine en faisant prévaloir l’autorité des lois ?
Les lois, pour aussi justes qu’elles puissent paraître, ne seraient-elles pas en fait les vraies ennemies de l’homme et de la liberté ?
La position de fauteur vis-à-vis du pouvoir de commandement n’est-elle pas contestable, si l’on s’en tient aux dérives autoritaristes auxquelles il s’expose ?
2eme tâche : A partir de ta compréhension du texte et dans le respect des règles de la logique, élabore un développement comprenant une explication analytique, une réfutation et une réinterprétation
II. EXPLICATION ANALYTIQUE OU ANALYSE EXPLICATIVE.
Le texte dégage une structure binaire ainsi qu’il suit :
Articulation 1 : Défaillances de la nature humaine, l’homme est incapable de se gouverner suivant ce qu’enseigne la droite raison et succombe facilement à l’appétit du plaisir et aux passions de Pâme.
Articulation 2 : Nécessité des lois dans le cadre d’un pouvoir de commandement.
Les lois, dans l’État, permettent de modérer et de contraindre l’appétit du plaisir et les passions sans frein.
Transition : Toutefois, la conception spinoziste de l’État et des lois n’est-elle pas un peu trop idéalisée, au mépris des dérives auxquelles ils donnent souvent lieu?
IV. RÉFUTATION
Quelques points critiques peuvent être éventuellement formulés à l’encontre de la pensée de Spinoza:
Réfutation 1 : La vision, idyllique des lois, alliée à une lecture un peu trop pessimiste de la nature humaine, incline à la réserve, du moins si l’on considère avec Rousseau que l’homme est investi d’une bonté naturelle que la société s’emploie à dépraver.
Réfutation 2 :L’auteur semble également passer sous silence le fait que l’expression de l’autorité politique a tendance à s’exprimer aux dépens des citoyens. De là les tendances aux dérives totalitaristes et autoritaristes qui amenèrent les anarchistes à encourager la fin de l’État. Cf. la critique de Bakounine, Stimer, Proudhon, etc.
Réfutation 3: Spinoza semble enfin ignorer les dérives instrumentalistes vers lesquelles s’inclinent quelques États. Aussi certains y voient l’instrument aux mains de la classe dominante (État-bourgeois) pour l’exploitation de la classe ouvrière, prônant de facto le renversement de l’État. Cf. la critique de Marx, Engels, Lénine, Mao, etc.
Transitions: Ces critiques suffisent-elles à altérer la richesse de ce texte de Spinoza?
RÉINTERPRÉTATION / VALEUR/ INTÉRÊT DU TEXTE
Ces critiques, quoi qu’intéressantes, n’altèrent pas la richesse philosophique de cet extrait dans lequel Spinoza nous enseigne plusieurs choses: 3
1) La présence du pouvoir de commandement est rendue nécessaire par la volonté de dissoudre ou atténuer le chaos et l’anarchie créés par un assouvissement désordonné des instincts humains.
2) Appel à la vigilance critique vis-à-vis de l’État, afin que celui-ci ne perde jamais de vue sa mission première qui est de discipliner les hommes pour en faire des citoyens véritables, ayant un esprit vraiment républicain.
3) La promotion d’une conception de l’État comme garant de l’ordre et de la légalité républicaine. Voilà autant d’éléments qui attestent de l’intérêt philosophique de ce texte.
3eme tâche : Rédige une conclusion dans laquelle tu rappelleras succinctement le problème, la thèse, la critique et l’intérêt philosophique du texte.
Rappel du problème posé par l’auteur : l’importance de la société/importance des lois en société/rôle du pouvoir de commandement.
Rappel de la thèse de l’auteur : selon Spinoza, l’’État a pour but de discipliner les citoyens et de les amener à vivre en harmonie avec l’ensen1ble du corps social.
Rappel de la critique : Cette conception idyllique de l’État et des lois, assortie d'une lecture pessimiste de la nature humaine, semble pourtant discutable.
Raisons de l’intérêt philosophique : l’auteur souligne la nécessité d’adhérer à la mission régalienne de l’État qui est de contenir les pulsions individuelles de ses membres, afin de les contraindre à vivre dans l’ordre et l’harmonie, garants de ce qu’il appelle la « concorde nationale ».