Le candidat traitera l’un des trois sujets au choix
Sujet de type I : Contraction de texte et discussion
« Juridiquement, si l’on ose dire, la femme n'a d’existence qu’à titre d’épouse ou de mère dans les sociétés africaines, cela tient à ce que la société n’est pas composée seulement des vivants, mais surtout des morts. Ce sont les morts - les ancêtres qui ont jeté les bases du groupe qui sont les raisons de vivre des vivants ; perpétuer leur culte, nous l’avons vu, est le principal but de la vie ››.
Chaque membre de la société contribue à perpétuer le culte en rassurant le renouvellement des générations. Où alors se tiendra la femme célibataire dans ce milieu ? Puisqu’elle n’est pas apte à assurer le renouvellement des générations, ne s’excommunie-t’elle pas de « l’église familiale ›› et des avantages de son mystique ?
La pression des croyances et des traditions a forgé chez la femme africaine une véritable vocation de mère, à tel point que l’occasion de l’être lui manquant, c’est toute la raison de vivre qui lui manque. La société d’ailleurs lui dispense de nombreuses sanctions diffuses quand seulement elle tarde à se marier: elle est indiquée du doigt dans les rues, traitée de « pied plat ››, ce qui passe pour porter le malheur à l’homme; on l’appelle « le bois de feu refuse de consumer ››, ce qui est encore une bien grave injure.
La situation de la femme africaine en face du monde moderne devient le nœud gordien. Pour le trancher, c’est vers les solutions économiques que s’orientent les programmes politiques qui recherchent un meilleur destin pour la femme. En créant des sources de revenus, semble-t-on dire, on la libère de toute sujétion. Cela suppose un germe préalable l’individualisme; mais dans la vie africaine, tout découle de la communauté des vivants et des morts comme de même à son unique axe de référence. L’activité économique comme le reste est « fonction sociale ». Tirant des ressources des biens exploités en communauté, l/individu doit avoir, dans leur usage, cette même communauté pour la fin.
La civilisation offre à la femme noire sa libération, or son milieu est pour elle assujettissement sans retour aux exigences draconiennes de son groupe. L’évolution lui apporte son émancipation, or son groupe lui demande d'ignorer l’individualisme sous toutes ses formes, de vivre, de penser, d'agir pouf la communauté.
Aucun compromis ne paraît ici possible.
La femme est redevable de sa situation aux conditions sociales de son milieu ; des lors, n'y aurait-il pas a viser la situation sans remédier d’abord aux conditions qui l’ont créée ? D'autre part, la femme est, elle-même, la fidèle gardienne de ces conditions; comme éducatrice des jeunes générations, elle est le bastion des traditions. Ainsi, pour résoudre le problème de la femme, il faut d’abord résoudre l’ensemble des problèmes qui en sont la cause. Pour résoudre l’ensemble de ces problèmes, il faut auparavant libérer la femme de l’étreinte de la société. À la vérité, ce curieux phénomène de récurrence nous jette inlassablement dans un cercle vicieux.
Tant que les milieux africains demeureront farouchement enfermés dans l’inexpugnable retranchement de leurs traditions, tant que les cadres sociaux n’évolueront pas parallèlement à l’évolution des esprits, aucun changement profond ne doit être escompte dans la situation de la femme.
Un changement profond est cependant souhaitable. r
Maximilien Quenum, Afrique noire : rencontre avec l’occident, Nathan, 1961.
1. Résumé / 9 pts.
Ce texte comporte 586 mots. Analysez-le en 195 mots. Une marge de 20 mots en plus ou en moins sera tolérée. A la tin de votre analyse, vous préciserez le nombre de mots utilisés.
. 2. Discussion / 9pts.
Que pensez-vous de l’assertion de Maximilien Quénum selon laquelle : « La femme est la fidèle gardienne des conditions sociales de son milieu.››?
Vous répondrez à cette question dans une argumentation illustrée par des exemples concrets tirés de la vie quotidienne.
3 Présentation / 2 pts
Sujet de type II : Commentaire composé
On ne t’envoie pas en enfer, Ramla. Bien au contraire. Tu vas épouser un homme auprès duquel tu ne manqueras jamais de quoi te nourrir, de quoi t’habiller et tu auras plus de biens que tu ne puisses désirer.
Regarde ta demi-sœur Maimouna. Son époux peine à assurer le nécessaire et elle doit encore attendre que votre père la nourrisse et t’habille. C’est ça que tu veux vivre ? Jamais je ne te laisserai affronter la pauvreté.
-Tu ne me comprends pas, mère ! Je voulais dire...
Elle m'interrompt d'un geste de la main, baissant encore plus la voix, un pli sévère barre son front encore lisse : tu dois savoir une fois pour toutes que les décisions n’influencent pas que ta vie. Grandis, nom de Dieu !
Cela s’est passé de la même manière pour moi, pour tes tantes, pour toutes les femmes de la famille. Que veux-tu prouver ? Déjà tes jeunes sœurs risquent de ne plus être inscrites à l'école par ta faute. Tu as réussi à donner une idée négative de l’instruction par ton mauvais comportement. Ressaisis-toi, Rarnla. Estime-toi heureuse de ton sort et remercie plutôt Allah de ne pas te donner pire destin. Préféres-tu épouser ton cousin Moubarak, ce voyou, à la place de ta demi-sœur ?
- Bien sûr que non! fais-je d’une petite voix.
- Parce que crois-moi, la mère d'Hindou, elle, serait prête à tout pour que ce soit sa fille qui devienne la femme d’Alhadji Issa. Pourquoi veux-tu à tout prix m’humilier ?
- Je ne pourrai jamais t'humilier Diddi. Tu ne m’as pas comprise. Je dois accepter ce mariage pour une raison ou une autre. Mais moi, ce que je ressens ne compte pas ? Qui est-Ce qui Se Soucie aussi de moi ? Je ne veux pas me marier. Je voulais continuer mes études.
- Tu as déjà terminé tes études. Tu ne serais pas en train de te marier que tu resterais à la maison. Jamais ton père n’aurait permis que tu ailles à l’université. Ni ici ni encore moins ailleurs.
- C’est aussi pour cela que j’avais accepté d’épouser Aminou. Avec lui, j’aurais pu continuer et je l’aime.
- Alors ton amour est impuissant et inutile car il n’est pas réciproque, fait-elle impitoyablement. Arrête tes caprices une fois pour toutes sinon je me désolidarise de toi ! N’as-tu pas de dignité, Ramla ? Où as-tu perdu le sens de l`honneur qu’on t’a inculqué ?
Djaïli Amadou Amal, Munyal. Les Larmes de la patience, Yaoundé, Proximité, 2021, I7.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé sans dissocier le fond de la forme. À l’aide des champs lexicaux, des types de phrase, des temps verbaux, des figures de style, etc., vous pourrez montrer comment la conception intéressée du mariage chez Diddi brise les rêves de sa fille Ramla;
Sujet de type 3 : Dissertation littéraire
Un critique affirme au sujet de la fonction du poète du XXème siècle : Il « rejette l’esthétisme, cette attitude qui, en art, se résume à mettre l’accent sur l'aspect formel des œuvres. ››
Discutez cette pensée à la lumière des exemples tirés des œuvres poétiques lues ou étudiées.