Sujet de type 1 : Contraction de texte et discussion
Indications pour l’analyse du texte :
Thème : La condition de la femme africaine
Thèse : La précarité de la condition de la femme africaine est tributaire de beaucoup de facteurs.
Structure du texte : Le texte est constitué de 08 paragraphes dont les idées essentielles sont les suivantes :
Paragraphe 1: Affirmer que la seule place reconnue à la femme dans les sociétés africaines est celle d'épouse revient à reconnaître l’influence que les ancêtres continuent d’exercer sur la pensée collective.
Paragraphe 2 : La femme célibataire se trouve écartée de cette société dans laquelle chaque membre contribue à la pérennité s des générations.
Paragraphe 3 : Le poids des traditions a conféré à la femme la place de mère si bien que ne pas enfanter fait d’elle une paria.
Paragraphe 4 : La précarité de la situation de la femme africaine est devenue si préoccupante que pour lui redonner une certaine sécurité, il s’avère nécessaire d’envisager des solutions économiques.
Paragraphe 5 : Quoi que la modernisation offre à la femme un moyen d’émancipation, sa société continue de l’embrigader dans une conscience collective.
Paragraphe 6 : Pour améliorer la condition de la femme, il faut inciter à une prise de conscience collective et améliorer les conditions de sa société.
Paragraphe 7 + 8 : Tant que les pratiques et la mentalité africaines n’évolueront pas, la condition de la femme africaine ne changera pas.
Discussion :
Que pensez-vous de l’assertion de Maximilien Quenum : « La femme est fidèle gardienne des conditions sociales de son milieu » ?
Solution
Vous répondrez à cette question dans une argumentation illustrée par des exemples concrets tirés de la vie quotidienne.
Reformulation: La femme est garante de la pérennité des conditions sociales ambiantes.
Problème : La condition de la femme
Problématique : La pérennité des conditions sociales ambiantes dépend-elle uniquement de la femme ?
Type de sujet: Le sujet incline à adopter un plan dialectique.
Plan possible :
Thèse : La femme comme la -garante du maintien des conditions d’une société.
I. Sur le plan socio-éthique
1. Sur le plan de la transmission et de la pérennisation des valeurs et de l’éthique sociales.
• La femme a le devoir d’incarner des valeurs qui concourent au bon fonctionnement de la société : elle incarne les valeurs de paix, de résilience, dc courage, de persévérance, etc. ;
• La société compte tellement sur la femme qu’on pardonne difficilement à cette dernière certaines erreurs pourtant banales chez l'homme. L’infidélité par exemple est facilement admissible et même tolérable chez l’homme, tandis que chez la femme, c'est un crime impardonnable. Le vol chez la femme apparaît comme une abomination.
2. Sur le plan de la pérennisation des pratiques socioculturelles.
• La femme, en sa qualité d’éducatrice à la base, contribue au maintien des schèmes sociaux qui, le plus souvent ne sont pas en faveur du genre féminin. Dans les sociétés phallocratiques où la femme est considérée comme un sous-être, c est souvent la femme elle-même qui contribue à entretenir cette paupérisation à travers l’éducation qu’elle inculque à la jeune fille et les privilèges qu'elle accorde au jeune garçon ;
• La femme contribue à sauvegarder les us et coutumes du groupe. Dans les sociétés traditionnelles africaines, la femme tient une place de choix dans l'organisation sociale. Chez les peuples des grassfields par exemple, plus précisément chez les Bamilékés, les Mafos sont sacrées et jouent un rôle fondamental dans la gestion de la cité ainsi que l’organisation et la gestion, de certaines sociétés secrètes.
II. Les conditions sociales ne dépendent pas uniquement de la femme.
1. Les facteurs socio-économiques
• Les conditions sociales reposent sur le niveau économique de la société concernée. Une société dans laquelle les besoins primaires (nutrition, sauté, éducation) ne sont pas satisfaits ne saurait être stable ;
• La stabilité d’une société dépend aussi du respect de la justice sociale. La répartition équitable des biens et des ressources, la gestion honnête et transparente de la chose publique, le culte du mérite, la problématique du genre, la gestion des minorités sont autant de facteurs sociaux qui garantissent la stabilité sociale.
2. Les facteurs socio-politiques.
• La stabilité d'une société dépend de la transparence dans le jeu politique et de l’alternance à la tète de la dite société ;
• La stabilité d’une société repose aussi sur l’implication de tous dans la prise des décisions.
Conclusion
S’il est vrai que la femme joue un rôle important dans les conditions sociales ambiantes, il n’en demeure pas moins vrai que la stabilité d’une société repose d’avantage sur les facteurs socio-économiques et socio-politiques.
Sujet de type 2 : Commentaire composé
Situation du texte :
Le texte proposé est un extrait du chapitre 7 de la première partie du roman intitulé Munyal les larmes de la patience de l’écrivaine camerounaise contemporaine Djaïli Amadou Amal. Dans ce roman qui se caractérise par la simplicité du style et la virulence de la thématique, l’auteur pose le problème de la condition de la femme dans les sociétés musulmanes en général et celles du grand Nord du Cameroun en particulier. C’est dans cette logique que le passage proposé met en lumière la conversation de Ramla avec sa mère au sujet de son mariage futur.
Idée générale : Le désaccord de Ramla avec sa mère au sujet de son mariage.
Plan possible : Deux centres d'intérêt sont possibles : La conception du mariage chez Diddi et la désillusion de Ramla.
1er centre d'intérêt : La conception intéressée* du mariage chez Diddî.
1. Le mariage comme source de confort.
• Contrairement à sa fille Ramla qui aspire à se marier par amour, Diddi perçoit le mariage comme le moyen de grimper les échelons dans la société et d'accéder au luxe. Cette vision du mariage est rendue dans le texte par l’emploi de l’emphase doublée de comparaison :
« Tu vas épouser un homme auprès duquel tu ne manqueras jamais de quoi te nourrir, de quoi t’habiller et tu auras plus de biens que tu ne puisses désirer ››. Diddl montre à sa fille le confort que lui réserve son futur foyer.
Conformément à sa conception du mariage, Diddi considère celui de sa fille comme un ascenseur social puisqu'il lui permet d’acquérir des richesses. D’où l'emploi de la .litote : « On ne t’envoie pas en enfer; Ramla ››. La mère veut faire comprendre à sa fille qu'elle a toutes les raisons de se réjouir de ces épousailles qu'on' lui propose. Elle est Chanceuse de se marier à Aladji, Issa qui lui offrira tout le contraire de ce que peut être un enfer : le confort.
2. Les conséquences du refus de Ramla d'épouser Aladji Issa.
Face à la réticence de Ramla qui aspire à un mariage d’amour totalement opposé au mariage de convenance que lui proposent ses parents, la mère Didi use de persuasion en montrant à sa fille qu'un refus de sa part induirait des conséquences qui iraient au-delà de sa seule personne. C’est dans cette logique qu'elle recourt à la persuasion traduite par les interrogations rhétoriques : « Que veux-tu prouver ? ›› ; « Préfères-tu épouser ton cousin Moubarak, ce voyou, à la place de ta demi-sœur?›› ; « Pourquoi veux-tu tout prix m’humilier » Par ces interrogations rhétoriques, maman Diddi veut amener sa fille à se sentir coupable
Cette persuasion se mue en conviction lorsque maman Diddi s appuie sur son propre exemple pour indiquer qu’elle s’est elle-même pliée à cette exigence sociale. La soumission de Diddi et de toutes les autres femmes de la lignée aux usages sociaux est rendue dans le texte par une gradation ascendante : « Cela s'est passé de la même manière pour moi, pour tes tantes, pour toutes les femmes de la famille. ›› La mère ne comprend donc pas que sa fille essaye d’échapper aux schèmes sociaux.
Transition:
Il ressort de l’analyse qui précède que maman Diddi essaye d’imposer à Ramla sa propre conception matérialiste du mariage. Toutefois, il y a lieu de se demander si la jeune fille adhèrera à la perception du mariage que lui présente sa mère.
2ieme centre d'intérêt : La désillusion de Ramla.
1. Le désenchantement de Ramla
• Le rêve de continuer les études que Ramla caressait est violemment brisé par la volonté implacable de ses parents de la voir convoler en justes noces. La désillusion de la jeune fille est rendue dans le texte par l’emploi de l’imparfait de l’indicatif à valeur hypocoristique :
« Je voulais continuer mes études. ›› Par cet emploi, Ramla essaye d’exprimer sa volonté à sa mère : celle de poursuivre ses études.
• Mais la volonté de la jeune fille se heurte à une décision irrévocable. À travers la phrase déclarative : « Tu as déjà terminé tes études ››
La mère signifie d’une manière péremptoire à sa fille qu’elle ne peut attendre d'elle aucune compréhension.
• Bien plus, pour couper court à toute velléité d'insistance de la part de sa fille, Diddi lui signifie qu'aucune autre alternative que le mariage n’existe pour elle. C’est dans cette optique qu’elle emploie le conditionnel e: « Tu ne serais pas en train de te marier que tu resterais à la maison. ›› - .
• L’absence d’une autre alternative au mariage pour Ramla est renforcée dans le texte par l’emploi de la phrase négative : « Jamais ton père n’aurait permis que tu ailles å l'université. Ni ici ni encore moins ailleurs. ››. La mère amène davantage sa fille à revenir à la réalité en lui faisant comprendre que même si, elle, la mère cédait à sa demande, son père, par contre, ne l’entendrait pas de cette oreille.
2. La détresse de Ramla
• Le désenchantement de Ramla résonne comme un cri auquel sa mère reste imperturbablement sourde. La jeune fille réalise alors le drame de sa condition, car personne, même pas sa propre mère, l’envisage l’hypothèse de considérer sa volonté, encore moins ses sentiments. Les interrogations à valeur émotive : « Mais moi, ce que je ressorts ne compte pas ? ››, « Qui est-ce qui se soucie aussi de mot ? ›› qu'elle adresse d’une voix suppliante à sont interlocutrice espèrent, mais sans succès, d’émouvoir cette dernière. Rendue à l’évidence que son discours n’émeut aucunement sa mère, Ramla essaye en désespoir- de cause d’exprimer sa volonté lorsqu'elle déclare :
«Avec lui, j'aurais pu continuer et je l’aime. ›› ; une volonté individuelle qui se voit écrasée et bâillonnée par des intérêts égoïstes et le poids des traditions. ' *
Intérêts du texte :
Intérêt stylistique : La richesse des procédés d'écriture.
Intérêt psychologique dans la mesure où le discours impitoyable de la mère de Ramla vise à produire un effet de matraquage psychologique chez la jeune fille.
Intérêt sociologique car le discours de la mère. vise simplement à reproduire les schèmes sociaux et montre la primauté de la volonté du groupe sur la volonté individuelle.
Sujet de type 3 : Dissertation littéraire
Un critique affirme au sujet de la fonction du poète du XXème siècle :
Il « rejette l’esthétique, cette attitude en art, se résume à mettre l’accent sur l’aspect formel des œuvres ››.
Discutez cette pensée à la lumière des exemples tirés des œuvres poétiques lues ou étudiées.
Domaine d’application du sujet : la poésie.
Problème du sujet : la fonction du poète.
Reformulation du sujet : Le poète se détourne des préoccupations esthétiques dans son œuvre.
Problématique : Les poètes se détournent-ils réellement des préoccupations esthétiques ?
Type de plan 1: le sujet proposé recommande que le candidat adopte un plan de type dialectique.
Plan possible
I. Les poètes dans leurs œuvres peuvent avoir des préoccupations autres que l’esthétique
I.1 Les poètes s’engagent sur le plan social
• La poésie politique à la manière de Victor Hugo.
Pour Hugo, le poète se doit de participer à la vie politique de sa communauté ; il a l’obligation de contribuer au progrès de sa' société. Cette contribution est rendue possible non seulement par la dénonciation des vices, des injustices sociales, mais également par la proposition des solutions aux défis que connaît sa société. C'est dans ce sens qu’il déclare : « Le poète, en des jours impies, vient préparer des jours meilleurs ».
• Les poètes de la Négritude comme Léopold Sédar Senghor, Leon Gontran Damas, Guy Tyrolien ou encore le légendaire Aimé Césaire se sont servi de la poésie pour revendiquer l’humanité du Noir longtemps niée par l’occident. Se faisant d’ailleurs le porte-parole de la société martiniquaise qui ployait sous le poids de l’exploitation de la métropole française, Aimé Césaire, dans son virulent Cahier d'un retour ou i pays natal asserte : « Et je leur dirai : si je sais parler, c’est pour vous que je parlerai ». Il renchérit en ces termes : « Ma bouche sera le bouche des malheurs qui n'ont point de bouche; ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent ou cachet du désespoir ››.
• Victor Hugo déclare : « Honte à qui chante tandis que Rome brûle».
• La poésie philosophique à la manière de Vigny et Lamartine. L’œuvre poétique apparaît ici comme un outil par lequel l’auteur invite le lecteur à méditer sur son être en particulier et la condition humaine en général. C’est également un moyen de véhiculer une vision du monde, une idéologie. .
• Dans son œuvre intitulée L’amour la poésie, le poète surréaliste Paul Éluard nous invite à réfléchir sur le caractère conventionnel du code des couleurs. Il écrit alors : « La terre est bleue comme une orange ». Ce poème à l’image a priori insolite est, à y regarder de près chargé d’une idéologie puissante car les couleurs sont subjectives, conventionnelles, arbitraires. Il n'y a aucun lien naturel entre les couleurs (blanc, noir, rouge, etc.) et ce qu'elles expriment.
• Alphonse de Lamartine dans ses Méditations poétiques invite le lecteur à réfléchir sur le caractère fugace et éphémère du temps. Aussi se lamente-t-il en ces termes dans le poème « Le lac » : « Ô temps, suspends ton vol / et vous, heures propices, suspendez votre cours. / laissez- nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours.››
2. Les poètes dans leurs œuvres expriment leur « moi››
Dans son œuvre, le poète exprime son mal-être (douleur, souffrance, désarroi, chagrin), etc.
• Dans son recueil de poèmes intitulé Alcools, Guillaume Apollinaire exprime son chagrin d’amour à travers des poèmes comme « Le Pont Mirabeau ››, « La chanson da mai aimé ››.
• Théophile Gautier affirme : « le poète est ainsi dans les landes du monde ; lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor. Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde pour épancher ses vers, divines larmes d’or ! ››
Le poète, le plus souvent, se sert de ses textes pour exprimer son amour.
• Le lecteur avisé découvrira par exemple que Pierre de Ronsard utilise ses œuvres pour exprimer son amour aux différentes femmes qu’il a aimées (Cassandre, Hélène, Marie). Aussi écrit-il Les Amours, Odes à Cassandre, Sonnets pour Hélène.
• Paul Éluard se situe dans cette même mouvance dans son recueil Capitale de la douleur lorsqu’il célèbre son amour pour Gala dans les poèmes comme « La courbe de tes yeux », « Celle de toujours toutes ››, « Ne plus partager ›:›.
Transition : Les poètes expriment dans leurs œuvres les préoccupations de la société et les inflexions de leur cœur. Cependant, il est loisible de relever qu’une œuvre poétique est avant tout un art du langage.
II La poésie comme un art du langage
1. Le poète est un orfèvre de la langue, un magicien des mots :
Il crée des mots, détourne des sens, crée un monde apparemment irrationnel.
La forme est ainsi un ornement de la pensée. Dans Paroles, Jacques Prévert excelle dans les néologismes, les Jeux homophoniques, les calembours dès le poème ouvroir, « Tentative de description d’un diner de tètes à Paris ».
2. Le poète est un créateur d’images et de symboles :
la réalité est parfois plus suggérée que décrite. L’auteur met en jeu la sensibilité et l’imagination pour révéler les réalités cachées par le biais d’un jeu de correspondances, d’analogies, de rapprochements ; les recherches sonores par l’harmonie et la musicalité. Dans Paroles, Jacques Prévert met en relief l’image de l’hirondelle.
3. La poésie est un jeu sur le langage:
Un poète peut rejeter les conventions de l’écriture à travers l’abandon de la ponctuation, le bouleversement de la syntaxe, le mélange des registres de langue, le mélange des tons, les alliances de mots inattendues. Jacques Prévert,
Guillaume Apollinaire, Paul Éluard ont transgressé sous les traits du surréalisme les conventions de la poésie classique. Ils ont supprimé totalement ou presque la ponctuation dans leurs recueils respectifs. La disposition des vers est aussi un indicateur de la poésie surréaliste.
Conclusion : Les œuvres poétiques se fondent à la fois sur l’idéologie et sur la forme. Elles traduisent un monde engouffré dans l’oppression et elles sont un espace de langage.