Correction sujet I
SUJET I : La science peut-elle mettre fin à l’humanité ?
I. Compréhension du sujet
A- Définition des termes clés
Science :
• Du latin « Scientia » qui veut dire savoir :
• Selon André LALANDE, la science est un ensemble de connaissance et de recherche ayant un degré suffisamment d’unités, de généralités et susceptibles d’amener les hommes qui s’y consacrent à des conclusions concordantes qui ne résultent ni de conventions arbitraires, ni de goûts, ni d’intérêts individuels qui leurs sont communs mais des relations objectives qu’on découvre graduellement et que l’on confirme par des méthodes de vérification définies.
• La science est une connaissance rationnelle et objective fondée sur la vérification et la quantifaibilite empirique
Mettre fin :
• Constituer un danger
• Causer la disparition, l’extinction
• Provoquer la disparition, l’extinction
Humanité :
• Genre humain ; espèce humaine ; homme en général.
B- Reformulation
La science peut-elle conduire à la disparition / l’extinction de l’espèce humaine ?
II- Identification du problème
A-Problème philosophique :
• Finalité de la science
• valeur/impact de la science sur l’existence humaine.
B-Problématique : Malgré ses multiples dérives, la science ne contribue-t-elle pas plutôt à la suivie de l’humanité ?
III- Plan possible
A-Thèse : la science travaille à la disparition de l’humanité
Argument 1 : La chosification de l’homme par la science conduit à la fin de l’humanité.
Argument 2 : La science met en péril l’existence humaine, l’humanité, en procédant à la destruction de la nature.
Georges DUHAMEL : « La science est comme une maladie, une maladie qui progresse en transformant le monde et en la dévorant aussi. »
Illustration : Effets de serre, dérèglement climatique, avancée du désert, fonte des glaciers polaires ; déforestation ;
Argument 3 : La science sacrifie les valeurs éthiques à l’autel de ses réalisations.
Goblot : « La science ne suffit pas, ne suffira jamais à diriger la vie ».
Jean Rostand : « La science a fait de nous des dieux avant que nous ne méritions d’être des hommes ».
En lieu et place de l’humilité que la science devrait cultiver en nous, elle nous propose plutôt l’orgueil. En nous comparant à Dieu et en parlant des dieux, la science nous conduit ou blasphème au lieu du respect que nous devrions avoir vis-à-vis de la divinité.
Illustration : le clonage, les nouvelles techniques de reproduction (N.T.R), l’euthanasie sont des attitudes de défiance vis-à-vis de la transcendance.
Argument 4 : La science comme une sérieuse menace pour la paix et par conséquent pour l'humanité.
Gaston Bachelard : « Les grands savants sont utiles à la science dans la première moitié de leur vie, nuisibles dans la deuxième moitié ».
Illustration : la fabrication et la vente des armes de destruction massive, des armes bactériologiques etc...
Transition :
B- Antithèse : La science contribue à la survie / protection de l’humanité
Argument I : La science, en tant qu'elle participe à la libération de l’homme de la dictature de l’ignorance, conduit à la protection de l’humanité.
Gaston Bachelard : « Il n’y a de science que de ce qui est caché ».
Illustration : Auguste COMTE et « la loi des trois états ».
Argument 2 : Le savoir scientifique comme condition de la préservation de la stabilité sociale.
Auguste Comte : « Science d'où prévoyance, prévoyance d'où action. »
Paul Painlevé : « C’est la science qui assurera aux sociétés humaines des lois et une organisation juste et rationnelle. ».
Argument 3 : La science comme instrument de la domestication de la nature.
La science participe à transformer l’hostilité de la nature en un paradis pour les hommes.
René Descartes : La science et la technique participent à « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »
Francis Bacon : « Knowledge is power »
Argument 4 : La science contribue à 1’amélioration qualitative et quantitative de la vie
Illustration : augmentation de l’espérance de vie, transformation du monde en un village planétaire, modernisation de la vie dans tous les domaines.
Ernest Renan : « La science est l’avenir de l’humanité ».
Marcelin Berthelot : « La science est la bienfaitrice de l'humanité »
Transition
Synthèse : Nécessité d'une science véritablement au service de l’humanité, autrement dit, d’une science à visage humain.
Cf. F. Rabelais
Edgar Morin
Correction sujet II
Sujet II : Que pensez-vous de cette affirmations de Nietzsche « Nul n'est plus que soi-même étranger à soi-même »
I. Compréhension du sujet
Position de Nietzsche : pour ce philosophe, la connaissance de soi est une illusion.
Position contraire : la connaissance de soi est possible.
II Définition du problème philosophique
A- Problème philosophique :
• La connaissance de soi
• La Maîtrise de soi
B- Problématique :
• Admettre la thèse Nietzschéenne n'est-ce pas perdre de vue que l'homme en tant que sujet conscient, est transparent à lui-même ?
• Admettre la thèse de Nietzsche, n'est-ce pas nier les multiples potentialités dont dispose l'homme et qui font de lui un être spécifique ?
III Plan possible
A- Explication de la pensée de Nietzsche.
L'homme, au regard de multiples fortuites inéluctables dont il fait face, l'homme ne peut pas parvenir à la connaissance de soi. Cette dernière devient par conséquent une pure vue de l'esprit.
Argument l : La finitude de l'homme comme preuve de son incapacité à se connaître.
Cl : Baruch Spinoza : « L’homme est une substance finie de la substance infinie qu'est Dieu ».
Cl : Pascal : « La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu'il y a des choses qui la surpassent »
Argument 2 : La dictature de ça sur le Moi conduit à l’impossibilité de la connaissance de l’homme par lui-même ».
Sigmund Freud : « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison »
Sigmund Freud : « la conscience règne mais ne gouverne pas. »
Roger Ebacher : « L'inconscient agit en nous, sans nous et malgré nous. »
Argument 3 : « la suprématie de la société sur l'individu l’éloigne de sa propre conscience. »
Emile Durkheim : « Quand notre conscience parle, c'est la société qui parle en nous. » Autrement dit, c'est la société qui nous dicte impérativement notre conduite.
Louis de Bonald : « L'homme n'existe que par la société et la société ne le forme que pour elle. » Dès lors, l'homme ne s’appartenant pas, ne peut pas parvenir à sa propre connaissance. Il ne peut pas savoir ce qu'il est.
Argument 4 : L’homme en tant qu’élément du cosmos ne peut pas parvenir à sa connaissance. Et pour came le cosmos le phagocyte et lui enlève toute son identité, sa personnalité.
Baruch Spinoza : « Ceux qui croient qu'ils parlent ou se taisent ou font quelque action que en soit par le libre décret de l’âme, rêvent les yeux ouverts.»
Merleau Ponty : « On appellerait « naturel » ce qui relève du biologique, de l’inné ».
Francis Bacon : « On ne commande à la nature qu’en lui obéissant »
Transition
B Limites de la thèse de Nietzsche : La possibilité pour l'homme de se connaître.
Argument 1 : La raison comme outil de la connaissance de soi par soi
René Descartes : « La pensée est un attribut qui m’appartient ; elle seule ne peut être détachée de moi »
Jouffroy : « Nous sommes nécessairement informés de ce qui se passe au-delà de nous, dans le sanctuaire impénétrable de nos pensées, de nos sensations, de nos déterminations. »
Argument 2 : la conscience en tant qu’essence fondamentale de l'homme, permet à ce dernier de parvenir à sa propre connaissance.
Jean Paul Sartre : « Il n’y a pour une conscience qu'une façon d'exister, c'est d’avoir conscience qu'elle existe ».
Jean Paul Sartre : « La conscience est conscience de part en part »
André Lalande : « La conscience est l’intuition plus ou moins claire qu'a l'esprit de ses états et de ses actes »
Argument 3 : Autrui comme moyen de la connaissance de soi.
Jan Paul Sartre : « Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. »
Jean Paul Sartre : « Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même »
Baruch Spinoza : « A l’homme rien de plus utile que l'homme »
Argument 4 : les sciences humaines comme moyen de la connaissance de l'homme par lui-même.
C- Réhabilitation de la pensée ou posture de Nietzsche
Le mérite de Nietzsche à travers sa pensée est de mettre un bémol aux prétentions des philosophes du sujet. Il nous exhorte pour cela à nous remettre perpétuellement en cause, à abandonner nos certitudes.
C'est finalement une invite à l’humanité et à l'effort permanent que nous fait Nietzsche. Un enseignement qui, s'il est mis en pratique, pourrait aujourd'hui, dans notre société travailler à l’implémentation et matérialisation effective, efficace et efficiente du vivre ensemble.