Objectifs:
Introduire les notions de base nécessaires à l’étude des systèmes oscillants et des phénomènes vibratoires.
I. Généralités sur les mouvements vibratoires Généralités sur les systèmes oscillants.
I. Généralités sur les mouvements vibratoires
Un phénomène périodique est un phénomène qui se reproduit, identique à lui-même, à des intervalles de temps réguliers, successifs et égaux.
Un système oscillant est un système pouvant évolué alternativement de part et d’autre d’une position d’équilibre.
On peut citer comme exemples de systèmes oscillants:
-- Un enfant sur une balançoire
-- Le balancier d’une horloge
-- Les battements de cœur
Tout système oscillant est caractérisé par sa période.
La période d’un système oscillant est la plus petite durée au bout de laquelle le phénomène se reproduit identiquement à lui-même.
Une oscillation est le mouvement d’un système oscillant sur une période. Lorsque l’oscillation devient très rapide on parle de vibration.
II Les caractéristiques du mouvement d’un système oscillant Généralités sur les systèmes oscillants
II Les caractéristiques du mouvement d’un système oscillant
On caractérise le mouvement d’un système oscillant par un de ces paramètres géométriques ou physiques ( l’abscisse curviligne, l’élongation angulaire, la tension...). La grandeur choisie \(\left( {s,\theta ,u} \right)\) est une fonction du temps et est appelée équation horaire.
Un mouvement est dit périodique si son équation horaire vérifie la condition de périodicité suivante: \[x(t) = x(t + T)\] où T est la période des oscillations: les fonctions qui obéissent à cette condition sont des fonctions sinusoïdales généralement de la forme : \(x(t) = {x_m}\sin (\omega t + \rho )\) ou \(x(t) = {x_m}\cos (\omega t + \rho )\)
xm est appelé amplitude ou élongation maximale, \(\omega = \frac{{2\pi }}{T}\) est appelée pulsation, \(f = N = \frac{1}{T}\) la fréquence des oscillations, \(\psi = \omega t + \rho \) est la phase et \(\rho \), la phase à l’instant initial. La représentation graphique d'une telle fonction est la suivante:II Représentation de Fresnel
II.1 Principe de la méthode de Fresnel
La méthode de Fresnel permet d’effectuer la somme de deux ou plusieurs grandeurs sinusoïdales de même pulsation ω. Son principe est le suivant:
Considérons un vecteur \(\overrightarrow {OM} \) de module xm qui tourne autour d’un point fixe O à la vitesse angulaire constante \(\omega \) . À l’instant t = 0, il fait un angle ρ avec l’axe Ox. À l’instant t, il fait un angle \(\left( {\omega t + \rho } \right)\) avec l’axe Ox.
La projection OI de ce vecteur sur Ox : \(x(t) = {x_m}\cos (\omega t + \rho )\)
La projection OJ de ce vecteur sur Oy : \(y(t) = {x_m}\sin (\omega t + \rho )\)
Ainsi, lorsque le vecteur \(\overrightarrow {OM} \) tourne autour de O, sa projection sur l’axe Ox effectue un mouvement oscillatoire.
Réciproquement, toute fonction sinusoïdale \(y(t) = a\sin (\omega t + \rho )\) ou \(y(t) = a\cos (\omega t + \rho )\) peut être représentée au moyen d’un vecteur \(\overrightarrow {OM} \) tournant de dans le sens trigonométrique avec une vitesse angulaire \(\omega \). Ce vecteur est appelé vecteur de Fresnel.
Sa norme OM correspond à l’amplitude maximale de la fonction sinusoïdale et l’angle balayé par ce vecteur en un instant donné appelé sa phase.
II.2 Somme de deux grandeurs sinusoïdales de même pulsation
Soient deux fonctions sinusoïdales de même direction, de même période, d’amplitudes et de phases différentes. \({x_1} = a\sin (\omega t + {\rho _1})\) et \({x_2} = b\sin (\omega t + {\rho _2})\)
La résultante de ces deux fonctions est une fonction sinusoïdale.
L’amplitude \(\gamma \) et la phase \(\psi \) s’obtiennent en égalant les deux membres de l’équation précédente. \({x_r}(t) = \gamma sin(\omega t + \psi )\)\( = asin(\omega t + {\rho _1}) + \)\(bsin(\omega t + {\rho _2})\)
pour t=0 s \(\gamma sin(\psi ) = asin({\rho _1})\)\( + bsin({\rho _2})\) (1)
pour \(\omega t = \frac{\pi }{2}\), \(\gamma \cos (\psi ) = a\cos ({\rho _1})\)\( + b\cos ({\rho _2})\) (2) \[\frac{{{\rm{(1)}}}}{{{\rm{(2) }}}} \Rightarrow \tan (\psi ) = \frac{{a\sin ({\rho _1}){\rm{ + }}b\sin ({\rho _2})}}{{a\cos ({\rho _1}){\rm{ + }}b\cos ({\rho _2})}}\] \({{\rm{(1)}}^{\rm{2}}} + {{\rm{(2)}}^{\rm{2}}} = \) \({\left( {\gamma \sin (\psi )} \right)^2} + {\left( {\gamma \cos (\psi )} \right)^2}\) \( = {\left( {a\sin ({\rho _1}){\rm{ + }}b\sin ({\rho _2})} \right)^2}\)\( + {\left( {a\cos ({\rho _1}){\rm{ + }}b\cos ({\rho _2})} \right)^2}\) \[{\gamma ^2} = {a^2} + {b^2} + 2ab\cos ({\rho _2} - {\rho _1})\]
II.3 Comparaison de deux mouvements vibratoires
On appelle déphasage angulaire entre deux fonctions x1 et x2 de phases respectives Ψ1 et Ψ2 la grandeur notée Δφ ( en rad) \[\Delta \varphi = \left| {{\psi _2} - {\psi _1}} \right|\]
De cette différence, nous pouvons évaluer le décalage horaire noté \(\tau \). ( en secondes) qui est le retard de x2 sur x1. \[\tau = \frac{{\Delta \varphi }}{\omega } = \frac{{\Delta \varphi }}{{2\pi }}T\]
II.3.1 Quelques déphasages particuliers
Deux fonctions sinusoïdales sont en phase si et seulement si: \[\Delta \varphi = \left| {{\psi _2} - {\psi _1}} \right| = 2k\pi \] avec \(k \in N\)
Exemple: soient deux fonctions sinusoïdales \({x_1}(t) = 3\sin (\pi t + \frac{\pi }{2})\) et \({x_2}(t) = 1\sin (\pi t + \frac{\pi }{2})\). De la formule, \(\tan (\psi ) = \frac{{a\sin ({\rho _1}){\rm{ + }}b\sin ({\rho _2})}}{{a\cos ({\rho _1}){\rm{ + }}b\cos ({\rho _2})}}\) on a : \(\tan (\psi ) = \frac{{3\sin (\frac{\pi }{2}){\rm{ + }}1\sin (\frac{\pi }{2})}}{{3\cos (\frac{\pi }{2}){\rm{ + }}1\cos (\frac{\pi }{2})}} = \tan (\frac{\pi }{2})\) soit : \[\psi = \frac{\pi }{2}\]
La fonction résultante devient: \({\gamma ^2} = {a^2} + {b^2} + 2ab\cos ({\rho _2} - {\rho _1})\) \({\gamma ^2} = {3^2} + {1^2} + 2.3.1\cos (\frac{\pi }{2} - \frac{\pi }{2})\)\( = 9 + 1 + 6 = 16\) \[\gamma = 4\] \[{x_r}(t) = 4\sin (\pi t + \frac{\pi }{2})\] Grandeurs en opposition de phase
Deux fonctions sinusoïdales sont en opposition de phase si et seulement si: \[\Delta \varphi = \left| {{\psi _2} - {\psi _1}} \right| = \pi + 2k\pi \]
Exemple: soient deux fonctions sinusoïdales \({x_1}(t) = 2\sin (\pi t)\) et \({x_2}(t) = 3\sin (\pi t + \pi )\) ainsi: \[\Delta \varphi = \left| {{\psi _2} - {\psi _1}} \right| = \pi \] \(\tan (\psi ) = \frac{{2\sin (0){\rm{ + }}3\sin (\pi )}}{{2\cos (0){\rm{ + }}3\cos (\pi )}} = 0\) soit \[\psi = 0\] \({\gamma ^2} = {3^2} + {2^2} + 2.3.2\cos (\pi ) = 1\) \[{x_r}(t) = 1\sin (\pi t)\] Grandeurs en quadrature de phase
Deux fonctions sinusoïdales sont en quadrature de phase si et seulement si : \[\Delta \varphi = \left| {{\psi _2} - {\psi _1}} \right| = \frac{\pi }{2} + 2k\pi \]
Exemple: Soient deux fonctions sinusoïdales \({x_1}(t) = 2\sin (\pi t + \frac{\pi }{2})\) et \({x_2}(t) = 3\sin (\pi t + \pi )\) ainsi: \[\Delta \varphi = \left| {{\psi _2} - {\psi _1}} \right| = \frac{\pi }{2}\] \(\tan (\psi ) = \frac{{2\sin (\frac{\pi }{2}){\rm{ }} + 3\sin (\pi )}}{{2\cos (\frac{\pi }{2}){\rm{ }} + 3\cos (\pi )}} = - \frac{2}{3}\) \(\psi = {\tan ^{ - 1}}( - \frac{2}{3}) = - 0,59\)rad \({\gamma ^2} = {3^2} + {2^2} + 2.3.2\cos (\frac{\pi }{2}) = 13\) \[\gamma = \sqrt {13} \]
III Méthodes d’analyse des systèmes oscillants Généralités sur les systèmes oscillants
III Méthodes d’analyse des systèmes oscillants
Le mouvement étant assez rapide, on utilise, pour les observer :
-- L’inscription graphique (séismographe)
-- Le miroir tournant;
-- L’oscillographe électronique ( traitement des sons)
-- La stroboscopie.
III.1 La stroboscopie
C’est une méthode d’étude des phénomènes périodiques très rapide (rotation des pales du ventilateur)
La stroboscopie utilise un stroboscope qui est un appareil émettant de façon intermittente des éclairs très brefs.
Si la période des éclairs est notée Te sa fréquence serait \({f_e} = \frac{1}{{{T_e}}}\)
Si \({f_e} \succ 10Hz\), du fait de la persistance des impressions rétiniennes, l’œil a l’impression d’une lumière continue. L’étude expérimentale est basée sur la persistance rétinienne de l’œil : une image reste « imprimée » sur la rétine pendant 0,1s.
Pour expliquer le phénomène, prenons un disque blanc sur lequel on a peint un rayon noir.
Soit f la fréquence de rotation du disque et T sa période. Si \({T_e} = kT \Rightarrow {f_e} = \frac{f}{k}{\rm{ }}\) avec \(k \in {N^*}\)
Entre deux éclairs consécutifs, le disque effectue un nombre k entier de tours. Le rayon est toujours éclairé dans la même position, il paraît donc immobile.
Si \({T_e} = \frac{T}{k} \Rightarrow {f_e} = k.f\) avec \(k \in {N^*}\) Entre deux éclairs consécutifs, le disque effectue 1/k tours: le rayon est donc éclairé k fois par tour. L’observateur a l’impression , du fait de la persistance rétinienne, de voir un disque immobile portant k rayons noirs.
Si \({T_e} = qT\) avec \(q \in {D^*}\) C’est à dire \(q = k + \frac{1}{n}\), entre deux éclairs le disque effectue k tours et \(\frac{1}{{{n^{^{ieme}}}}}\) de tour
L’observateur a l’impression qu’il n’a effectué que \(\frac{1}{{{n^{^{ieme}}}}}\) de tour, il semble tourner lentement dans le sens réel, si Ta est la période du mouvement apparent, \({T_e} = \frac{{{T_a}}}{n}{\rm{ }}\) ainsi, \(\frac{{{T_e}}}{{{T_a}}} = \frac{1}{n}\) soit \({T_e} = \left( {k + \frac{{{T_e}}}{{{T_a}}}} \right)T\) En divisant cette relation membre à membre par Te.T.Ta, nous avons:\[{f_a} = f - k.{f_e}\]
Si \(q = \left( {k - \frac{1}{n}} \right)\), on montre que: \[{f_a} = k.{f_e} - f\]
L’observateur a l’impression qu’il n’a effectué que \(\frac{1}{{{n^{^{ieme}}}}}\) de tour, il semble tourner lentement dans le sens contraire.
En résumé, pour \(f\) la fréquence de la roue tachetée, et \(fe\), la fréquence des éclairs du stroboscope, nous dirions que :
• Si \(\frac{f}{{fe}} = k \in \aleph \), on observe une immobilité apparente de la roue.
• Si \(\frac{{fe}}{f} = k \in \aleph \), on observe une immobilité apparente avec \(k\) taches. Si la roue présente initialement \(n\) taches régulièrement reparties, nous observerons \(k \times n\) taches.
• Si \(\frac{f}{{fe}} \ne k \in \aleph \), deux possibilités s’offrent à nous :
♥ Si \(f \succ k.fe\), on observe un mouvement ralenti de la roue dans le sens direct
♥ Si \(f \prec k.fe\), on observe un mouvement ralenti de la roue dans le sens rétrograde
Ceci avec \(k\) la partie entière du rapport \(\frac{f}{{fe}}\)
Dans ces deux cas, la fréquence apparente sera donnée par : \(fa = \) \(\left| {k.fe - f} \right|\)
La stroboscopie est utilisée:
- Dans les garages pour l’équilibrage de roues des véhicules
- Dans les laboratoires pour l’étude des mouvements vibratoires.