Objectifs :
• Définir la notion de rétrocontrôle
• Comparer les courbes de variation du taux des hormones ovariennes hypophysaires chez une femme normale non gestante ;
• En déduire la notion synchronisme de l’activité hormonal ;
• Déterminer le rôle des hormones ovariennes et des hormones hypophysaires ;
• Expliquer comment la connaissance de la régulation hormonale des cycles sexuels permet d’assurer la reproduction humaine
Dans l’organisme, la régulation de l’activité des organes se fait par deux voies :
• La voie nerveuse rapide et brève, les messages transitant par les neurones.
• La voie hormonale, plus lente assurée par les hormones qui circulent à travers le sang; cependant, les effets des hormones sont plus durables que ceux des neurones.
Les systèmes nerveux et hormonal sont complémentaires et assurent le fonctionnement coordonné des différents organes.
La fonction de reproduction dépend de l’activité des gonades, de l’hypophyse et de l’hypothalamus. Il existe une corrélation fonctionnelle entre ces différentes structures assurant un maintien des taux plasmatiques d’hormone indispensable à la transmission de la vie.
I. Fonctionnement cyclique de l’appareil génital féminin.
Chez les Mammifères, la femelle présente une activité sexuelle cyclique caractérisée par une répétition d’évènement physiologique remarquable :
o règle ou menstruation chez la femme ;
o chaleur ou œstrus chez les femelles des mammifères sauvage et domestique.
On définit alors deux types de cycles sexuels :
• le cycle menstruel : c’est le temps écoulé entre deux menstruations chez les primates (singes, Homme) ; les menstruations étant les pertes de sang et de tissu issu de la muqueuse utérine ; elles ont lieu environ tous les 28 jours chez la femme ;
• le cycle œstrien : c’est le temps écoulé entre deux œstrus chez les autres mammifères ; l’œstrus ou chaleur ou rut est la période pendant laquelle la femme accepte le mâle ;
D’autres manifestations cycliques du fonctionnement de l’appareil génital peuvent exister : variation de la température, comportement de reproduction.
I.1. Le cycle ovarien
Chez la femme, le fonctionnement cyclique de l’ovaire débute à la puberté et s’achève à la ménopause ; les règles marquant le début de chaque cycle. Les observations microscopiques de l’ovaire faites à différents moments permettent de distinguer les grandes phases de ce cycle :
I.1.1 La phase folliculaire (durée variable : 12 à 17 jours).
Un follicule est une structure sphérique entourant chaque ovocyte I. il est composé de cellules ovariennes ou cellules folliculaires qui se multiplient activement par mitoses, entraînant sa croissance.
L’évolution structurale d’un follicule (folliculogenèse) présente les stades caractéristiques suivants :
La phase folliculaire se termine par l’ovulation ou ponte ovulaire
Chez les Mammifères, le gamète femelle correspond à un ovocyte II bloqué en métaphase II. L’ovulation correspond donc plus précisément à l’ovocytation (expulsion de l’ovocyte II).
I.1.2 La phase lutéale (durée plus stable : 13 à 14 jours)
L’ovocytation consiste en une expulsion de l’ovocyte et du liquide de l’antrum. Le follicule rompu s’affaisse et l’antrum se rempli de sang qui finit par se résorber. Les cellules granuleuses augmentent de volume : c’est la formation du corps jaune.Le corps jaune est à son développement maximum au 21ème jour du cycle. S’il n’y a pas fécondation, il dégénère progressivement en 7 jours. Il n’en reste qu’une masse cicatricielle (corps blanc). Cette régression marque la fin de la phase lutéale.
I.2. Le cycle utérin
La paroi de l’utérus est constituée de deux couches superposées :
• une paroi musculaire externe ou myomètre ;
• une couche muqueuse interne ou endomètre dont l’évolution est cyclique.
L’endomètre est presque totalement détruit et éliminé lors de la menstruation en 4 jours. Elle se reconstitue ensuite et s’épaissit ; les glandes en tubes sécrétrices de glycogène et de muccopolysaccharides apparaissent et se ramifient de plus en plus ; la vascularisation de l’endomètre se développent également. Le développement de l’ensemble de la structure est maximal au 21ème jour ; les coupes de la muqueuse à cette période montre un aspect de la muqueuse appelée dentelle endométrale. C’est à cette période, qu’après une fécondation, se produit la nidation (implantation de l’œuf dans l’endomètre).
En l’absence de nidation, la structure de l’endomètre se délabre : c’est la menstruation et le début d’un nouveau cycle utérin.
I.3 Le cycle de la glaire cervicale
La glaire cervicale est un mucus secrété par le col de l’utérus et bouchant l’orifice du col. Elle subit une évolution cyclique nette :
• le maillage des fibres protéiques constituant la glaire est lâche (peu tendu, peu serré ou peu dense) en période féconde (qui se situe autour de la période ovulatoire) ; favorisant ainsi le passage des spermatozoïdes du vagin vers la cavité utérine ;
• le maillage est très serré en dehors de la période ovulatoire.
I.4 Le cycle de la muqueuse vaginale.
La muqueuse vaginale est aussi le siège des variations périodiques particulièrement nettes chez les rongeurs (souris, rat, …). Un frottis de muqueuse vaginale permet de distinguer plusieurs types cellulaires qui se succèdent en fonction du temps :
• des cellules épithéliales petites et nucléées durant le pré-œstrus ;
• cellules aplaties et kératinisées souvent anucléées provenant des cellules précédentes lorsque l’épithélium s’épaissit durant l’œstrus ;
• des cellules phagocytaires abondantes et quelques cellules kératinisées durant le post-œstrus.
Conclusion.
L’ensemble des transformations que subissent l’ovaire et les voies génitales aboutit à un résultat biologique important : au moment de l’ovulation, l’organisme de la femme est prêt pour la fécondation et une gestation ultérieure. Cette préparation de l’organisme se renouvelle à chaque cycle.