Objectif : Expliquer comment se fait la multiplication du VIH dans l’organisme et dégager les conséquences.
I. Mécanisme de reconnaissance et l’entrée du VIH dans les cellules cibles (T4)
Le virus du sida utilise, pour rentrer dans ses cellules hôtes, les protéines présentes au niveau de sa membrane et de celle de la cellule hôte. La protéine virale gp120 possède en effet un domaine de liaison à la protéine CD4. Le virus du sida est ainsi capable de se fixer spécifiquement aux lymphocytes porteurs de cette protéine, les T CD4. Cette fixation de gp120 à CD4 conditionne l’ensemble des étapes suivantes, permettant la pénétration de la nucléocapside virale dans le lymphocyte.
La fixation de gp120 à CD4 permet de démasquer une autre protéine membranaire virale : gp41. Celle-ci s’insère alors dans la membrane du lymphocyte, permettant la fusion des deux membranes, et ainsi l’entrée du virus dans la cellule :
II. Phases et et évolution de la maladie du sida
Le VIH infecte des cellules les lymphocytes CD4. En l’absence de traitement, cette infection évolue en 3 phases successives :
La phase aiguë ou primo-infection (quelques semaines)
La phase d’infection asymptomatique (sans symptômes) (plusieurs années)
Le SIDA, syndrome de l’immunodéficience acquise (quelques mois à peu d’années)
Le document suivant montre l’évolution du taux du VIH, LT4, LTc et des anticorps anti-VIH durant ces 3 phases :
II.1. La Primo-infection
Après l’infection, une première phase aiguë est caractérisée par une prolifération du virus et un abaissement significatif de la population de LT4 ; elle se traduit par des signes analogues à celles d’une maladie virale bénigne comme la grippe, la fièvre gonflement des ganglions lymphatiques (car ils sont le siège de la multiplication des leucocytes et l’initiation de la réponse immunitaire), éruption cutanée ; douleurs musculaires et céphalées. Elle peut aussi passer inaperçue. La réaction du système immunitaire se matérialise dans les premières semaines par la production des anticorps anti-VIH et l’augmentation du taux de LT8, ce qui contribue à diminuer la charge virale vers la fin de cette phase. Toutefois, le virus n’est pas totalement éliminé car les cellules infectées notamment les macrophages constituent des véritables réservoirs à virus.
Les premiers signes décelables du démarrage d’une réponse immunitaire est la séroconversion : présence des anticorps anti-VIH dans le sang, le sujet infecté devient séropositif.
II.2. La phase silencieuse ou asymptomatique
Elle est essentiellement asymptomatique. Pendant toute cette période pouvant durer de quelques à plusieurs années, le sujet ne présentant peu ou pas de symptômes, est apparemment en bonne santé. L’organisme fabrique en masse les cellules (lymphocytes spécifiques du VIH, LT8) et des molécules (anticorps anti-VIH) immunitaires qui visent à limiter la prolifération du virus et à empêcher l’élévation de la charge virale qui reste stable quelques années. En effet, un équilibre s’établit entre les mécanismes de production et d’élimination des virus d’une part, entre la destruction et le renouvellement des LT4 d’autre part.
Les LT cytotoxiques dirigés spécifiquement contre les cellules infectées par le VIH et tuent ces cellules qui sont surtout les LT4.
Ces LT4 sont peu à peu détruits et leur concentration baisse inéluctablement.
II.3. La phase majeure ou SIDA déclaré
Cette phase est la conséquence de l’affaiblissement considérable des défenses immunitaires de l’organisme d’où le terme SIDA. En absence de traitement médical, la baisse de l’effectif des lymphocytes T4 s’accentue au fil des années et entraîne un affaiblissement de plus en plus marqué du système immunitaire se traduisant par les symptômes suivants : fièvre persistante, diarrhée, perte de poids, fatigue, zona, herpès...
Le taux de LT4 passe en dessous de 200 cellules par mm3 de sang. On observe parallèlement une élévation de la charge virale. Des maladies opportunistes se déclarent, profitant de l’effondrement des défenses immunitaires. La maladie entre dans sa phase symptomatique. Cela signifie que des symptômes variés se manifestent, l’ensemble constituant un syndrome. Ce sont la tuberculose, les salmonelloses, le sarcome de Kaposi, l’herpès, les candidoses...Ce sont ces maladies qui finissent par entraîner le décès du malade.